Le Croue

Même si Stefano n’aime pas particulièrement la route qui mène à St-Cergue, nous nous garons à La Givrine où il ne reste que quelques places quand nous arrivons. Le temps de nous préparer et elles sont toutes prises. Good timing.

11:17.  C’est parti.

Nous commençons tranquillement sur la route qui, soit dit en passant, est autant pittoresque en été qu’en hiver.

Le beau temps a attiré pas mal de randonneurs. Nous aiguillons deux randonneuses du sud de la France (peuchère) avant de quitter la route pour nous diriger vers la Cabane du Carroz.

Bien que la canicule soit terminée, nous transpirons à grosses gouttes. Vive la crème solaire dégoulinante sur nos bras.

Un peu avant d’arriver à la Cabane du Carroz, l’arbre mort que nous avions photographié sous la neige, il y a quelques hivers : c’est une des plus belles photos hivernales que nous ayons faites.

Durant l’hiver 2013. Beau, hein ?

Au terme d’une belle montée sur un sentier bien rocailleux, nous arrivons au portail.

Juste après l’avoir passé, nous traversons un champ de chardons bleus.

Nous faisons une courte halte et j’en profite pour ajouter une couche préventive de Tensoplast au talon. Ah, qu’il nous semble loin le temps où nos pieds se faisaient oublier !

Après une belle descente dans un pâturage boisé, nous rejoignons la route qui part de l’Arzière.

S’en suit une errance parfaitement contrôlée dans les bois qui entourent le Crêt au Bovairon qui culmine à 1’497 mètres. Le terrain est un peu rocailleux, nous obligeant à nous concentrer sur nos pas.

Nous retrouvons une route au virage des Platières.

Stefano est 100% focalisé sur l’objectif du jour : arriver au Mont Pelé par la Combe Gelée, par le chemin le plus direct, ce que nous n’avions pas réussi à faire la dernière fois.

Nous trouvons un sentier qui s’arrête sans crier gare. Mais nous sommes dans la bonne direction et arrivons, quelques 600 mètres plus tard, au sommet d’un premier mamelon. Nous ne le savons pas , mais ce mamelon c’est bien le Mont Pelé, haut de 1’534 mètres. Pour nous, le Mont Pelé, c’est le prochain mamelon, celui où nous avons l’habitude de manger notre sandwich et de gaspiller quelques pixels pour un joli arbre. Et donc, persuadés que nous ne sommes pas encore arrivés à destination, nous poussons plus loin.

Les arbres sont là. Mais ce n’est pas la meilleure heure : le soleil est bien trop haut.

Je pose mon sac par terre. Je suis affamée. Au moment de défaire la boucle du sac pour l’ouvrir, j’ai une image de moi plaçant les sandwichs fraîchement préparés dans le frigo. Mais l’image inverse, c’est à dire moi les sortant du frigo pour les mettre dans les sacs est curieusement absente. Je n’ai pas besoin de fouiller : je le sais et lance piteusement : « les sandwiches sont restés au frigo ». Stefano me regarde et éclate de rire au vu de ma lèvre boudeuse et de ma mine dépitée. « Nan ! … Bon, nous nous rabattrons sur des barres ». Je m’assieds sur un rocher et mange ma barre en visualisant deux belles tranches de pain qui enserrent de la salade et du jambon.

Notre missions du jour étant accomplie, où allons-nous aller ? Le Crêt des Danses puis le Creux du Croue. Ça c’est un beau programme !

Au Chalet du Croue, le berger sort nous dire bonjour. C’est Monsieur Barillier en personne, comme l’indique la plaque apposée au mur.

120 génisses paissent dans le pâturage ; il a fallu 5 tracteurs et leur remorque pour monter le bétail. L’hiver, les bêtes sont à Gland, à la ferme Barillier.

Pour aller au Crêt des Danses, nous tentons un sentier jamais emprunté.

Il part au dessus du corral de pierre sèche, derrière le chalet.

Le corral, en entier.

La croix est très vite atteinte : 300 mètres à peine.

Nous descendons pour rejoindre le sentier du Creux du Croue. A mi-chemin, il y a un magnifique panorama.

Stefano me demande par où je préfère remonter : la crête, qui mène directement au Noirmont des Français ou par le bas. Par le bas, dis-je, car la dernière fois nous sommes passés par la crête.

En arrivant en bas, nous croisons une famille. Le père tient dans sa main une description de randonnée : ils viennent de La Bourbe et vont au Mont Salà. Nous le remettons sur le droit chemin (il avait imaginé que le Noirmont des Français était le Mont Salà !) tout en les prévenant que la route est encore longue.

Nous commençons la traversée du Creux du Croue. Pour moi c’est toujours un sentiment partagé : la beauté de l’endroit (oui c’est très très beau) et l’appréhension de la montée qui m’attend (car oui, c’est très très raide).

D’où nous venons…

et là où nous allons.

Pendant que Stefano s’offre la visite du chalet (la porte est ouverte), je commence la montée.

Le dernier bout dans le pierrier est bien raide et je suis contente de voir le replat.

Tout à droite, le Crêt des Danses.

Le répit (replat) est de courte durée car nous enchaînons de suite avec la montée vers le Noirmont des Français.

La croix du summet du Noirmont des Français.

Rien à redire aujourd’hui : tout y est. La plaque est correctement orientée et il y a même un petit bonus : deux petits panneaux jaunes.

Le baliseur de sentier a eu la main large.

Nous descendons vers Les 3 Suisses où des aboiements de chien et des clochettes d’ovins se font entendre. Aïe, ce n’est pas la bonne combinaison. Nous allons avoir droit à une rencontre avec les chiens gardiens de troupeau.

Alors que nous nous éloignons du troupeau (que nous n’avons d’ailleurs pas approché) les deux chiens accourent, en aboyant, très agressivement. Nous nous arrêtons et ne bougeons plus. Un chien mord mon sac à dos. Mon bras aurait été là, ça aurait été pareil. Un gamin est en train de regarder, les rappelant mollement. Alors que nous nous dirigeons vers le chalet (c’est notre itinéraire habituel), il nous annonce « ici c’est privé ». Bon. Stefano ne veut pas d’histoire et nous faisons un détour. Mais la notion de privé dans le Jura n’existe quasiment pas, à part quelques chalets posés sur des terres qui appartiennent aux communes.

Nous commentons notre rencontre avec les chiens. Ça n’a pas été une bonne expérience. Les chiens sont venus alors que nous tournions le dos au troupeau, distant d’au moins 50 mètres. Nous avons suivi les règles énoncées par le site www.protectiondestroupeaux.ch. Je comprends que des randonneurs puisses être intimidés, voir se sentir menacés et que la cohabitation ne soit pas toujours facile.

Nous arrivons ainsi au Noirmont. Que nous appelons le Noirmont tout court pour le distinguer du Noirmont des Français.

Un creux de terrain est recouvert de framboisiers ; j’ai les mains, puis la bouche pleine.

Près de l’arrivée des téléskis, une belle borne avec une fleur de lys.

Nous renonçons à descendre aux Coppettes hors des sentiers battus et restons sagement sur la piste, qui, l’hiver est une piste verte de ski.

Les panneaux sont en train de se faire avaler par l’arbre.

Les Coppettes.

Côté sud, il y a une rangée de maisonnettes pour veau. Deux sont des petits veaux couleur café au lait qui ressemblent presque à des biches.

Nous distribuons sans compter des caresses à tous ceux qui viennent en chercher.

Les Coppettes vues de loin. C’est par la pente, à droite, que nous avons l’habitude de monter ou de descendre. Sauf aujourd’hui. C’est aussi là que nous avions aperçu un bossu du Jura.

Un peu fainéants nous décidons de rejoindre la voiture par la route, ce qui nous permet de marcher de front et d’avoir une conversation. C’est toujours plus plaisant.

Juste avant d’arriver à la voiture, le chalet de La Givrine, avec, en arrière plan, l’antenne de La Barillette et tout à droite La Dôle.

Nous arrivons à la voiture en même temps que deux couples de randonneurs qui ont garé leur Juke Nismo juste à côté de la mienne. Forcément, la conversation s’engage, les tracés se consultent, les noms d’application de tracés s’échangent avant que la conversation ne parte d’un côté en italien. Les deux femmes me parlent de leur projet de suivre le chemin de Compostelle l’année prochaine. Elles regardent avec intérêt mes chaussures qui seraient idéales pour ce genre de randonnée. C’est une bien sympathique rencontre.

Itinéraire du jour

C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.

Flore du jour

Panicaut des Alpes - Eryngium Alpinum
Panicaut des Alpes – Eryngium Alpinum
Aconit Napel - Aconitum Napellus
Aconit Napel – Aconitum Napellus
Gentiane des Champs - Gentianella Campestris
Gentiane des Champs – Gentianella Campestris
Gentiane des Champs - Gentianella Campestris
Gentiane des Champs – Gentianella Campestris
Carline Acaule - Carlina Acaulis
Carline Acaule – Carlina Acaulis

Autoportraits du jour

Au Mont Pelé qui n’est en fait pas le Mont Pelé.

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À propos de Marie-Catherine

Randonneuse, blogueuse et photographe amateur chez Two Swiss Hikers.

En phase de préparation de voyage, je m'occupe du choix voire de l'achat du matos et organise les bagages. Ma principale activité consiste à me réjouir des vacances qui arrivent ! Je deviens plus active au retour : il faut trier les photos (et des photos, il y en a...) et rédiger les billets de ce blog.

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