Passo di Nefelgiù depuis Riale

La randonnée du jour va nous amener à découvrir un alpage puis le col du Nefelgiù, qui relie la haute Formazza avec la région du lago Vannino, que nous avons visité il y a presque une semaine.

Une nouvelle fois, le départ de la randonnée se fait depuis le parking du barrage de Morasco. Il fait -3° à Riale ce matin. La température est décidément hivernale et nous hésitons un instant à sortir de la voiture.  En revanche, le ciel est dégagé.

Sur le parking, pas trop de monde : deux voitures avec la nôtre. Plus une troisième, à l’aile droite criblée de balles, le moteur tournant, à un mètre de la caisse. Stefano sort de la voiture pour payer mais le monsieur lui dit que les caisses sont dorénavant fermées car l’hiver le parking fait office de piste de ski de fond. Par ailleurs, il nous dit que l’hiver, la route s’arrête au rond-point, bien plus bas.

Et c’est parti !

On reprend le même chemin qu’hier, comme si nous allions faire le tour de lac, sauf que l’on continue sur la route qui mène à l’alpage de Nefelgiù. L’objectif du jour : Passo del Nefelgiù et descente vers le lago Vannino.

Les plus attentifs auront remarqué la couleur blanchâtre de l’herbe. Oui, il s’agit bien de givre. La montée par la route d’exploitation, se fait à l’ombre et « ça pince ».

Arrivés au soleil, vers l’Alpe Furculti, nous savourons un court instant de la chaleur pour réchauffer nos carcasses.

Nous sommes à l’emplacement d’où partait un petit train, construit à l’époque pour transporter les matériaux de construction du barrage de Morasco. L’ancien tunnel qui ne semble mener nulle part, était autrefois emprunté par les wagons. Et ce qui ressemble à une arrivée de téléphérique, était effectivement un monte-charge utilisé pour hisser le matériel. Bref, le tout est bien hideux.

En revanche, le chemin est agréable et monte doucement.

Une petite mare, avec l’eau en partie gelée. Tout au fond sur la photo, le Griesspass.

On longe le lac par le haut, toujours sur une route d’exploitation. Nous nous arrêtons un instant pour capturer cette photo.

Vous aurez remarqué que nous sommes à nouveau à l’ombre.

Puis, nous arrivons sur un plateau où trône un petit abri. C’est Alpe Nefelgiù.

Stefano regarde le tracé et nous suivons le sentier qui part sur la droite. Il y a bien une deuxième variante qui part sur la gauche, mais elle semble moins fréquentée.

Notre direction : quelque part là-bas au fond…

La montée est douce pour le moment.

Le paysage est varié.

On rentre à présent dans une petite gorge et des portions de sentiers sont recouvertes d’eau gelée.

Le terrain est entre terre et caillasse, parfois bien raide, nous anticipons déjà le plaisir que nous aurons à la descente car aujourd’hui point de boucle.

Ça y est, le plus dur a été fait.

Le col n’est plus très loin.

Ici, le paysage devient lunaire.

Pour arriver au col, il nous faut passer deux ou trois grandes marches puis un éboulis de gros rochers que nous passons rapidement, ayant toujours l’image de l’éboulis du Piano dei Camosci et la fin tragique des deux malheureux randonneurs.

Stefano passe d’abord.

Suivi par Marie-Catherine. La section avec des éboulis de gros rochers est juste derrière elle.

Nous ne trouvons point de panneau de signalisation et nous sommes un peu déçus. « Ranscionn » s’exclame Stefano (à savoir pingres en Lombard).

Passé le col, le paysage change complètement. D’un univers minéral nous passons à de la prairie jaune, vallonnée, mais qui descend néanmoins assez abruptement vers le lac Vannino

Sur la partie du haut, il y a tout de même pas mal de caillasse.

Mais un peu plus bas, la caillasse laisse la place à l’herbe.

Est-ce bien « N » pour Nefelgiù ?

Vous aurez remarqué que le ciel est en train de se voiler.

Au vu du dénivelé, nous décidons de nous arrêter au dernier palier avant le lac, évitant ainsi une grande descente raide puis la remontée.

Vue sur les Corni di Nefelgiù.

Nous sommes accueillis par un petit air glacial qui nous oblige à chercher un endroit abrité. Nous en profitons pour nous poser et manger goulûment nos sandwichs préparés avec amour par Marie-Catherine.

Puisque nous sommes sur un plateau qui domine les deux lacs, nous en profitons pour prendre quelques photos.

Vue sur le Lago Sruer et la Punta Lebendum (à moins que ce soit le Pizzo del Costone?). L’on voit les deux sentiers que nous avons empruntés il y a six jours : celui de l’allée et celui du retour.

Vue sur le Lago Vannino.

Il est pratiquement 14h lorsque nous repartons dans la montée vers le col de Nefelgiù.

Marie-Catherine se réjouit du raidillon qui l’attend dans quelques centaines de mètres.

La montée se passe étonnamment bien et sans trop tirer la langue, bien qu’immédiatement attaquée après notre arrêt pour la pause.

Nous sommes pratiquement arrivés au col. Adieu notre beau lac, à une prochaine !

La Punta dei Camosci. À côté du sentier, il y a un grand cairn, que nous n’avions même pas remarqué tout à l’heure. Oups…

Nous approchons du passage « recto-anal constricteur » (où l’on se serre les fesses, quoi !) avec les gros éboulis.

Et là, surprise, nous trouvons le panneau officiel. Comme quoi, Stefano avait traité à tort de « ranscionn » ceux en charge du balisage des sentiers du coin.

Le passage critique se fait en silence et rapidement. Nous voici dans la descente.

Nous approchons du passage où la descente devient raide.

La descente est relativement rapide en dépit de nos craintes et le terrain a de l’accroche.

Ici, le Vallone di Nefelgiù est partiellement à l’ombre.

L’ombre nous accompagnera jusqu’à l’Alpe Nefelgiù.

Nous apprécions un court instant la chaleur des rayons du soleil, mais ça ne dure pas et bientôt il faudra enfiler bonnets, gants et doudoune. 

Nous reprenons la route de ce matin, direction l’Alpe Furculti.

Il y a une belle lumière sur le Lago di Morasco.

La montagne d’en face, le Monte Castello, se reflète dans la petite mare.

Vers l’Alpe Furculti, Stefano, taquin, montre du doigt le sentier qui mène à l’Alpe Ghighel, cette belle diagonale que l’on voit sur la montagne d’en face. C’était le baptême de notre séjour ici dans l’Ossola. Nous apercevons un randonneur durant quelques secondes, et ce sera la seule âme rencontrée de la journée.

Nous approchons du parking. Nous passons devant le Rifugio Bim Se, que l’on écrirait plutôt « bei dem see » en allemand moderne (près du lac).

Sur le parking, la voiture est désormais seule. Il fait 0° C à l’intérieur et nous apprécions la chaleur des sièges.

Revenus à San Rocco, nous allons effectuer une petite visite au cimetière à la recherche du nom Trivelli, qui est le nom de l’arrière-grand-mère de Stefano, originaire de Premia. Il y a effectivement plusieurs Trivelli inhumés ici, mais impossible à dire si c’est la même famille.

Pour fêter cette belle journée, Marie-Catherine nous concocte un bon plat de pâtes avec thon et sauce tomate, le tout accompagné par un verre de Primitivo di Manduria, un excellent vin des Pouilles.

Itinéraire du jour

C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.

Autoportraits du jour

Juste après le Passo di Nefelgiu.

A la pause de midi, au-dessus du Lago Vannino.

Références externes

En italien

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À propos de Stefano

J’ai grandi dans une petite ferme de Suisse italienne, où j’ai passé les 20 premières années de ma vie. De cette époque désormais lointaine, j’ai gardé une passion pour la nature et les activités en plein air.

Je suis randonneur dans l’âme, photographe amateur et je contribue à l’amélioration de notre site, à la fois en termes de design ou de fonctionnalités. Aussi, je m’occupe de la préparation de nos aventures, de la logistique et du choix des itinéraires de randonnées.

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