Monte Bar depuis Corticiasca

De retour du Vercors, nous changeons de décor pour une fin de semaine au Tessin, autour de Lugano. La journée du samedi est placée sous le signe du soleil et le Monte Bar est notre objectif du jour. Départ depuis le village de Corticiasca, puis pause à l’Alpe Pietrarossa et retour par Piandanazzo.

Les températures restent hivernales à l’ombre, mais un peu plus douces à la lumière du soleil.

Il nous faut un peu plus de 30 minutes pour rejoindre Corticiasca, un petit village sur les hauteurs de Lugano. La largeur de la route qui y mène varie, ne permettant pas, parfois, à deux voitures de se croiser. Les virages sont serrés, la déclivité assez forte. Les maisons sont accrochées à la montagne et des trésors d’ingéniosité ont été mis en place pour aménager des places de parking. Sur certaines propriétés, le coût des places de parc doit être équivalent à celui de la construction elle-même.

Au départ des sentiers, tous les parkings sont payants. TWINT règne en maître, heureusement.

Nous commençons par une série de volées d’escalier qui serpente entre les bâtisses. Au sortir de la douce tiédeur de la voiture, mes jambes protestent.

Puis, le sentier se hisse dans les prés.

Quelques vieilles étables attendent des jours meilleurs.

Le sentier s’engage dans la forêt. Les troncs des arbres sont lisses et les branches tourmentées.

Nous revoici dans un pré.

Ici le toit des étables est tout récent. Peut-être qu’une rénovation complète est prévue. Etait prévue, devrais-je dire. Car ici, dans la région, les propriétaires d’étables transformées en maison de weekend sont en guerre contre la confédération. Ils auraient, paraît-il, effectué ces travaux de manière « sauvage ». Ce qui, évidemment, ne plait pas aux bureaucrates confortablement assis sur leur chaise de cuir, accoudés à leur bureau, les manches de chemise retroussées, la tasse de café à proximité. Ces derniers menacent même de détruire purement et simplement ces bâtisses. L’heure n’est donc pas propice aux transformations.

Les troncs des arbres ne sont plus lisses. L’écorce blanche des bouleaux n’est pas uniforme.

En sortant de la forêt, ce que j’appelle le Mormon tea envahit les sols en y ajoutant une belle touche verte.

Nous distinguons la capanna Monte Bar au loin. Pour y arriver, deux solutions. La route, ou plutôt la piste, qui fait de longues traversées terminées par un virage serré. Ou le sentier, qui lui ne s’embarrasse pas et monte tout droit, face à la pente. Nous choisissons le sentier, voie d’accès que nous n’avons jamais foulée, contrairement à la route.

Petit répit pour nos jambes à l’alpe Musgatina. La route dont je parlais précédemment est bien visible, lacérant la montagne.

Elle est à portée de bras, la bougresse. Encore un petit effort…

Sur la gauche, une belle construction de bois qui ressemble à une chambre… Une suite nuptiale ?

Lors de notre précédent passage ici, nous avions dédaigné le sommet du Monte Bar, pensant que nous aurions le temps d’y grimper au retour. Retour que nous avions fait par un tout autre chemin. Le Monte Bar est donc LE sommet à gravir aujourd’hui, une première.

Vue sur Camoghè, à gauche et le Gazzirola à droite.

Au sommet du Monte Bar, point de croix, mais une vieille antenne, hideuse.

Deux couples de randonneurs arrivent, alors que nous admirons la vue à 360°. Le vent, présent depuis le départ, a le champ libre et nous fait frissonner. Je me colle contre un coffre en plastique vert, proche de l’antenne, pour en atténuer les effets.

Même si la vue est magnifique, nous ne remettons promptement en route et descendons le long de l’arête par le sentier n° 52. En face de nous, le Gazzirola, qui, vu l’heure ne pourra être un de nos objectifs du jour.

Initialement, Stefano pensait pouvoir rejoindre la capanna San Lucio et le col du même nom. Nous nous rendons à l’évidence. Les journées ne comptent que 24 heures et la nôtre ne compte pas plus de 7 heures car nous sommes partis relativement tard et nous devons être rentrés au bercail pour 18h. Nous aurons donc ici un unfinished business, ce qui nous contraindra à revenir. Chic !

Un troupeau de chamois détale en galopant à notre approche. Ils semblent beaucoup plus farouches que ceux de La Dôle.

Le sentier nous amène à Cima Moncucco. Géographiquement ce point n’est pas fortement marqué.

Des piquets métalliques, plantés à intervalle régulier, marquent le sentier et surtout le tracé d’une série de courses organisées par l’association Scenic Trail. La plus exigeante, K130 Ultra, est longue de 130 km avec un dénivelé positif de 9500 mètres.

Stefano pointe du doigt une groupe de maison, au loin. Nous pique-niquerons ici, me dit-il. A l’Alpe Pietrarossa.

Sur l’Alpe Pietrarossa, deux bâtiments de pierre encadrent un algeco. De grosses bassines de cuivre et de fer blanc encadrent une porte.

Une belle terrasse de planches, en plein soleil, se révèle l’emplacement idéal pour poser mon sac et m’assoir. D’autant que, non loin, quelques fines plaques de neige n’attendent que mes pieds nus, surchauffés par la montée. Nous avons une vue imprenable sur les Denti della Vecchia. Stefano, comme à son habitude, reste debout, allant et venant, réfléchissant à l’itinéraire du retour.

Nous commençons le retour par marcher en direction de la capanna Monte Bar. Pour cela, nous suivons en une longue traversée, un large sentier, presque plat.

Par endroit, nous distinguons encore des pierres disposées savamment, en une sorte de pavage. Des murs de soutènement viennent parfois renforcer le tracé. D’autres murs, plus haut dans la pente, retiennent le terrain d’un éventuel éboulement.

Un peu avant d’arriver à Piandanazzo, nous arrivons sur un replat où trois bancs sont installés, chacun avec une inscription in recordo di.

Gros plan sur le travail de maçonnerie effectué pour solidifier le sentier.

Piandanazzo.

Entre une durée de 1h30 et 1h40 pour rejoindre la voiture, nous choisissons la plus longue. Bien nous en prend. Le sentier dessine d’innombrables zigzags dans une forêt de feuillus, au sous-sol bien dégagé.

Nous nous promettons de le tester dans la montée, dès que possible. L’endroit est si escarpé que même le GPS en perd son latin. Le tracé proposé en lien ci-dessous a dû être retravaillé pour supprimer de grands traits droits, caractéristiques d’une absence momentanée de satellites.

Cette petite cabane, fermée, se situe sur le lieu-dit La Spessa.

Nous arrivons à Corticiasca par l’église et le cimetière.

En revenant vers Lugano, nous croisons des personnes à la mise étrange. Notre étonnement s’arrête lorsque nous réalisons que le carnaval a commencé. Ici, en suisse italienne, la semaine de carnaval correspond à une semaine de vacances scolaires. La tradition du carnaval est très ancrée dans les coutumes locales.

Itinéraire du jour

C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.

Autoportraits du jour

A la capanna Monte Bar.

Au sommet du Monte Bar (1816 m).

A la descente, un lieu aménagé en souvenir de Christian Signer, décédé dans un accident de la route, et qui fut le berger de l’alpage Pietrarossa durant près de 10 ans.

Références externes

En italien

En français

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À propos de Marie-Catherine

Randonneuse, blogueuse et photographe amateur chez Two Swiss Hikers.

En phase de préparation de voyage, je m'occupe du choix voire de l'achat du matos et organise les bagages. Ma principale activité consiste à me réjouir des vacances qui arrivent ! Je deviens plus active au retour : il faut trier les photos (et des photos, il y en a...) et rédiger les billets de ce blog.

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