Téton de Vénus et Puy Griou

Aujourd’hui, nous découvrons une partie des monts du Cantal, un massif montagneux situé au centre-ouest du Massif central, toujours dans le parc naturel régional des Volcans d’Auvergne. Partis du Lioran, les deux sommets « phare » de la randonnée sont le téton de Vénus et le puy Griou. Entre ces deux-là, il y en a bien sûr d’autres ! La journée est venteuse mais le soleil radieux.

Hier fut une journée de transhumance, quittant le département du puy de Dôme pour celui du Cantal. Hier fut aussi une journée pluvieuse, ce qui ne fut pas pour nous déplaire, nous permettant de voyager au frais. Arrivés à Laveissière – notre lieu de résidence pour les 4 prochaines nuits – en milieu d’après-midi, nous nous installons au camping sous le soleil. Timing parfait !

A Laveissière, nous ne resterons que pour dormir, le point de départ de nos randonnées se faisant au Lioran, une station de sports d’hiver et d’été. Nous devrons donc déplacer le van tous les jours mais avec l’habitude ce n’est guère dérangeant. A Lioran, nous laissons le van sur un parking réservés aux camping-car, un peu excentré du village.

Ce matin, l’air est limpide et frais tandis qu’un vent fort secoue la cime des arbres.

Voici le programme du jour. Enfin, la première partie car forcément, 7 km ne suffisent pas à nous tenir dehors une journée entière.

Les genêts à balais sont ici aussi bien présents.

Sans surprise, au premier embranchement, Stefano ne suit pas la direction « Téton de Venus ».

Quittant le confort un peu ennuyeux quand même de la piste, nous nous engageons sur un sentier étroit qui ne tarde pas à monter agressivement dans la forêt.

25 minutes plus tard, je suis ravie de voir que les arbres s’espacent, espérant une accalmie de la pente.

Espoir déçu !

La pente reste abrupte et le sentier se dégrade, s’enfonçant profondément dans la prairie. Des pierres, amenées par la pluie, en tapissent le fond raviné, rendant la surface instable et glissante. L’attention requise occupe mon esprit et limite mon champ de vision. J’en oublie la pointe rocheuse au-dessus de nous qui semble si lointaine.

A gauche, une ligne de crête se dessine. Un de ses sommets s’appelle le Téton de Vénus. Mais, lequel est-ce ?

L’accès au bec de l’Aigle – c’est le nom de l’ensemble de rochers en haut de la pente – redonne du fun à la balade. Le sentier se faufile entre les roches, nécessitant parfois l’usage des mains pour s’agripper, tant à la montée qu’à la descente. Tout ce que j’aime !

Au sommet, un cairn, un panneau confirmant que nous sommes bien dans la direction du Téton de Vénus (que nous n’avons pas encore repéré) et une belle vue sur les montagnes du Cantal.

Nous poursuivons la balade le long des crêtes. Par déduction – c’est le seul mamelon à proximité – nous avons maintenant une idée d’à quoi ressemble le téton de Vénus, que nous espérons plus accessible que celui de Mollie, que nous n’avions pu toucher, il y a quelques années (voir le billet Mollie’s nipple).

L’accès au sentier que nous visions pour y monter est barré par des piquets de bois sur lesquels deux planches horizontales ont été clouées. Nous regardons, pensifs, le groupe de randonneurs nous précédant, qui a purement et simplement ignoré l’interdiction (soupir !).

Stefano me confirme que l’accès est possible depuis le versant sud. Nous restons donc en contrebas, contournant la butte.

Puis une courte montée rectiligne nous permet d’atteindre le sommet. Vu du haut, nous réalisons que le téton de Vénus est presque insignifiant aux regards des autres puys. Sa célébrité est fortement liée à son nom.

Nos regards sont plutôt attirés par le puy Bataillouse, le plus proche, et le puy Griou, cette pointe rocheuse, sur la gauche, à la silhouette particulière. A droite, au fond, Stefano me montre le puy Mary, et m’en promet une visite, avant notre départ.

Côté nord, la vallée de la Santoire nous semble être également un joli terrain de jeux à explorer.

Le prochain puy est le puy Bataillouse que nous rejoignons sans difficulté. Derrière nous, le téton de Vénus – le mamelon à gauche ci-dessous – rapetisse.

(sens contraire de la marche)

La descente vers le col de Cabre n’est pas agréable, de par le terrain et la déclivité. Au col, quatre directions sont possibles : celle d’où nous venons, le col de Rombière, le puy Mary et le puy de Peyre Arse. Nous optons pour le sentier du puy de Peyre Arse nous permettant de faire une jolie boucle avant de rejoindre le col de Rombière.

Vu du bas, du col de Cabre, la montée vers le puy de Peyre Arse n’a pas l’air terrible.

Détrompez-vous, les amis ! La dernière section est une bavante dont nous nous rappellerons longtemps. Il faut dire aussi que l’heure de la pause est un peu dépassée.

Au sommet, nous cherchons un coin abrité au vent. Ce dernier nous bouscule depuis ce matin et est particulièrement présent sur les crêtes où rien ne l’arrête. L’endroit le plus propice est évidemment occupé. A une certaine heure de la journée, les randonneurs ont tous la même préoccupation ! Nous nous éloignons un peu et nous blottissons dans une encoignure de roche.

Le puy de Peyre Arse, alors que nous repartons.

(sens contraire de la marche)

Même si le puy Mary parait accessible, au bas du puy de Peyre Arse, nous partons vers le col de Cabre pour rejoindre le Col de Rombière. Sur le tracé, la boucle du jour ne sera pas 100% parfaite, du fait de l’intersection du col de Cabre. 

A l’embranchement nous croisons un groupe de 3 charmante dames d’une certain âge, souriantes et enthousiastes. Elles sont pimpantes, pomponnées, vêtues de tenues de sport légèrement désuètes, mais néanmoins bien chaussées. Leur accent de la région est perceptible. Nous ne pipons mots lorsque nous les voyons se diriger vers le puy de Peyre Arse pour rejoindre le col de Cabre. Nous espérons que la descente abrupte en terrain instable ne les surprendra pas.

Le sentier qui nous ramène au col de Cabre est une traversée très agréable sur le flanc sud du puy de Peyre Arse. Un peu en contrebas, du bétail paît. Le bruit des sonnailles est à peine audible du fait du vent incessant qui bourdonne dans nos oreilles.

Au col de Cabre, nous retrouvons nos trois dames, les joues rougies par le froid mais aussi par l’émotion. Pfff, quelle descente !, s’exclament-t-elles. Elles ne l’avaient donc pas anticipée. Heureusement que nous avions nos bâtons, ajoute l’une d’elle. Elles sont cependant ravies de l’aventure !

Nous rejoignons le col de Rombière par le flanc du puy Bataillouse.

(sens contraire de la marche)

Là aussi le sentier s’étire en une belle traversée.

Autour d’un poteau des bidons de plastique sont attachés. Ils portent la mention UTPMA écrite au marqueur. UTPMA : Ultra Trail du Puy Mary Aurillac. Le plus long parcours ne fait « que » 112 km, avec 5’500 mètres de dénivelé positif. La course a eu lieu 2 jours avant, le 14 juin et le premier coureur a franchi la ligne d’arrivée après 13 heures, 14 minutes et 24 secondes, soit une moyenne d’environ 8.31 km/h. Chapeau, Monsieur !

Notre prochaine destination semble se préciser : le puy Griou. Tout dépendra de la force du vent, me dit Stefano.

Pour l’instant, il ne nous gêne pas trop, ce vent, abstraction faite du bourdonnement constant dans nos oreilles. Il crée même de jolies vagues dans les hautes herbes, en les balayant par rafale.

Le puy Griou est ce joli triangle rocailleux, ou plutôt un dôme de phonolite, comme le décrivent les géologues, la phonolite étant une roche magmatique qui, frappée avec un marteau, émet un son caractéristique, clair et presque métallique.

Au pied du puy, la déclivité de la pente est en réalité moins extrême que vue de loin. L’accès au sommet se négocie sur de la rocaille stable où les semelles s’agrippent facilement.

Parvenus au sommet, exposés au vent, nous entamons très rapidement la descente.

Après un faux plat, qui nous coupe les jambes, nous arrivons près d’une remontée mécanique.

La descente jusqu’au Lioran se fait sur un large sentier qui l’hiver doit être une piste de ski.

Quelques vans ont complété la belle collection de ce matin. Nous rentrons au camping ravis de notre journée qui nous a fait découvrir les monts du Cantal.

Flore du jour

Rosier de France - Rosa Gallica
Rosier de France – Rosa Gallica

Itinéraire du jour

C’est ici et c’est sur Wikiloc.

Autoportraits du jour

Sur la pointe du téton de Venus.

Au puy de Peyre Arse, à l’abri relatif d’un rocher.

Au sommet du puy Griou, avec beaucoup, mais beaucoup de vent.

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À propos de Marie-Catherine

Randonneuse, blogueuse et photographe amateur chez Two Swiss Hikers.

En phase de préparation de voyage, je m'occupe du choix voire de l'achat du matos et organise les bagages. Ma principale activité consiste à me réjouir des vacances qui arrivent ! Je deviens plus active au retour : il faut trier les photos (et des photos, il y en a...) et rédiger les billets de ce blog.

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