Agàro depuis Goglio

Partis de Goglio, nous allons à la découverte du Lago di Agàro, tristement célèbre car il engloutit, au début du ciel, le village éponyme où vécurent durant sept siècles des Walser. Curieux, nous poussons jusqu’à la pointe nord du lac, jusqu’à l’Alpe Spygher, où nous achetons du fromage Bettelmat, fabriqué en ces lieux. Nous rentrerons par le tunnel qui mène à Ausone.

Lors de notre randonnée vers l’Alpe Pojala, il y a deux jours, nous devions initialement descendre vers le Lago di Agàro. Découragés par le brouillard montant de la vallée et dissimulant le lac, en contrebas de l’Alpe Pojola, nous avions préféré gagner de l’altitude et de la visibilité en grimpant vers le Lago di Pojala puis le col éponyme avant de revenir par le Lago di Devero. N’ayant à aucun moment regretté notre choix, nous avions néanmoins un unfinished business.

Stefano, c’est un magicien. Un peu spécial cependant. Plutôt que de sortir des lapins dans son chapeau, il extrait d’une liste préparée à l’avance les randonnées en fonction du temps nécessaire, de la destination, ou du dénivelé. Ce matin, au petit déjeuner, il m’a proposé, de monter, cette fois, vers le Lago di Agàro plutôt que d’y descendre. Le point de départ serait le village de Goglio, à mi-chemin entre Croveo et l’Alpe Devero. Outre la découverte du lac, le clou de la promenade serait le retour par un tunnel. Il n’en fallait pas plus pour m’enthousiasmer.

Nous laissons donc la voiture à Goglio, juste avant le pont qui traverse le Torrente Devero. Stefano m’avait prévenue. Le prix à payer pour l’itinéraire choisi est de marcher quelques centaines de mètres sur le bord de la route.

Qu’importe ! La route est suffisamment sinueuse pour calmer n’importe quel Fangio. Enfin, nous l’espérons. Nous commençons notre randonnée du jour par longer le grand bâtiment de la centrale hydroélectrique de Goglio. C’est un bâtiment imposant, à l’architecture carrée et massive.

Nous marchons « face au danger », comme nous ont appris nos parents respectifs et nos bâtons, pointés vers la route, assurent une marge de sécurité d’un bon mètre. Nous n’avons donc rien à craindre mais gardons quand même les yeux et les oreilles grands ouverts.

Un kilomètre après avoir quitté Goglio, nous bifurquons sur une route moins fréquentée, plus étroite, mais toujours goudronnée, qui mène à Ausone. Nous avons pris un peu de hauteur.

La solidité des barrières ne nous semble pas à toute épreuve. Le béton dans lequel elles sont encastrées est fissuré et parfois friable. Mais à pied, nous ne craignons pas grand-chose, à condition de rester sur le bord opposé. Nous nous faisons dépasser par une petite voiture. Nous l’entendons s’arrêter un peu plus loin, après quelques manœuvres de parking. Quelques minutes plus tard, le moteur redémarre, puis, après deux ou trois marches avant-arrière, s’arrête à nouveau. Nous rions de bon cœur. Stefano fait de l’autodérision. Ah, dit-il, il (l’automobiliste) doit être un peu comme moi. A fignoler dans le détail l’endroit où garer parfaitement son véhicule. Et la manière… Lorsque nous arrivons à la hauteur de la voiture, le conducteur est en train d’attraper son sac à dos dans le coffre et explique qu’il voulait être certain de ne gêner personne. Stefano le comprend à 100%. Moi un peu moins, mais la diversité est la richesse de ce monde.

Nous sommes au lieu-dit Alle Piode.  On y trouve quelques maisons et une ancienne carrière désaffectée.

C’est précisément à cet endroit que le sentier en direction de Agàro démarre.

Nous partons tous les trois. A 85 ans, le monsieur est encore vif et agile. C’est un ancien photographe professionnel qui avoue ne pas marcher très vite car s’arrête souvent pour prendre des photos. Je ferme la marche, le laissant papoter avec Stefano. Jusqu’à ce que quelque chose retienne son attention et l’arrête alors que nous continuons.

La tendance est au plat et même à la descente. Le sentier est large pour un randonneur mais étroit pour tout véhicule, en dépit de traces de pneus de tracteur imprimées dans la terre sèche.

Quelques maisons et un petit oratorio marque le hameau de Agarina. Un bruit de moteur se fait soudain entendre. D’abord lointain, il enfle, indiquant que l’engin se rapproche. Nous écarquillons les yeux, curieux de découvrir quel type de véhicule peut circuler ici. C’est un mini-tracteur et sa remorque. Ils sont deux à diriger l’engin. Un assis, volant à la main, sur un siège minuscule, l’autre, debout, dans la remorque, elle aussi rikiki.

Toujours pas de montée. Je suis impatiente qu’elle commence. Il faudra attendre que nous ayons atteint Costa, me dit Stefano. Patience, elle va arriver, ta montée…

Sous une petite niche de pierre, trois lutins font la fête. A moins qu’ils ne soient là pour avertir les habitants de Costa de l’arrivée de visiteurs. Aucun son ne s’échappe de l’instrument mais on ne peut exclure des ultrasons.

Quoiqu’il en soit, aucun comité, hostile ou bienveillant, ne nous accueille lorsque nous arrivons aux portes de Costa.

Costa, un village Walser. Encore un me direz-vous ! L’hiver, lorsque la neige tombait en abondance, les habitants de Agàro descendaient dans les villages de Costa, Ausone,  ou Pioda Calva pour échapper à la fureur des avalanches. Il faut dire que le village de Agàro, fondé au XIIIème siècle, fut cinq fois détruits par des avalanches. Costa fut habité à l’année jusqu’en 1971 par des descendants de Agàro, chassés de leur village lors de la construction du barrage. Aujourd’hui, il n’est habité que l’été.

Il compte en tout et pour tout moins de 10 maisons. Les géraniums fleurissent encore aux fenêtres. On retrouve les maisons Walser caractéristiques, avec des fondations en pierre où se trouvait la cave. Le rez de chaussée n’était jamais habité mais protégeait simplement de l’humidité la partie supérieure, constituée de bois. L’accès à la partie habitable se fait par des escaliers extérieurs.

De l’autre côté de la vallée creusée par le Rio di Agàro, plus ou moins à la même altitude que Costa, un rocher parfaitement lisse et vertical, s’arrondit pour venir se fondre dans le pré. Nous observons trois grimpeurs, casqués et harnachés, dans les derniers mètres de leur escalade. Ce lieu s’appelle la Pioda Calva, autrement dit la pierre chauve. Non loin, trois maisons constituent le village éponyme, un des trois villages cités précédemment dans lesquels venaient s’installer les Walser de Agàro durant l’hiver.

Bien. Maintenant que la fête commence !

Le ton est tout de suite donné : un sentier étroit, raide, et aménagé pour durer dans le temps.

De l’autre côté du Rio di Agàro, à peu près à notre hauteur, nous voyons une volée de marches étroites taillée dans la falaise. C’est le sentier qui monte de Croveo et qui rejoint notre itinéraire après une descente sèche dans la vallée et le passage du Rio di Agàro par un petit pont. Au vu de l’étroitesse du sentier et de son exposition directe au vide, Stefano se retourne, me regarde et dit : ouf, heureusement que je n’avais pas prévu de monter depuis Croveo. La randonnée aurait été plus courte que prévue !

Le marquage est artisanal mais efficace.

Cependant, à moins de le vouloir vraiment, il nous serait difficile de nous égarer. Le sentier est bien tracé, et la végétation autour est dense. Sans parler de la pente, sur notre droite, qui descend abruptement vers le Rio di Agàro.

La montée est intense. Nous l’attendions, certes, mais elle nous surprend. J’ai lu quelque part que les Walser, notamment les habitants de Agàro étaient très athlétiques. Ce qui n’est guère étonnant si l’on considère qu’ils passaient leur vie à crapahuter, les épaules lourdement chargées, sur des sentiers tels que celui-ci.

Une jolie petite chapelle, au terme de quelques virages bien étriqués et pentus, attend le marcheur pour le réconforter.

Après une courte accalmie, ça repart sèchement !

Le prochain oratoire est atypique. Des volets de bois, fermés, protègent des intempéries l’intérieur de la niche. Curieux, nous écartons les volets comme on ouvre ceux d’un jour d’un calendrier de l’avent. Rien de très exceptionnel à l’intérieur, mais les couleurs sont encore bien vives.

Nous refermons soigneusement les deux vantaux.

Depuis quelques minutes, j’essaie de tendre le cou pour apercevoir la digue. J’ai l’impression d’avoir gravi une échelle jusqu’à la lune. Mais rien de tel ne se profile à l’horizon.

Des marches, encore des marches et des virages serrés et courts, qui en disent long sur le degré d’inclinaison de la pente.

Mais notre obstination est bientôt récompensée. A défaut d’être au niveau de la digue, nous pouvons enfin la contempler.

Un panneau informatif explique ceci (traduit de l’italien).

L’histoire de Agàro est l’histoire d’un lieu qui n’existe plus. Là où il y avait des maisons et des prés, aujourd’hui, il y a une étendue d’eau qui produit de l’énergie électrique pour l’industrie et les villes. Dans une vallée étroite et solitaire, entre Devero et la vallée de Premia, Agàro a vécu durant sept siècles isolé du monde : une petite communauté alpine entre de hautes montagnes, un lieu de Walser. Agàro, à 1500 mètres d’altitude, fut la localité la plus importante d’un ensemble de hameaux habités (Cologno, Costa et Pioda Calva), situés à moindre altitude, et utilisés comme résidence hivernale, lorsque les risques d’avalanche étaient les plus élevés. Ausono (Opso, dans la langue Walser) se situe sur une terrasse ensoleillée et fut durant des siècles une zone habitée indépendante de Agàro, avec ses propres statuts et des frontières bien délimitées. En 1928, les habitant de Agàro perdirent leur autonomie politique et furent incorporés à la commune de Premia. En 1936, après sept siècles de vie rude mais libre, les montagnards de Agàro furent contraints d’abandonner leur village. Deux ans plus tard, les prés et le village furent engloutis par 20 millions de mètres cube d’eau. Au printemps, lorsque les eaux du lac sont au plus bas, il est possible d’apercevoir les restes des habitations Walser illuminés par les rayons du soleil.

Inutile de préciser que les habitants de Agàro furent très réticents à quitter leur village. Certains racontent que du linge était encore pendu sur des fils pour sécher lorsque les eaux montèrent, après la construction du barrage.

Une route cimentée nous permet d’arriver au niveau de la digue.

Si la chaleur nous a tenu compagnie depuis notre départ de Goglio, elle nous quitte à peine sortis de la vallée. Un petit vent frisquet, pour ne pas dire froid, a pris le dessus et, l’heure de la pause sandwich approchant, nous examinons nos options.

L’option de traverser la digue s’exclut d’elle-même car une barrière en ferme l’accès, renforcée par un panneau d’interdiction.

Un sentier part vers le fond du lac, mais nous n’avons pas la certitude d’y dénicher un coin abrité dans des délais raisonnables. Reste le bâtiment technique qui surplombe la digue. Nous ne décernerons pas le prix du pique-nique le plus bucolique à notre pause du jour, mais nous sommes à l’abri du vent, contre un mur qui réverbère la chaleur du soleil. Il y a en plus une petite marche confortable pour s’asseoir et poser les sacs.

A proximité, d’anciens bâtiments agricoles, dont un est reconverti en poulailler.

Repus, réchauffés, nous redescendons à la hauteur du barrage et partons à la découverte du bord du lac. Il est 13h30. Peut-être aurons-nous le temps de le parcourir sur toute sa longueur.

Voici le bout du lac, notre objectif.

Le sentier est très agréable et le devient encore plus lorsque nous sortons de l’ombre. De l’autre côté, le Monte Forno o Gorio.

Lorsque les abords du lac ne sont pas trop abrupts, nous nous en rapprochons, espérant apercevoir le clocher de l’église de Agàro. Nous savons que le niveau de l’eau est beaucoup trop haut mais nous ne faisons qu’appliquer un de nos mottos préférés, à savoir « nous ne sommes jamais à l’abri d’une bonne surprise ».

Un peu plus loin, une conduite forcée se jette dans le lac avec moult fracas. L’écume dessine une arabesque. Nous la regardons un long moment, hypnotisés.

Des bruits de métal contre métal et des voix nous tirent de notre rêverie. Pourtant, le sentier est désert, devant comme derrière. Des points de couleur se balancent sur les falaises. Des grimpeurs. Il y a deux ou trois cordées, à différent stade de progression.

Arriver au bout du lac ne nous a pris qu’une petite heure. Une bonne indication pour le retour, qui en général est toujours plus rapide.

Ce petit hameau répond au doux (c’est une façon de parler) nom de Spygher. Il semblerait que le nom n’ait pas été italianisé.

C’est en ces lieux que nous serions arrivés si nous nous étions tenus à l’itinéraire prévu, lors de notre virée à l’Alpe Pojola. De l’alpage, nous serions descendus par cette petite combe, au centre de la photo ci-dessous. Nous ne regrettons rien, mais nous disons qu’un jour nous irons découvrir ces espaces inconnus.

Une des maisons est ouverte, les géraniums en plein floraison décorant les fenêtres.

Tout à l’heure, nous avons vu, accroché près du barrage, un joli panneau de bois sculpté annonçant la vente de fromage.

Nous traversons le pont qui enjambe le torrent qui descend de l’Alpe Pojala.

Sur un bâtiment, le même panneau que celui accroché en bas. C’est l’occasion ou jamais d’acheter du bettelmat.

La porte de la fromagerie est ouverte. Le laboratoire est désert. Au fond, dans une seconde pièce, des meules de fromage sont en train de mûrir.

Aucune information n’indique comment contacter le fromager. Nous sommes sur le point de repartir, bredouilles, la mort dans l’âme, lorsque nous voyons un monsieur venir vers nous, à grandes enjambées. Il rentre de la pièce. Armé d’un couteau, une meule dans la main, il nous jette un coup d’œil interrogateur pour connaître quelle quantité nous souhaitons acheter. Je lance : la metà. La moitié d’une meule, soit un peu plus de 2 kg. Lorsque nous lui demandons depuis combien de temps il mûrit, le fromager regarde un carnet et nous dit : je l’ai fait le 20 août. Sa croûte est lisse et jaune, la pâte semble souple et est dénuée de trous. Je salive déjà. Ce que vraisemblablement je n’arrive pas à cacher car il coupe une fine tranche qu’il me tend en questionnant : mangi la crosta ? J’acquiesce avec véhémence. Il apprécie ma réponse. La croûte du fromage et moi, c’est une histoire d’amour. Je prends délicatement le morceau offert, le porte à mon nez pour en sentir la croûte puis la pâte. Ensuite, seulement, je le croque. Miam… Délicieux.

Les 25 vaches de l’alpage sont descendues à la fin du mois d’août, suite à un épisode de neige, de froid et de grand vent. Elles devenaient folles, nous raconte-t-il.  Originaire du Lago d’Orta, il vient ici passer l’été. Il fabrique 3 à 4 meules de fromage deux fois par jour, immédiatement après la traite du matin et de la fin d’après-midi.

Stefano glisse notre achat dans son sac à dos. Mes papilles sont encore toutes affolées.

Un panneau annonce 35 minutes pour retourner vers la digue. Joyeux nous entamons le retour.

Le Monte Forno o Gorio révèle son versant nord, constitué de falaises abruptes.

L’ombre a gagné du terrain.

Nous nous retournons une dernière fois et réalisons que nous voyons la longue traversée que nous avons parcourue pour rallier l’Alpe Pojala, sur les flancs du Monte Corbernas. Nous sommes passés sous le niveau le plus élevé des falaises que l’on voit, au centre de la photo ci-dessous.

Nous revoici à la digue.

C’est maintenant que notre itinéraire va changer par rapport à celui du matin. Nous allons rentrer par Ausone, un autre village Walser, et, pour ce faire, nous devons traverser la montagne.

Par ce tunnel…

Un feu tricolore s’assure que prévenir que deux voitures empruntent le tunnel en même temps dans le sens opposé. Stefano a lu qu’il y a un interrupteur pour allumer la lumière à quelques mètres de l’entrée. Considérant que le tunnel est déjà éclairé, nous imaginons avoir été précédé depuis peu et entamons la traversée, excités comme des enfants un jour de neige.

Très vite, sortant d’un tunnel latéral, une conduite forcée, étonnamment silencieuse, vient s’intégrer au paysage. Je colle même mon oreille contre le métal et n’entends rien, même pas un lointain glou-glou.

Soudain, tout s’éteint. Le noir complet. Nous éclatons de rire. Ayant à peine parcouru 100 mètres, nous revenons sur nos pas, tels des papillons de nuit attirés par la lumière visible au bout du tunnel.

En arrivant près de l’interrupteur, nous lisons ceci : « … dans le cas aussi d’installation activée, presser toujours le bouton avant d’entrer dans la galerie ». Ça, c’est dit. Nous appuyons donc sur le bouton, et repartons, hilares, ravis de notre aventure.

De l’eau suinte du plafond, formant parfois de grosses flaques d’eau. La conduite d’eau occupe un bon tiers de l’espace, n’en laissant que très peu pour les véhicules.

La conduite d’eau s’enfonce dans la montagne lorsque la galerie fait une courbe. La sortie n’est pas loin. Nous débouchons sur une piste carrossable qui descend tranquillement vers le village d’Ausone.

Je montre à Stefano 4 bâtisses identiques et lui dis : les Walser avaient même inventé le concept du lotissement…

Je passe la tête dans l’entrebâillement de la porte d’une jolie chapelle, dédiée à la visitation de la Vierge Marie. Mes cours de catéchisme étant lointains, j’ai dû me rafraîchir la mémoire sur ce thème avant d’écrire ces lignes.

Plus terre à terre, nous cherchons une fontaine pour remplir ma poche à eau, fontaine que nous trouvons près d’une maison en cours de réfection.

Le bétail ayant quitté les lieux, nous coupons à travers champ lorsque la pente et le terrain le permettent.

Le reste du temps, nous restons sur la route et retrouvons des parapets du même style que ceux que nous avions vu, en descendant du Passo San Giacomo vers le Lago del Toggia. Ces derniers étaient en bien moins bon état.

Cheminant tranquillement, nous arrivons au départ du sentier où, ce matin, nous avions trouvé notre monsieur de 85 ans, ancien photographe professionnel. Sa voiture, qu’il avait soigneusement garée, n’est plus là. Par contre deux messieurs sont en grande conversation, non loin du petit tracteur croisé ce matin, dans une langue qui est familière à Stefano. Nous reconnaissons d’ailleurs le conducteur et son acolyte.

Stefano engage la conversation dans le Lombard qu’il connaît, qui est proche de celui parlé à Côme ou Varese. Eux lui répondent dans la variante locale, le « dialetto de l’Ossola ». Si certains mots diffèrent, ils se comprennent parfaitement ! Ils nous parlent de leurs ancêtres Walser qui parlaient le titsch, un allemand archaïque et très guttural. En rigolant, l’un d’entre eux nous dit que si la croûte du Bettelmat est jaune c’est parce que les vaches sont traites dehors, qu’il pleuve ou qu’il vente, et que la pluie lave la poussière qui se retrouve dans le lait. Ils comparent des mots de leur Lombard respectifs. Lorsqu’il apprennent que l’on vient de Suisse, ils nous disent que chez eux on nous appelle les « zuchitt », et Stefano leur répond que chez lui, on appelle ainsi uniquement les suisses allemands. Allez savoir ! Nous quittons à regret ces deux joyeux lurons.

Rares sont les voitures sur la route empruntée ce matin. Nous parcourons paisiblement le dernier kilomètre qui nous sépare de la voiture.

Une conduite forcée sort de la montagne et nous nous questionnons : est-ce celle-là même que nous avons longée dans le tunnel ?

Cet énorme hêtre (faggio) est reconnu comme tel. De son tronc unique se dégagent très rapidement des branches multiples et tarabiscotées. Une véritable merveille de la nature.

Arrivés à la voiture, nous faisons un petit détour par l’ancienne centrale hydroélectrique. A l’abandon. Les vitres sont cassées mais malgré cela, elle reste encore imposante et élégante. Quel gâchis.

En chemin, lorsque j’ai demandé ce que Stefano souhaitait avoir sur la table pour dîner, il m’a répondu « une pizza » avant de choisir un des menus possibles en fonction du contenu du frigo. J’ai compris le message. Il parle de pizza depuis quelques jours et aujourd’hui me semble le bon jour pour un arrêt à la pizzeria de Ponte. Nous y arrivons sur le coup des 18h30. La cuisine n’ouvrant qu’à 19h, nous en profitons pour boire une bière qui arrive accompagnée d’un énorme bol de chips. A 19 heures précises nous sommes à table et à 19:05 notre pizza fumante arrive. Un régal… Ce qui ne nous empêche pas, une fois rentrés à San Rocco, d’entamer le fromage acheté à l’Alpe Spygher… Gourmandise, quand tu nous tiens !

Itinéraire du jour

C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.

Flore du jour

Pensée Tricolore - Viola Tricolor
Pensée Tricolore – Viola Tricolor

Autoportraits du jour

A la Diga di Agaro.

Au Lago di Agaro.

En route vers l’Alpe Spygher, tout au bout du lac.

Dans le tunnel entre Margone et Ausone.

Références externes

En italien

En français

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À propos de Marie-Catherine

Randonneuse, blogueuse et photographe amateur chez Two Swiss Hikers.

En phase de préparation de voyage, je m'occupe du choix voire de l'achat du matos et organise les bagages. Ma principale activité consiste à me réjouir des vacances qui arrivent ! Je deviens plus active au retour : il faut trier les photos (et des photos, il y en a...) et rédiger les billets de ce blog.

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