L’objectif du jour est de rejoindre le refuge Föisc. Mais c’était sans compter sur une chienne ayant la phobie des parapentes et une pente herbeuse où nous estimons ne pas être suffisamment en sécurité. Nous nous contenterons de rejoindre Pian Töi, ce qui est déjà une belle destination.
Pour réduire la distance et nous laisser plus de temps pour la balade, nous prenons la voiture et la parquons à Brugnasco, sur le parking d’une ferme. A l’entrée, une mignonne petite tirelire de bois invite à y déposer une petite donation. La piécette qui j’y glisse fait un bruit métallique en touchant le fond. Les gens jouent donc le jeu. Bravo !
Aujourd’hui, nous sommes accompagnés de notre guide locale, Fernanda, et de Kayla, sa chienne. Au départ de la voiture, les plaques de neige sont trop éparses pour que nous puissions chausser les raquettes. Nous les attachons donc tant bien que mal au sac à dos. Après deux ou trois virages, les plaques de neige se rejoignent.
Vue depuis la première maison du hameau Rütan da Cé. En bas à droite, le village de Nante, surplombé par l’alpe di Pescium.
Toujours depuis Rütan da Cé, Airolo et plus loin le val Bedretto. Les lacets de la route du col du St Gothard balafrent la montagne.
En plus d’arpenter les sentiers de la région depuis quelques années, Fernanda connait également beaucoup de monde. Nous discutons donc un petit moment avec un certain Fiorenzo, habitant à l’année dans une des maisons de ce petit hameau. Et, sur les conseils de ce dernier, nous laissons le sentier principal pour obliquer dans le pré, d’où des traces fraîches de raquettes montent en direction de la forêt.
Après une courte traversée, le sentier s’ajuste face à la pente.
Quelques centaines de mètres plus loin, l’attitude de Kayla change soudainement. Elle se met à trembler en regardant vers le haut. Et pour cause, un parapente jaune virevolte dans le ciel. Il n’en fallait pas plus pour l’affoler. Elle fait demi-tour et commence à courir. Nous la rattrapons in extremis et l’attachons avec la laisse. Mais impossible d’aller plus loin : Kayla reste fermement immobile, frémissant de tous ses membres. Voyant que nous essayons de la tirer pour continuer la marche, elle parvient à s’échapper en se débarrassant du collier. Elle part en courant entre les arbres. Nous proposons alors de faire demi-tour mais Fernanda insiste pour que nous continuions, seuls, la promenade. Nous protestons mais ne parvenons pas à la convaincre. Nous promettons alors de passer la voir à notre retour et prendre de ses nouvelles.
La forêt s’ouvre sur une clairière. Nous sommes à Motti.
A partir de là, le sentier se rétrécit et se perche sur une crête, bordée de chaque côté d’une pente abrupte. Plusieurs fois, je vois Stefano hésiter, s’arrêter, me regarder et repartir.
La section critique ne dure que 300 mètres – heureusement – car sentir la tension de Stefano me rend également mal à l’aise. Au chalet – privé – de Pian Töi, nous discutons un long moment avec un couple d’allemands habitant près de Lugano. Une fois de plus l’anglais est naturellement choisi. Ils semblent bien connaître la région et sont montés depuis Orlascio. Par contre, ils ne s’attendaient pas à autant de neige et sont pieds nus, assis sur un banc, en train de faire sécher chaussettes et chaussures.
Nous continuons vers notre objectif du jour.
Le sentier s’élève entre les mélèzes.
Puis, les mélèzes s’espacent pour nous laisser seuls dans une pente que nous estimons à plus de 35 degrés. Après plusieurs hésitations, nous décidons de faire demi-tour. Nous aurons mille fois l’occasion de revenir ici.
Les bancs du chalet sont maintenant libres pour notre pause casse-croûte. Je ramasse quelques pelures de mandarines que des randonneurs peu scrupuleux ont jeté dans la neige.
En passant près du panneau Pian Töi, nous constatons qu’aucune trace ne suit le sentier officiel. Nous descendrons donc par là où nous sommes venus.
Stefano n’aura aucune hésitation en marchant sur la crête. Comme quoi, tout est dans la tête, me dit-il !
En arrivant à Rütan da Cé, nous avons une belle vue sur le val Canaria. Tout un monde à explorer, et, cerise sur le gâteau, simplement en partant de la maison.
Nous parvenons à garder les raquettes jusqu’à quelques mètres de la voiture.
Kayla et Fernanda sont bien rentrées.
Itinéraire du jour
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Autoportraits du jour
Devant le chalet à Pian Töi.
