La montée au Giübin s’est faite un peu par hasard. L’idée était d’abord de faire le tour du lago della Sella par le chemin des écoliers, de ceux rechignent à user leurs culottes sur les bancs d’école. Une fois arrivés au passo Posmeda, la curiosité nous pousse vers une, puis deux, puis trois baraques militaires. Presque au pied du Giübin, ça aurait été dommage de ne pas aller jusqu’au sommet.
En ce dimanche 29 juin, nous ne sommes pas les seuls à avoir eu l’idée de monter au col du Gothard. Les parkings sont pris d’assaut et finalement nous nous faufilons entre deux camping-cars sur un parking un peu excentré, à quelques centaines de mètres de la route, parfaitement alignés à la direction que nous devons prendre.
Nous marchons sur une route goudronnée dont l’accès n’est permis qu’aux possesseurs d’une autorisation délivrée par la commune.
Sur notre gauche, au milieu des roches, des pan de rochers aux formes trop régulières trahissent la présence d’installations militaires.
De faux plat, la pente augmente après un embranchement.
Nous arrivons en vue du barrage qui ferme le lago della Sella sur son côté sud.
Un petit pont enjambe le val où s’écoulait l’eau, aujourd’hui à sec puisque l’eau captée puis injectée dans des conduites forcées.
Nous sommes maintenant sur la rive gauche du lac.
Très vite, nous quittons le confort du sentier situé au niveau du lac pour prendre un peu de hauteur. Y’a juste une petite montée, me promet Stefano. Car aujourd’hui, rappelle-t-il, après deux jours de belles randonnées, la balade est une balade dominicale de récupération. Regarde comme c’est beau, ajoute-t-il. Effectivement, le paysage est splendide.

Devant, l’inconnu s’ouvre à nous.
Sur le bord du chemin, à certains endroits, des patchs de cailloux blanc éclatant recouvre le sol. C’est assez surprenant d’autant que la main de l’homme n’y est pour rien.
Le terrain est varié. Même si la montée est plus longue que prévue – mais je l’avais deviné -, la marche est très agréable et ludique.
Arrivés à un petit sommet – tu vois, la montée est finie, m’assure Stefano -, nous trouvons un bel emplacement pour le pique-nique, un peu à l’écart du sentier. La température est idéale et nous ne nous lassons pas d’observer les sommets alentours.
Mes jambes n’apprécient guère que la montée continue après la pause -c’est leur côté râleur – mais elles comprennent vite que toute négociation est inutile. La traversée d’un névé apporte une petite touche singulière.

Un peu plus loin, nous apercevons un chalet qui devient notre nouvel objectif.
Deux ou trois traversées de névés sont encore nécessaires pour y parvenir.
Devant le chalet – sans nom, c’est triste – une table et quatre chaises sur lesquelles déjeunent des randonneurs. Sur les volets blancs, des silhouettes bleues sont dessinées. Nous sommes trop loin pour pouvoir en identifier la nature.
La balade dominicale vire à l’excursion lorsque Stefano pointe, au loin, une construction carrée, à moitié recouverte de pierre. Allons voir, lance-t-il ! Ça tombe bien, j’ai maintenant l’idée de pousser jusqu’au Giübin, dans la même direction.
Stefano, ayant contemplé « sa » cabane, s’apprête à faire demi-tour. Je regarde ma montre. Il n’est pas encore 14h. Montons encore, dis-je. A la seconde où le sentier devient trop aérien, on redescend, promis !
Il n’en faut pas plus pour le convaincre, d’autant que le sentier, vu d’ici, semble construit, avec des empilements de pierres plates renforçant certains passages. Effectivement, l’accès au sommet ne présente aucune difficulté, à part peut-être un dernier névé à franchir.
Côté nord, le panorama s’ouvre sur le canton d’Uri et un vaste pierrier. Un sentier bleu et blanc y descend.
Avant de revenir sur nos pas, nous faisons un détour en direction du passo della Sella, qui a donné son nom au lac.
Un sentier y continue, partant à l’assaut de sommets. Nous entamons la descente, joyeux et contents d’avoir pu découvrir le Giübin, dont nous ont souvent parlé nos voisins.
Au chalet, les silhouettes bleues s’avèrent être celles d’animaux – dont celle d’un lapin.
Devant la porte sont disposées des pierres en forme de cœur.
Un sentier permet de rejoindre le bord est du lac. Au bas d’une pente, il rejoint une route d’exploitation.
Au bout du lac, plusieurs torrents se rejoignent. Leurs eaux sont canalisées avant de s’engouffrer sous un pont.
Nous revenons tranquillement à la voiture en longeant la rive nord du lac.

A quelques mètres du barrage, une famille barbote dans l’eau. J’ai bien pensé à la baignade, mais personnellement, je me serais éloignée le plus possible du barrage et de la prise possible d’eau.
Sur le parking, les campéristes se sont installés, tables et chaises dehors, sirotant qui du vin blanc qui de la bière. Notre arrivée ne passe pas inaperçue. Un gros camping-car allemand n’attend qu’une chose : prendre notre place, qui domine le petit lac.
Flore du jour









Itinéraire du jour
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Autoportraits du jour
A la pause de midi, quelque part sur le sentier.
Au sommet du Giübin.