Par le Bois des Balandes Dessous

En ce dimanche de Pâques 2020, nous avons un peu traîné. La grande gagnante dans ces cas-là, c’est La Dôle. Partis vers 11 heures de la maison, nous démarrons la balade à 11h21 exactement, garés près de couvert de stockage de bois. Pour la première fois nous remarquons les tavillons sur le pan du toit et constatons l’ancienneté des poutres.

Stefano tente de noyer le poisson en commençant la balade par une descente. Mais comme il voit que le poisson reste en surface, il renonce à son stratagème et attaque la montée.

Sentiers et pistes forestières s’enchaînent, nous faisant prendre de la hauteur tout en douceur.

Le soleil est au zénith (et le lapin, prudent, s’abrite – private joke, ne cherchez pas) mais l’air reste encore frais. La température est idéale pour un effort modéré à intense.

La déclivité s’accentue alors que les sentiers deviennent plus étroits. Il doit y avoir un lien de cause à effet.

J’oublie un long moment de faire des photos, mon instinct de survie ayant pris le parti de réduire toute dépense calorique non nécessaire aux fonctions vitales de l’organisme et à la marche. En arrivant au lieu dit du Petit coeur du Gripon, Stefano repère une jolie borne. Cette petite pause est la bienvenue. Dieu, que c’est raide !

Une montée plus tard (une de plus!) nous arrivons à la combe du Faoug. Un oeil averti remarquera le marquage rouge et blanc signalant un sentier de montagne.

Le chalet de la combe du Faoug est à contre-jour et deux randonneurs ont investi les lieux.

Nous faisons une photo à la sauvette et continuons vers Potraux.

La route qui mène au chalet mais que nous empruntons pour en partir.

Une route des anciens. Car les anciens, ils savaient…

Lorsque Stefano me demande comment je souhaite arriver à Potraux je capitule et réponds : par la route. L’autre alternative est un sentier certes trois fois plus court mais dix fois plus raide.

Et puis, Potraux par la route, c’est joli : nous avons le temps de voir le chalet se matérialiser tout doucement.

Le chalet.

Quelques détails.

Une randonneuse en basket arrive d’on ne sait où et nous demande s’il y a encore beaucoup de neige pour monter à La Dôle. Honnêtement nous n’en savons rien. Elle part devant. Mais elle renoncera un peu plus loin, et nous la croisons alors qu’elle a rebroussé chemin.

Elle a eu raison, car depuis Potraux nous marchons dans la neige.

L’arrivée par Les Creux offre la plus belle vue de La Dôle.

La nature a besoin d’eau. Il n’a pas plus depuis le 17 mars. Pas une goutte d’eau. L’herbe est extrêmement sèche et craque lorsque nous marchons dessus.

Histoire de murs…

La dernière montée se fait dans le pâturage pour rester loin d’un groupe de randonneurs qui descend. Devant nous une famille : la maman descend prudemment alors qu’un gamin court comme un fou. Tant que c’est dans le pré, ça va mais le pré s’arrête brusquement. Le gamin s’arrête de justesse. Accident évité d’un poil. Je crois que personne n’a remarqué, à part le môme qui reste coi.

Nous ne sommes pas perdus. Tout va bien !

Nous voyons bien quelques personnes mais c’est une des premières fois où nous pouvons faire des photos sans taches.

La Dôle est (presque) à nous.

J’en profite pour me faufiler et aller voir le point géodésique.

Il est nettement moins photogénique que celui du Mont Tendre.

Nous retrouvons notre coin sous un pylône, à l’abri du vent. Un petit bout du socle en béton est encore au soleil. Il est 15h19. Nous avons faim.

Les gens arrivent et partent par petits groupes. Les règles de distanciation sociale ne sont pas toujours suivies. Nous repartons vers le Col de Porte.

Allons nous rester au sec jusqu’à la voiture ?

C’est par La Barillette que nous allons très probablement redescendre. Une classique.

La croix du col de Porte. Nous y avons toujours une pensée pour Martino, le frère moine capucin de Stefano. D’ailleurs nous ne manquons jamais de lui envoyer une photo. Si bien qu’il commence à croire que nos balades se résument à La Dôle.

Reste de neige.

C’est là que nous croisons une famille : un père, une mère et un enfant d’une dizaine d’années. Nous les voyons monter vers La Dôle par le sentier exposé. Entre le vide et la corniche de neige, il y moins d’un mètre et nous les voyons avec effroi continuer d’avancer. Lorsque la neige vient recouvrir le sentier, nous nous disons qu’ils vont rebrousser chemin, d’autant qu’ils sont en basket. Nous sommes stupéfaits de les voir s’entêter et commencer à monter dans la neige. Un faux pas et c’est la chute assurée. Y’a des baffes, coups de pied aux fesses et ailleurs qui se perdent.

Alors que nous descendons vers le chalet des Apprentis, nous croisons un jeune en Timberland qui a les yeux rivés sur ces inconscients. Sans vergogne, je joue à la maman et lui de ne pas suivre l’exemple qu’il a sous les yeux mais de rester derrière la crête. Ce n’est pas dangereux ? demande-t-il par deux fois. Restez derrière la crête et tout ira bien, répétons-nous.

Le chalet des Apprentis.

Comme prévu (et espéré) nous partons vers La Barillette. Il y a d’abord le refuge de Combe Gelée.

Puis le chalet de la Barillette.

Chalet de La Barillette - Gingins - Vaud - Suisse

A 17h précises, nous commençons la descente. Descente qui s’avère, comme prévu, longue et interminable.

La baraque à Kuffer.

Nous renonçons aux sentiers qui descendent tout droit, ce qui allonge donc considérablement la route à faire. Mais tout est une question de temps. Et le temps, dehors, il passe vite, surtout si nous papotons ou chantons des chansons sans queue ni tête.

Stefano avait prévu une arrivée à la voiture pour 19h. Nous y arrivons à 18:57. Ah, la précision suisse n’est plus ce qu’elle était.

Avec 24.5 km c’est, de mémoire, la boucle la plus longue (parfaite la boucle s’il vous plaît) que nous ayons faite autour de La Dôle. Le dénivelé est, quant à lui, prévisible : 1’206 mètres.

Flore du jour

Hellébore Fétide - Helleborus Foetidus

Hellébore Fétide – Helleborus Foetidus

Common Dandelion – Taraxacum Officinale
Common Dande1lion – Taraxacum Officinale

Elles sont de retour !

Cardamine à Sept Folioles - Cardamine Heptaphylla
Cardamine à Sept Folioles – Cardamine Heptaphylla
Cardamine à Sept Folioles - Cardamine Heptaphylla
Cardamine à Sept Folioles – Cardamine Heptaphylla

Je n’ai jamais vu des jonquilles à la tige si courte : moins de 5 cm de longueur. Des warriors.

Jonquille - Narcissus Jonquilla
Jonquille – Narcissus Jonquilla
Scille à Deux Feuilles - Scilla Bifolia
Scille à Deux Feuilles – Scilla Bifolia

Itinéraire du billet

C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.

Autoportraits du jour

Potraux.

A La Dôle, au moment du pique-nique.

Un peu après. Je pensais que le précédent serait raté. Il n’en est rien. Tant mieux ! Deux pour le prix d’un.

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À propos de Marie-Catherine

Randonneuse, blogueuse et photographe amateur chez Two Swiss Hikers.

En phase de préparation de voyage, je m'occupe du choix voire de l'achat du matos et organise les bagages. Ma principale activité consiste à me réjouir des vacances qui arrivent ! Je deviens plus active au retour : il faut trier les photos (et des photos, il y en a...) et rédiger les billets de ce blog.

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