Le Bucley

Depuis quelques jours déjà, Stefano me parle d’une boucle qui nous permettrait de retourner voir Les PiècesLes Pièces, c’est une succession de pâturages, surplombant la Vallée de Joux. Les chalets d’alpage s’appellent tous (enfin presque tous) Pièce à ou Pièce au ou Pièce chez. Cet endroit et ses environs recèle également une belle brochette de chalets privés. Bref, de quoi nous faire marcher et gaspiller quelques millions de pixels.

Nous laissons la voiture à l’entrée de la route qui mène à La Meylande Dessus, à côté d’un joli panneau, quoiqu’un peu délavé, marquant une interdiction de stationner. Une Alpine Renault rutilante occupe déjà les lieux et bien que la saison d’estivage vienne de commencer (la semaine passée nous avons constaté que quelques clôtures avaient déjà été levées), les bêtes ne sont pas encore là. Aucun risque, enfin on espère !

Au programme, ciel bleu et douce chaleur.

Au départ de la route, cette stèle pour le moins étrange.

Un googling avec le mot clé M109 retourne un modèle de char militaire, utilisé par l’armée américaine et suisse. Nous nous promettons d’interroger les bergers lors d’une prochaine visite.

Alors que nous marchons sur la route qui mène à La Meylande Dessous, une voiture nous dépasse et nous la voyons se garer pile devant le chalet. Crap! Il y aura une tache! En plus, ce ne sont pas les bergers mais un couple avec un petit chien stupide qui vient vers nous en aboyant, le poil hérissé. Je me retiens de lui apprendre à voler.

Nous attendrons donc le retour pour d’éventuelles photos.

Nous coupons à travers champ pour nous éloigner de ce trio qui part dans la même direction que la nôtre.

Sur la route forestière qui monte aux Petites Chaumilles, nous repérons un chalet privé qui semble valoir le détour.

Mais d’abord, arrêt aux Petites Chaumilles,

où un mur est en construction.

En réalité, nous découvrons non pas un mais deux chalets privés.

Le premier s’appelle Le Conifère.

Le second Nid Joli, aux volets verts, que nous avions aperçu depuis la route.

Plutôt que de revenir sur le sentier, nous coupons vers le nord, à travers bois avant de retrouver un pâturage. Pâturage qui nécessite un petit nettoyage car sinon, dans quelques années, de pâturage, il ne restera que le souvenir.

Du pâturage s’échappe un sentier qui se perd parfois dans la neige.

Tout est connecté, avons-nous l’habitude de dire. Le sentier nous mène au Grand Revers.

Les travaux, que nous avions observés l’année passée, sont terminés et la façade du chalet est toute neuve.

Je trouve un téléphone LG dans l’herbe que je dépose sur la terrasse du Daphnée. S’il a passé l’hiver sous la neige, il y a peu de chance qu’il redémarre mais, sait-on jamais…

De là, nous poursuivons vers Le Croton : un chalet d’alpage hélas pratiquement à l’abandon, mais néanmoins très photogénique. Mais avant cela, le chalet privé Le Chevreuil, tout petit, aux rideaux de dentelle.

Les dentelles :-).

Puis, Les Rocailles, aux murs plaqués de fibres-ciment Eternit.

Sa face exposée sud est plus traditionnelle et authentique.

Nous arrivons au chalet Le Croton. C’est notre troisième visite à ce chalet. La première fois, nous avions eu une lumière extraordinaire. Le toit de tôle rouge offrait un magnifique contraste avec le ciel. La seconde fois, notre rencontre avec les vaches avait presque été hostile. Nous avions dû longer la clôture comme des voleurs avant nous faufiler incognito de l’autre côté. Aujourd’hui, point de lumière mémorable ni de vaches.

Nous traversons une petite portion des Bois de la Barre et arrivons au chalet Les EssertsLife is not perfect. Une voiture est garée dans la cour. Alors nous trichons un peu.

Nous marchons tranquillement à travers champ vers le prochain chalet lorsque Stefano me fait signe de stopper et chuchote : regarde, un renard.

Effectivement, un puis deux renards se promènent nonchalamment. Je me courbe et m’avance de quelques mètres. Un petit monticule herbeux me protège de leur regard. Mais ce n’est pas suffisant : ils sont encore trop loin. Car aujourd’hui, je n’ai qu’un petit point and shot et pas de zoom digne de ce nom. J’enlève mon sac et avance encore de quelques mètres à quatre pattes. Quelques mètres de plus en rampant et voici le résultat. Ce n’est pas parfait, mais compte tenu de l’outil, je suis assez contente.

Nous nous rappelons alors que durant notre week-end du 1er août 2019 au Brassus, nous en avions également vu deux, un peu plus loin, en contrebas de la Pièce au Reymond.

D’ailleurs, voici les premières pièces, au loin.

Le Chalet du Chef, légué par Georges-Henri Piguet à la commune du Chenit en 1899.

Vue sur le lac de Joux.

Ça y est : nous sommes dans le vif du sujet.

Voici la Pièce chez Marc, un chalet qui nous rappelle une colonie de vacances.

Puis La Pièce au Reymond, que l’on voit parfois orthographiée La Pièce aux Reymond.

Signe distinctif de cette pièce : le toit est bicolore.

À proximité de La Branette, une interruption dans la série des pièces. Au fond, la Dent de Vaulion et à gauche, le Mont d’Or.

La Branette (ou La Brenette), construite en 1809.

La Branette - Le Chenit - Vaud - Suisse

La Pièce à Neveu.

Nous terminons la série par la Pièce à Ferdinand. Un scooter sans plaque est garé contre un mur.

Au dessus du chalet d’alpage, un chalet privé, Le Privilège. Il est ouvert.

Tout au bout du pâturage, un mur et un joli petit couvert.

Alors que nous l’admirons, un utilitaire rejoint le chalet privé La Chanterelle. Chalet en plein travaux de rénovation. Un jeune homme s’affaire, une lambourde dans les mains.

Nous arrivons au Chalet Neuf. Un panneau gravé annonce Les Mollards. Finalement, nous trouverons qu’il est référencé pour mettre tout le monde d’accord : Chalet Neuf des Mollards. Ouf !

Nous sommes maintenant en terrain connu. Nous partons par une route forestière qui nous emmène au Refuge du Bois à Ban.

La neige est bien présente.

Stefano me propose de pousser jusqu’à La Blondinette avant de penser au retour. Ce sera aussi l’occasion de nous poser un petit moment pour pique-niquer.

Un joli petit réservoir. Bien plein, malgré la sécheresse qui sévit depuis plus d’un mois.

Alors que nous approchons de La Blondinette, nous voyons s’éloigner un randonneur solitaire. Nous nous installons donc sur le banc, face au soleil.

Heureusement que nous avons connu La Blondinette à l’époque où elle avait les volets jaunes. Nous avions eu un coup de cœur. Coup de cœur qui résiste, bien qu’elle ait été quelque peu défigurée.

Nous avons à peine fait quelques mètres en direction du Bucley que nous croisons le randonneur aperçu tout à l’heure. Il faut partie de la famille Berney, des combiers pure souche, propriétaires de La Blondinette. Nous osons lui dire le fond de notre pensée : qu’elle était beaucoup plus belle avant. C’est également l’avis de ma femme, nous répond-il. Elle dit qu’elle ressemble maintenant à une caisse.

Il nous dit que l’engouement pour le chalet n’est plus le même que lors de sa construction où les frères, dont faisait partie son père, se retrouvait régulièrement, pendant et après la construction, au début des années 50. Et souligne la difficulté de mettre tout le monde d’accord lors des travaux d’entretien ou de rénovation.

Le Bucley est désert.

Sur la route qui mène à La Duchatte, le Mont Tendre me nargue. Je pointe du doigt son point géodésique et demandant : on a le temps d’y aller ? Stefano hoche la tête. À La Blondinette, nous étions au kilomètre 14 m’explique-t-il. Il faut en compter autant pour rentrer en ligne droite. Hum, OK ! Il me promet que nous irons bientôt.

Près de La Duchatte, un jeune est en train de relever les clôtures. Nous nous approchons du chalet par le pâturage. Nous sommes en contre-bas. Arrivés à bonne hauteur, nous constatons qu’il y a une demi-douzaine de voitures garées tout autour. Des gens s’interpellent et nous pouvons constater que la distance sociale préconisée n’est pas vraiment respectée. Nous nous éloignons sur la pointe des pieds.

Nous arrivons près d’un chalet privé d’où s’échappent des éclats de voix. C’est le Chalet du Grand Père.

Nous rejoignons la route. Du refuge Le Bambi s’échappe de la musique; des jeunes, torse nu, s’affairent autour d’une  table. Ça sent la grosse teuf.

Nous suivons la route goudronnée qui nous amène au chalet Le Grand Essert.

Non loin, un petit couvert.

Tout naturellement nous le baptisons Couvert du Grand Essert du Vent. Les crêtes du Mont Tendre me narguent toujours. Je leur fais un signe de la main en leur disant « à bientôt ».

Le Croset du Buron. Sur sa fiche descriptive il es marqué : amélioration à faire : entreprendre l’essartage des sapelots. En clair, cela signifie qu’il est grand temps de couper tous les petits sapins qui poussent impunément sur le pâturage, réduisant d’année en année la surface pâturée. Vous voyez ! Ce n’est pas pour rien que nous nous indignons à chaque sortie de voir les prés envahis de petites pousses.

Un petit détour par la Citerne du Buron s’impose.

La voilà. Difficile de ne pas écraser de fleurs en marchant.

Là, nous sommes au Petit Croset. Nous y sommes passés il n’y a pas si longtemps à ski, puis en raquette.

Kilomètre 21.

Arrivée aux Quatre Puits.

Une dame est en train de ramasser des dent-de-lion. C’est excellent, nous assure t-elle. Et si vous ajoutez des œufs durs, c’est encore meilleur, ajoute-t-elle. La dent-de-lion, pour les non-suisses, ce sont des pissenlits.

Nous restons loin de L’Arbalète, ouverte, et du Grand Croset Dessous. Ce n’est pas le moment de traîner, Stefano ayant prévu une arrivée à la voiture vers 19h00.

Le chalet des Grandes Chaumilles est désert.

Grandes Chaumilles - Le Chenit - Vaud - Suisse

Nous passons non loin de coin aux marmottes en nous demandant si elles ont fini leur hibernation. En tout cas, rien ne bouge.

La Plate-Forme, dans la lumière du soir.

Couvert de La Plateforme - Le Chenit - Vaud - Su

La Meylande est certes libre de toute voiture, mais la face la plus intéressante est à l’ombre, donc pour la photo, ce sera le côté le moins intéressant.

Meylande Dessus - Le Chenit - Vaud - Suisse

Jardin suspendu devant le chalet.

Arrivée à la voiture à … 19h04. Wow… Quel timing!

Que dire de cette balade sinon qu’elle était vraiment très chouette ? Retourner aux Pièces valait vraiment la peine.

Avec 27.7 km et 8h21 de marche, nous commençons très fort le weekend de Pâques !

Flore du jour

Ficaire Fausse-Renoncule - Ficaria Verna
Ficaire Fausse-Renoncule – Ficaria Verna

Scille à deux Feuilles - Scilla Bifolia

Itinéraire du billet

C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.

Autoportraits du jour

À La Bondinette.

Au Croset du Buron.

À La Plate-Forme.

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À propos de Marie-Catherine

Randonneuse, blogueuse et photographe amateur chez Two Swiss Hikers.

En phase de préparation de voyage, je m'occupe du choix voire de l'achat du matos et organise les bagages. Ma principale activité consiste à me réjouir des vacances qui arrivent ! Je deviens plus active au retour : il faut trier les photos (et des photos, il y en a...) et rédiger les billets de ce blog.

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