Martha’s Butte en 2018

Pour notre deuxième exploration autour de Martha’s Butte, nos comptons bien élargir notre rayon d’action. Bien nous en a pris…

Après avoir quitté Jasper Forest, nous revenons sur nos pas (ou plutôt sur nos traces de roue) et nous arrêtons à côté d’un pont qui enjambe le Dry Wash.

Cependant, nous ne sommes pas dupes. Depuis notre aventure mémorable à Ding Canyon, nous savons qu’un dry wash peut devenir un torrent en crue. Et même si le ciel est parfaitement bleu,  nous restons en hauteur. Sait-on jamais.

Nous traversons le pont et rejoignons le lit du wash.

L’accès à Martha’s Butte est facile est sans surprise. Elle est visible de loin : deux monticules, un blanc et un bigarré.

Sur le monticule blanc, un tronc pétrifié émerge. Il a été dégagé en 1936 par Myrl V. Walker et quelques CCC boys. Il est connu comme the Walker’s Stump.

Martha’s Butte

Sur celui bigarré (même si bigarré est un bien grand mot, mais il y plus que 3 ou 4 couleurs), des rochers : ce sont ces rochers qui nous intéressent. Car sur ces rochers, nous savons qu’il y a des pétroglyphes.

Aujourd’hui, nous avons le temps. Comme on dit ici, we are going to leave no stone unturned. Nous espérons tous les dénicher. Et plus encore, car nous irons ensuite explorer les alentours.

Les premiers sont facilement repérables.

Nous, nous prenons tous. Même le plus petit pétroglyphe vaut la peine que nous y consacrions du temps (et quelques milliers de pixels).

Stefano est parti sur la droite.

Ce rocher est extraordinaire par les dessins qui le recouvrent. Il y a des spirales, des formes géométriques, quelques formes zoomorphiques et anthropomorphiques.

De part la lumière, il nous est difficile d’isoler certains dessins. Tentons le coup quand même, d’accord ?

Là, tout à gauche, la tête en bas, un magnifique kokopelli. Un peu plus haut, au bord de la pierre, un serpent. Après, il faut simplement laisser libre cours à son imagination. C’est un peu comme regarder un tableau de Miro.

Nous nous demandons si quelque chose se cache au sommet de Martha’s Butte entre ses rochers sommitaux. Mais nous n’avons pas envie de la défigurer avec nos traces de pas.

Longue ligne brisée qui peut représenter une ligne de crête, de l’eau ou encore un serpent.

Nous sommes passés plusieurs fois à côté de celui-ci avant de le repérer. Deux formes similaires mais décalées.

Si certains dessins sont structurés, comme cette forme carrée aux motifs géométriques…

ou encore ceux-ci…

cette forme, par contre, nous laisse perplexes. Bien sûr, il y a cet oiseau mais quant à la forme qu’il regarde… Notre imagination vagabonde et nous nous plaisons à penser qu’il s’agit d’une carte ou d’un plan.

Et ce petit panneau, n’est-il pas magnifique ? Nous espérons que la partie inférieure s’est naturellement détachée et qu’elle n’a pas fait l’objet de vandalisme.

Équilibriste.

Nous avons gardé le meilleur pour la fin. Nous nous rappelons très bien de ce petit panneau qui nous avait ravis lors de notre précédente visite et qui est aussi beau que dans nos souvenirs.

Exploration autour de Martha’s Butte

Maintenant, nous partons en exploration. Ici, à Martha’s Butte, c’était trop facile. Nous retrouvons les quelques pétroglyphes découverts un peu plus loin lors de notre précédente visite.

Nous nous remémorons notre excitation d’alors…

Désormais, nous sommes en terrain inconnu. Nous scrutons toutes les faces de rocher plus ou moins verticales tout en privilégiant celles les plus foncées, là où la patine du désert s’est déposée uniformément. La chance est avec nous car nous trouvons des dessins qui nous semblent très anciens.

Nous crapahutons souvent vers le bord du rim, car c’est là que se trouvent les pans de rocher les plus prometteurs. Notre recherche est encore plus rigoureuse lorsqu’il est possible d’accéder à la mesa. Nous imaginons que ces passages ont été indiqués par des dessins.

C’est en faisant ce raisonnement que Stefano trouve un abri naturel dont les murs sont ornés de pétroglyphes.

Yeah, nous sommes très fiers de notre découverte.

Pour prendre du recul, il ne faut pas lésiner sur les moyens.

Notre théorie se vérifie. De là, nous pouvons aisément accéder au bord du rim et monter sur la mesa.

À partir de là, les découvertes s’enchaînent.

D’abord, quelques fragments de poterie, suivis de quelques dessins.

Nous jubilons comme des gamins.

Sur un replat, nous trouvons des restes de murs. Impossible de dire si ces murs sont des murs construits par les Natives Americans ou ultérieurement.

Mais, comme à proximité, il y a des morceaux de poterie, nous avons bon espoir. Nos espoirs redoublent lorsque les fragments de poterie se multiplient. Il n’y a qu’à se baisser… sans même chercher.

Stefano regarde sa montre. 16h00. Le parc ferme à 17h et quelques minutes avant les rangers en font le tour pour encourager gentiment mais fermement les visiteurs à se diriger vers la sortie. Nous avions expérimenté ces encouragement par deux fois lors de notre précédent séjour. Cette année, nous avons décidé de ne pas se faire rappeler à l’ordre.

Il me dit : nous devons rentrer. Il me connaît bien. Mettez-moi quelques bouts de poterie à bout portant et je pourrais passer des heures à en chercher d’autres… C’est à regret que je quitte cette cache aux trésors.

Nous nous mettons en route d’un pas rapide. Je vois Stefano dévier de sa trajectoire et me montrer quelque chose du doigt. Mon regard suit la direction indiquée… Je pousse un cri, ouvre grand la bouche puis la recouvre de mes mains. Non ! Ce n’est pas possible… Nous (ou plutôt Stefano) venons de découvrir le plus ENORME morceau de poterie jamais trouvé. Et en plus il est finement décoré.

Si si, vous dis-je. Il est ENORME. En voici la preuve…

Je l’enfouis un peu plus profondément qu’il ne l’était avant notre arrivée et nous repartons. Nous avons les yeux brillants d’émotion et un large sourire incontrôlable éclaire nos visages. Dans la vie, il y a des moments intenses. Celui-ci en est un. Seuls les amoureux des vestiges des Natives Americans peuvent nous comprendre…

Nous arrivons à la voiture un peu après 16:30. Ouf, nous aurons bien quitté le parc pour 17h. Bien joué, les Two Swiss Hikers

Autoportraits du jour

Oops, dans notre excitation liée à nos découvertes, nous avons complètement oublié l’autoportrait !

Références externes

En anglais

Avatar for Marie-Catherine

À propos de Marie-Catherine

Randonneuse, blogueuse et photographe amateur chez Two Swiss Hikers.

En phase de préparation de voyage, je m'occupe du choix voire de l'achat du matos et organise les bagages. Ma principale activité consiste à me réjouir des vacances qui arrivent ! Je deviens plus active au retour : il faut trier les photos (et des photos, il y en a...) et rédiger les billets de ce blog.

Galerie d’images