Cabane du Servan

Hier, nous avons été très sages pour le passage à l’année 2019. Couchés un peu après minuit, nous nous levons sous le brouillard. Un rapide coup d’œil sur l’application météo de nos téléphones confirme qu’il fait beau sur les crêtes. En arrivant à Saint-George nous sommes toujours dans le brouillard. Il nous faut monter presque au niveau du Sapin à Siméon pour trouver le ciel bleu. Qu’importe, il est bien là.

Compte tenu du jour et de l’heure, il n’est pas étonnant que notre voiture soit la seule à être garée au Parking du point de vue

Nous coupons à travers champ pour rejoindre le sentier du Sapin à Siméon. Il est enneigé. La neige est dure et verglacée.

Pour éviter la chute qui arrivera tôt ou tard, j’enfile mes kahtoola MICROspikes. Ce sont des crampons qui se fixent par une bande caoutchouc enfilée autour de la chaussure. C’est la première fois que nous testons nos crampons, achetés quelques années plus tôt, en rentrant d’une semaine de vacances où ils nous auraient bien servis. Mieux vaut tard que jamais, n’est-ce pas ?

À partir de ce moment, je peux marcher à pas normaux, sans trop regarder où je pose nos pieds. Yes! Dès les premiers mètres, j’en conclus que c’est un bon investissement. Stefano est un peu réticent et préfère attendre.

Nous partons vers les Monts de Bière Derrière mais obliquons à l’ouest pour trouver le petit couvert qui nous ravit tant.

D’ordinaire c’est plutôt en fin de balade que nous le rencontrons.

Après ce court crochet, nous retrouvons les Monts de Bière Derrière.

La montée vers le Grand Cunay se fait à pas rapides car pour ne pas être rejoints par deux randonneuses qui discutent à voix haute et dont le ton des voix est très désagréable. Nous, nous voulons du silence. Ou des chansons qui parlent uniquement de lapin et de foin.

L’arbre couché à côté du couvert du Grand Cunay est toujours là.

Je me remémore une conversation que nous avons eu, il y a quelques mois, avec un couple rencontré près du Creux de la Neige. Elle disait : je déteste aller au Mont Tendre, ça n’arrête pas de monter et de descendre… Ah ah, elle n’a pas tort. Juste entre les Monts de Bière Derrière et le Grand Cunay, il y a deux belles montées pour une descente. Et ce profil se répète au moins encore deux fois avant d’arriver au Mont Tendre.

Une vie passée à attendre…

De là, nous avons une superbe vue sur les Alpes. M’est avis que les habitants du Bassin Lémanique ne vont pas voir le soleil aujourd’hui. En premier plan, brillant sous la lumière, le toit du la Cabane du Cunay.

Notre prochain objectif est Pierre à Coutiau. Et devinez ce qu’il y a entre le Grand Cunay et Pierre à Coutiau ? Une belle et longue descente et … une belle et raide montée. Que du bonheur d’autant qu’aujourd’hui, le cœur, les poumons et les jambes sont sur la même fréquence. Serait-ce la résolution prise pour 2019 ? Ce serait trop cool.

Joli petit arbre équilibriste.

Au sommet d’une des montées…

Là, c’est la montée finale vers Pierre à Coutiau.

Même si cette antenne est complètement hors-contexte, elle a du charme.

Tout comme ce petit passage aménagé dans le mur.

Nous suivons sagement le sentier qui nous fait descendre de 70 mètres environ. Comme la descente est raide, je convaincs Stefano de mettre ses crampons. Quelques mètres plus loin, il me confirme qu’ils sont adoptés.

Nous arrivons à la Cabane du Servan.

Une petite montée nous mène au Chalet de Yens, que nous contournons par la droite.

Les français, que nous appelons entre nous les félons pour leur velléité à envahir la Suisse, sont également sous le brouillard.

Nos crampons se comportent très bien dans l’herbe. Nous évitons juste de marcher sur des rochers, bien qu’ils le permettent.

La montée au petit col au bas du Mont Tendre se fait hors sentier. Nous zigzaguons afin d’atténuer la déclivité.

L’arrivée au col est toujours une fête : la vue y est magnifique, que ce soit côté lac ou simplement la ligne droite que constitue le mur.

Sur la photo ci-dessous, il faut remarquer plusieurs choses : un petit bout de la chaîne des Alpes, le point géodésique, un pan du toit du couvert et enfin le tourniquet qui a été mis au repos pour l’hiver.

Non, ce n’est pas une demande en mariage…

Le sommet du Mont Tendre est encombré. Il y a foule. Des familles avec des enfants qui font beaucoup de bruit et courent partout. Nous déguerpissons rapidement.

Nous continuons quelques dizaines de mètre en direction de la buvette puis nous nous engageons dans la pente, face au lac.

Le petit couvert, juste en contrebas du sommet du Mont Tendre.

Nous descendons encore, jusqu’à arriver dans une petite combe qui répond au doux nom Des Rochettes. Nous pique-niquerons près de l’arbre que nous aimons beaucoup photographier, été comme hiver. Même si, en hiver, dénué de tout feuillage, il est encore plus photogénique.

Et à côté de cet arbre, il y a l’arbre à pique-nique.

Restaurés, nous repartons vers la Cabane du Rocher.

Cette fois, nous ne nous contentons pas de la regarder de loin. Nous y montons.

Nous ouvrons même la porte, qui n’a pas de serrure. La Cabane du Rocher est un refuge, ouvert à tous. Elle a tout ce qu’il faut pour se mettre à l’abri : un poêle, une batterie alimentée avec un panneau solaire, de l’eau (potable et non potable) et sans doute du thé et du café. Une petite alcôve, à l’extérieur, abrite du bois coupé, près à être mis dans le poêle. Au mur des photos. Par exemple des photos du courageux qui a monté le panneau solaire et la batterie. Un peu plus loin, une photo datée de 1930. À cette époque, la cabane s’appelait la Cabane des Éclaireurs. Nous ne touchons à rien et refermons soigneusement la porte.

Mais quelle satisfaction les gens trouvent-ils à laisser leur nom partout ? Moi je dis qu’il y a des claques qui se perdent.

Sous la cabane, une autre alcôve.

Nous montons sur la crête et partons en direction de l’Aurore. Peu de temps après avoir quitté la cabane, nous croisons un groupe : ils sont onze et vont justement à la cabane. Espérons qu’elle soit bien ancrée dans le rocher et que les 11 personnes vont bien se répartir dans ce petit espace… Nous n’aimerions pas la retrouver au bas de la pente lors de notre prochaine visite.

Lui aussi, c’est un arbre habituellement photogénique. Aujourd’hui, pas trop.

Nous arrivons à l’Aurore. Il n’y a personne, ce qui est assez rare, été comme hiver. Nous allons la voir de plus près.

Marrant la manière dont ils ont peint le bois de chauffe. Auraient-ils peur des voleurs ?

Voici l’arbre fourmi. Nous l’appelons ainsi car il ressemble à une fourmi dressée sur ses pattes arrière. Nous l’avons fois admiré mais jamais photographié. Il faut dire qu’il est rarement au soleil.

Nous retrouvons la route et ses fortifications (toujours pour tenter de ralentir l’avancée des félons).

L’antenne de Pierre à Coutiau et la voiture dans laquelle se sont entassées les 11 personnes rencontrées précédemment.

Nous laissons sur notre droite le Petit Cunay…

et avançons vers le Pré aux Biches.

Là encore, nous avons toujours plaisir à retrouver le Pré aux Biches et son petit couvert.

R.I.P petit bonhomme de neige.

De là, nous montons aux Monts de Bière Devant.

Devant le chalet, nous croisons un couple avec un enfant qui nous demande par où passer pour effectuer une boucle pour revenir au Marchairuz. Stefano leur indique le sentier. Vue l’heure tardive , la meilleure option aurait été de revenir sur leur pas. Espérons que tout se passe bien.

Petit détour par le Malgré-Tout car nous aimons bien son nom, nom dont nous donnerions cher pour connaître son origine.

Nous découvrons que ce petit couvert, aperçu mainte fois au bord du sentier du Sapin à Siméon à un nom : la Citerne du Couloir.

Nous arrivons à la voiture à 17h01. La journée a été parfaite. L’année commence sous de bonnes augures.

Itinéraire du jour

C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.

Autoportraits du jour

Aux Monts de Bière Derrière.

Nous venons de quitter le point géodésique du Mont Tendre.

Près de l’arbre à pique-nique, qui accessoirement peut aussi se transformer en arbre à autoportrait.

Au Pré aux Biches.

Juste avant d’arriver à la voiture. Parce que nous, nous aimons bien les autoportraits.

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À propos de Marie-Catherine

Randonneuse, blogueuse et photographe amateur chez Two Swiss Hikers.

En phase de préparation de voyage, je m'occupe du choix voire de l'achat du matos et organise les bagages. Ma principale activité consiste à me réjouir des vacances qui arrivent ! Je deviens plus active au retour : il faut trier les photos (et des photos, il y en a...) et rédiger les billets de ce blog.

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