Raid en SRN dans le Vercors – Jour 3

Dernier jour de notre raid dans le Vercors. La journée est découpée en trois. Nous commençons par une balade matinale sur les hauts-plateaux, pour profiter encore de la solitude et de la magnificence du paysage. Puis, déjeuner, démontage du campement et chargement des pulkas. Enfin, nous retraçons notre itinéraire pour arriver au parking du col de Beure sur les coups de 16h.

Cette nuit, la lune est venue s’aligner avec l’orifice central de la lavvu, afin d’éclairer, voire d’éblouir les dormeurs. Magali et Eric confirment cette intrusion inoffensive.  Pour ma part, je n’ai rien vu car ma nuit, néanmoins entrecoupée de longs moments frileux, a été meilleure que la précédente. Au réveil, le bas de mon sac de couchage est trempé, très certainement positionné à l’arrivée d’une rigole de condensation. A six heures, ne tenant plus, je me fais violence et sors de la tiédeur du sac, puis de la froideur de la tente. Revenue rapidement dans mon cocon, il me faut de longues minutes pour que la chaleur regagne du terrain. Vers 7h, Stefano est le premier à se lever.

Le ciel est clair, expliquant la nuit glaciale. La lune est encore haute dans le ciel.

Je m’extrais de mon sac de couchage, enfile mes chaussettes durcies à cause de l’humidité et du gel et glisse mes pieds dans mes chaussures raidies elles-aussi par le froid. Je pense aux jours d’été à venir et apprécie l’instant. En sortant de la tente, le froid me pique le visage et je me dépêche d’y retourner pour attraper mes gants. Mes yeux parcourent les environs, à la recherche de Stefano. Eric pointe le doigt vers des rochers, au loin, les tout premiers éclairés par le soleil. J’y distingue deux taches : Laurence et Stefano. Pour la forme, je demande à Eric s’il a besoin d’aide pour la préparation du petit déjeuner. Il me répond simplement : « vas les rejoindre ! ». Je ne me fais pas prier. Je suis les traces laissées par un groupe en raquettes tirant des pulkas qui a rejoint notre campement hier, laissant une inscription dans la neige, à proximité de notre lavvu : « Pascal ? ». Non, ce n’était pas Pascal, mais Eric, mais ils ne le sauront jamais. A moins d’avoir parlé au Pascal en question ou encore de lire ce billet !

Notre trio est bientôt complété par Magali et Simon. Magali a encore souffert des affres du froid. Mais nous le saurons qu’au retour à la voiture. Discrète, elle se contente de dire qu’elle n’a pas très bien dormi. Nous restons une bonne demi-heure à nous prélasser au soleil, plus ou moins confortablement assis sur des pierres inégales et acérées, ces fameux lapiaz si caractéristiques du Vercors. Lorsque nous nous décidons à revenir vers la lavvu, une bonne odeur de café nous attend. Eric a bien travaillé. Une grande casserole de neige fondue attend de remplir les dernières gourdes. Comme hier, les aliments sont disposés autour du poêle éteint, mais encore tiède.

Le programme de la journée est le suivant : balade matinale pour tenter de rejoindre la bergerie de Jasneuf, dont que nous avons pu apercevoir les deux bâtiments hier, depuis notre perchoir des Rochers du Parquet. Puis retour au camp, déjeuner, démontage de lavvu avant de repartir vers le parking du col de Beure.

Comme hier, sans qu’aucune contrainte horaire n’ait été évoquée, nous sommes tous prêts à quelques minutes d’intervalle.

Nous commençons par une petite descente sèche, histoire de nous mettre en condition. Tout le monde y passe, avec plus ou moins d’hésitation.

La neige se transforme doucement. Le soleil brille intensément dans un ciel vide de tout nuage.

Eric et Laurence s’offrent une petite montée « gratuite » pour le plaisir d’un petit saut avec atterrissage dans la poudreuse. Comme un poisson dans l’eau : c’est la pensée qui me vient à l’esprit en regardant Eric.

Comme Laurence hésite un peu (comme je la comprends !), Eric remonte et réitère la descente, tout en lui assurant qu’il n’y a aucun danger. Devant nos encouragements, Laurence se lance et atterrit debout, sous nos applaudissements enthousiastes.

Nous glissons rapidement, à grandes enjambées. J’essaie de peaufiner ma technique en plaquant les skis au sol, essayant d’enchaîner les phases de glisse sans discontinuer. Le résultat n’est pas brillant, la concentration ne faisant que briser l’harmonie entre le mouvement des bras et des jambes. Mieux vaut ne pas trop intellectualiser.

La réalité s’impose : nous n’aurons pas le temps de pousser jusqu’à la bergerie.

Cette nouvelle ne génère ni frustration, ni déception, l’objectif étant plutôt de profiter de l’instant présent et des conditions exceptionnelles, et ce grâce à la petite couche de neige tombée hier.

Moins de deux heures plus tard, nous sommes aux abords du camp.

Eric table sur un retour effectué en 3 heures. Si nous voulons être au parking du col de Beure vers 16h, le calcul est vite fait : le camp doit être plié pour 13h au maximum.

Tout le monde s’active, alternant les taches. Simon s’échine au pliage des matelas dont il faut extraire l’air avant de les rouler en un boudin le plus fin possible. Pour en avoir plié un sur six, l’effort requis est intense. Je me rabats sur le rangement des duvets.

Simon a fini sa corvée et, pelle à la main, encourage Stefano à faire de même.

Et comme ça n’avance pas assez vite, les filles s’y mettent !

Entre deux, Eric a démonté le poêle, et, tout en grattant la suie qui s’est solidifiée en dégoulinant du tuyau, comprend les raisons des enfumages dont nous avons été victimes durant nos deux veillées. Le dispositif d’attache d’un clapet, disposé à l’intérieur du tuyau, presque à sa base, est dessoudé. Libre, il s’était plaqué contre le corps du poêle, empêchant la fumée de s’échapper par la cheminée. Nos vêtements et nos poumons se rappelleront longtemps de ces deux soirées.

Nous levons le camp aux alentours de 12h30. Timing parfait.

Nous voici en approche de la Jasse de la Peyre Rouge. Pour cette première partie, Simon est en charge de la pulka. Il est loin devant, talonnant Eric.

La Jasse de la Peyre rouge.

Surplombant le creux, une croix, que je n’avais pas remarqué à l’aller. A moins qu’elle n’ait été cachée par les nuages.

Je me retourne et jette un dernier regard à ces hauts plateaux du Vercors. Qui sait quand nous y reviendrons ?

Devant, le « peloton » s’étire. Nous sommes en pleine digestion et la montée s’avère rude.

Une petite descente difficilement négociable avec les pulkas rassemble tout le monde.

Sur les conseils d’Eric, les pulkas sont détachées puis poussées afin qu’elles dévalent la pente. Arrivées en bas, elles ne peuvent aller bien loin.

Nous retrouvons la petite combe dans laquelle nous avions croisé, il y a deux jours, le randonneur rebroussant chemin en raison du manque de neige.

A l’arrêt suivant, je prends la pulka. Simon a déjà bien donné. A mon tour ! Très vite le gilet se retrouve attaché sur la puka.

En approche du pas des Econdus, le challenge du jour. Challenge qui ne me fait aucunement peur, car cette fois, nous le prendrons dans le sens de la montée.

Hier, nous étions là-haut, sur les crêtes blanches en second plan, au centre de la photo.

La montée du pas des Econdus tient toutes ses promesses. Simon aka Evinrude – voir le billet Jour 1 pour la référence – me rejoint et pousse du bâton la pulka pour les premiers mètres. Il est rejoint par Bernard, un retraité du coin, que nous avions dépassé quelques minutes auparavant, raquettes à la main. Je sens que la pulka s’allège encore. Un bref coup d’oeil confirme que j’ai un nouveau moteur auxiliaire. Le passage le plus raide franchi, j’encourage Simon à attendre Laurence et Magali. Je hèle Bernard, qui est maintenant devant, et lui demande de me raconter quelques anecdotes de ses randonnées dans le Vercors. Il cale son pas sur le mien (pas rapide, diable, que cette pulka est lourde !) et me raconte quelques-unes de ses balades. « Lorsque nous étions plus jeunes, nous partions pour 3 ou 4 jours. Maintenant, je fais mes balades à la journée ». Je l’écoute plus que je ne parle, le souffle court à cause de l’effort, me contentant de relancer la conversation lorsque nécessaire.

Je parviens ainsi à rejoindre Stefano et à libérer Bernard, que je remercie chaleureusement. Nous montons encore quelques mètres de concert avant de nous arrêter sous un rayon de soleil, pour attendre le reste de la troupe.

Le Grand Veymont et devant, tout un terrain de jeux à explorer.

Eric est toujours à la recherche de passages alternatifs, loin des sentiers battus. Nous nous retrouvons ainsi dans une petite combe, pour un instant magique.

Instant magique qui commence ainsi…

 

… pour se terminer ainsi…

 

Kudos à Eric pour la trouvaille et à Simon pour les magnifiques photos.

Derniers mètres avant de retrouver les pistes de skis de la station du col de Rousset.

Elles sont là !

Eric nous avait promis une piste verte pour la descente finale. Il avait simplement omis de dire que, avant celle-ci, il y aurait du rouge et du bleu. Nos protestations n’y changeront rien, à part amener un sourire narquois sur son visage.

Néanmoins, maintenant que nous avons bien en main la gestion de la pulka, que nous sommes sur des skis depuis trois jours, les descentes se négocient relativement facilement, chasse-neige aidant. C’est en un seul morceau, sans bobo, que nous arrivons au parking, à 16h03. Précision suisse pourrait-on dire ! Les voitures chargées, les pulkas entassées dans la camionnettes d’Eric, nous partons pour une verrée de l’amitié au bar du pied des pistes.

C’est le moment des au-revoirs. En écrivant ces lignes, je cherche vainement l’équivalent français du mot anglais hug. « Calin », me suggère Google. Il n’en est rien ! Un hug est un hug, et lorsqu’il est chaleureux et affectueux, on le qualifie de bear hug. Les mots Laponie, séjour de 11 jours, mars 2024 s’envolent, attrapés par le vent, stockés dans un coin de nos cerveaux. Nous verrons. En ce qui nous concerne, Stefano et moi, nous avons un projet immobilier en cours qui risque bien de nous occuper ces prochains 18 mois.

Autoportraits du jour

En haut du pas des Econdus.

Et pour terminer cette aventure…

J’ai demandé à chacun des participants quelques lignes pour graver sur un disque dur, quelque part dans l’immensité du cloud, leurs émotions, ressentis, moments forts ou simplement résumer cette aventure.

Voici, mot pour mot, leurs écrits :

Laurence, instigatrice du raid

En choisissant ce trek je savais que je n’allais pas être déçue, en particulier par les paysages grandioses et je n’ai pas été déçue bien au contraire. Surtout quand les amis sont venus compléter l’équipe. Ambiance assurée et souvenirs mémorables ! Une belle expérience.

Habituée des voyages en itinérance et totale autonomie mais jamais encore en SRN avec pulka. Grâce à notre super guide qui sait facilement nous mettre en confiance,  j’ai  adoré dévaler les pentes dans ses traces.

J’appréhendais un peu la nuit sous tepee dans la neige mais j’avoue ne jamais avoir eu froid mais je compatis.🙏

Le maniement de la pulka est assez ludique une fois la prise en main assurée. Parfois fun  quand on s’échoue sur la pulka de celui qui nous précède (même pas vu, hein Stefano ?) , parfois hard dans certaines montées, qu’on la tracte ou qu’on la pousse d’ailleurs. Surtout que je ne m’imaginais pas le « plateau » du Vercors aussi accidenté. Mais on l’a fait et c’était génial 💪 ce qui sera d’autant plus facile dans les grandes plaines de Laponie ! N’est ce pas les z’amis 😉 ?

Simon, dont je salue la verve

Alternative hivernale, le ski de randonnée nordique est aux sports d’hiver ce que l’errance sur deux roues dans les recoins de nos campagnes est au cyclisme. Un moyen, plus qu’une finalité, dans le respect de son utilité première. Il permet de se perdre dans les interstices des chemins balisés de nos plateaux et régions de montagnes. Dans le respect de la faune, la mesure du risque. Loin des tumultes de la mécanisation, le hasard du challenge, l’arrogance de la performance. C’est une éloge à la lenteur, un hommage à la contemplation.

Après quelques hivers incertains, la maîtrise des spatules au talon libre nous ouvre les portes de l’itinérance. Une itinérance encore modeste, certes, mais une itinérance tout de même. Évolution naturelle de la discipline, sur cette simple idée, en témoignage de l’année supplémentaire de ma douce, nous décidons pour une fois de dépasser les perspectives du Jura, que nous connaissons finalement si mal, au profit d’une topographie totalement méconnue : le Vercors. Dans notre malice partagée nous nous employons à enrôler avec tact et persuasion quelques âmes riches. Le partage d’un bonheur simple est toujours meilleur en bonne compagnie. Et puis l’épreuve rapproche, l’épreuve dévoile.

Nous ne connaissons pas le massif. Compromis géologique entre le nord et le sud de notre si belle région, ici les forces naturelles semblent s’être abandonnées dans un dernier soubresaut, ultime Agitato avant le calme des plaines collinaires plus au sud. Formidable terrain de jeu aux combes profondes, plateaux au relief contrarié, ici les spots de sports outdoor, comme ils disent, font face aux hauts lieux de mémoire qui nous rappellent l’héroïsme et l’indignation locale. Entre les deux des villages où la vie invite à l’essentiel. Entre les villages quelques fermes, de plus en plus rares, où la vie semble encore rugueuse.

L’objectif de cette aventure guidée, commandée derrière un écran bleu, se résume pour nous à deux objectifs : apprendre à gérer le froid, le vrai, pendant un bivouac; assimiler les bases de l’itinérance en autonomie en ski de randonnée nordique.

La gestion du froid que je craignais n’aura pas été si difficile. Côté bivouac tout est un peu plus long, demande un peu plus d’anticipation, parfois de réflexion. Le froid oblige à moins de frivolité et d’artifice. Le secret semble la sécurité de vêtements et d’équipements adaptés. D’une autre manière que le soleil, il nous rappelle les priorités : s’hydrater. Première expérience de neige fondue. Si ponctuellement le froid peut empêcher de vivre pleinement un instant précieux, il nous rappelle aussi que la meilleure source de chaleur reste son propre corps et sa formidable capacité à transformer le sucre en Joule et que les pieds sont loins du cœur. Redisons le, il n’y a pas de températures trop basses, que de mauvais vêtements ou équipements.

L’itinérance en ski de randonnée s’apparente à celle du cyclo-randonneur. Un effort d’endurance constant. Une lutte de force douce, essentiellement portée par l’état d’esprit. Au sommet, invariablement la satisfaction. De l’autre côté, l’ivresse de la gravité, même si elle reste modeste en la matière. La monotonie des espaces sans relief, au décor constant, permet l’évasion des pensées, de la même manière qu’à vélo. La pulka n’est qu’une remorque sans roue : elle glisse. On la tracte comme un fardeau dompté, fougueux dans les dévers. Le changement de braquet n’est évidemment pas ici une option, mais la pulka a l’avantage de pouvoir être poussée en plus d’être tirée. Une manière d’avancer en tandem. Une fois de plus, le meilleur rôle ira au pilote. Enfin la pulka est pratique, elle autorise quelques extravagances futiles pour le bivouac, essentiellement culinaires, parfois liquides. Elle est de fait indispensable.

Malgré les conditions météo hésitantes du premier jour, l’enneigement improbable aux dates de notre périple, le Vercors s’est ouvert à nous grâce à la bienveillance de notre guide, Eric, toujours attentionné et juste dans son propos et son approche. L’omniprésence des pins, témoins silencieux tout au long de notre parcours dans cette partie méridionale des hauts plateaux, dispense une ambiance méditerranéenne, savant mélange entre garrigue et montagne. C’est un plaisir infini de sillonner autour d’eux dans le blanc total de la neige et signer ainsi, de deux sensibles dépressions sinueuses, presque toujours parallèles, l’unique vestige éphémère de notre seul passage.

Merci pour l’équilibre partagé du groupe : Marie-Cat, ma team mate pour l’occasion, Magali, pour nous avoir fait confiance malgré l’épreuve du froid, Stefano, la forza silenziosa, l’amante del picolo, ma douce pour ses ondes invariablement justes et positives. Une belle escapade animée d’un esprit définitivement Lagom, dans la plus pure tradition Suédoise, jusque dans un Lavvu. Cette expérience est de toute évidence la voie royale pour dépasser nos interstices.

PS santé :
Si comme moi tu es T1D (Diabétique Type 1), cette expérience reste clairement accessible. Elle imposera la même logistique que pour une randonnée sportive à vélo (avec ascensions). Ton ravitaillement ne sera pas liquide, à cause du froid, le vrai froid, celui genre plus bas que 30mg/ml. Exit les jus de fruits. Les snacks doivent être accessibles en tout temps pour pouvoir consommer facilement au fil de l’effort si nécessaire. Comme on était en itinérance et en autonomie j’ai doublé les rations embarquées à la journée pour contrôler l’inattendu (en bon DID). Par ailleurs il s’agissait d’une escapade guidée, avec un guide épicurien dira t’on. J’ai su tirer profit de ses vices culinaires, proposés au groupe, mais aux moments opportuns pour moi, pour panacher les molécules de glucose quand ce fut nécessaire.

J’ai également doublé le matériel de soins pour l’occasion (l’escapade durait 3 jours) en le répartissant dans plusieurs paquetages, dont un toujours sur moi, ainsi qu’un set supplémentaire dans les véhicules situés au point de départ. Il y a un risque accru d’arrachement de cathéter (pompe) dans les phases d’habillage, précipitées par le froid ou à cause du matériel de ski. J’ai stocké l’insuline dans un thermos pour soupe. La neige et parfois le relief peuvent t’empêcher de t’asseoir pour bien remonter d’une hypoglycémie. Le froid encourage aussi à repartir rapidement après une pause, mais 5 mn ne sont jamais suffisantes si tu as raté le coche de la dégringolade. Il faut le rappeler au groupe.

Le jeu de relais pour la traction de la pulka est salutaire si tu veux niveler une tendance à la baisse (merci MC), ou, dans le cas contraire, juguler ou écrêter une hyper. Prends garde, pousser la pulka est tout aussi physique! Il faut penser à checker sa glycémie avant d’attaquer un passage technique qui risque de durer un certain temps, ou simplement avant de prendre la décision de l’attaquer. Je n’ai pas remarqué d’effet significatif sur l’équilibre liée à la lutte contre le froid. Rappelons enfin que le métabolisme consomme au-delà de la simple journée. Je suis en boucle fermée (T-Slim), j’ai conservé le mode Activité y-compris le temps d’une nuit.

Voilà ce que j’ai pu retenir de cette expérience. Cela reste sans surprise accessible et gérable pour un T1D, comme je le disais au début de ce post-scriptum. La discipline invite à quelques précautions, mais ne présente pas de risques majeurs sinon l’isolement dans le cadre de cette petite escapade. Évidemment la charge
mentale ne s’envole pas avec la légère brise qui balaie les plateaux, elle reste accrochée à l’image de la pulka que tu tractes. Mais ça tu le sais déjà. Keep on rocking!

Et pour finir, Marie-Catherine, auteur de ce billet

Durant les mois, semaines, jours précédents le départ, je suis passée par l’enthousiasme, suivi de phases de doute – avons-nous bien fait de nous engager ? Mais parole était donnée et il aurait été cruel de décevoir nos amis. Mes doutes avaient des origines diverses. Pour commencer, allions-nous être capables – Stefano et moi – de nous intégrer dans un groupe, nous qui aimons faire les choses à notre rythme, sans contraintes ? Puis, s’est posée la question de l’enneigement, qui, de peu abondant, se rapprochait inexorablement de l’inexistence. Quelques jours avant le départ, l’euphorie et l’excitation ont finalement repris le dessus.

Victimes de 2 mauvaises chutes l’année passée, chutes qui m’avaient laissé de cuisants souvenirs durant quelques semaines, la qualité de la neige – similaire à celle ayant provoqué mes « embrassades de spatules » – m’a rendue hésitante, parfois même très tendue, gâchant ainsi mon plaisir. Ce fut principalement le cas lors de notre retour des rochers du Parquet. Le lendemain, dernier jour, toute inhibition s’est envolée – allez savoir pourquoi – et j’ai apprécié chaque descente, même en charge de la pulka.

J’ai adoré tracter la pulka. Sur du plat, à part quelques acoups donnés sur le harnais par le retour de la pulka, celle-ci ne se sent quasiment pas. Dans les descentes – pas trop raides s’entend – une fois que j’ai eu compris l’intérêt d’attraper les brancards et de s’appuyer dessus, la pulka se dirige aisément et accroît la stabilité. Les montées restent la meilleure partie. Elles requièrent un effort physique intense, constant où seule la force est nécessaire avec, en contrepartie, un rythme cardiaque qui ne monte pas. Mon seul regret ? Ne pas avoir pu la tirer durant tout le trajet, aller-retour.

Humainement, ces trois jours passés ensemble ont été extraordinaires. Simon et Laurence, avec qui nous avons déjà vécu quelques aventures, ont confirmé être d’excellents compagnons de voyage et de randonnée. Magali, dont nous avons fait connaissance au début du séjour, m’a conquis au premier sourire. La bienveillance, l’entraide et le partage ont régné en maître durant ce séjour.

Côté apprentissage, nous n’avions pas d’attente particulière. Mais pour en avoir discuté avec Stefano, une traversée de Jura avec pulka ne nous ferait maintenant plus peur. Nous n’avions jamais envisagé cette possibilité auparavant mais après coup, pourquoi pas. Après, il faut le matos. Et que l’occasion se présente. Et surtout qu’il neige en abondance. Possibilité qui s’amoindrit, année après année.

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À propos de Marie-Catherine

Randonneuse, blogueuse et photographe amateur chez Two Swiss Hikers.

En phase de préparation de voyage, je m'occupe du choix voire de l'achat du matos et organise les bagages. Ma principale activité consiste à me réjouir des vacances qui arrivent ! Je deviens plus active au retour : il faut trier les photos (et des photos, il y en a...) et rédiger les billets de ce blog.

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