Découverte du refuge Garzonera en partant de Piotta, par un sentier où même les chamois refusent d’aller ! Au passage, nous visitons pour la première fois le petit village de Giof, aux maisons impeccables et au gazon ressemblant à un green de golf.
Nous laissons la voiture juste à côté des bâtiments de l’aire de service San Gottardo-Sud, dont seul un haut grillage nous sépare. Nous traversons le village de Piotta sur des trottoirs étroits pour nous apercevoir que le sentier visé par Stefano a disparu sous les hautes herbes. S’en suit donc un changement de plan et un petit détour par une route de campagne. Le premier objectif est Giof, un village que nous avons seulement aperçu de loin, lors d’une balade en raquettes.
Le sentier est large et agréable, consolidé quand nécessaire par des murs de pierre, bordé de framboisiers dont certaines, quoique minuscules, sont arrivées à maturation.
A l’entrée du village de Giof, un grand parking avec seulement quelques places vides. La plupart des maisons sont ouvertes, tables et bancs de bois ou de pierre attendant les convives, parasols déployés et surtout drapeaux suisses pendant aux fenêtres ou accrochés à des poteaux. Le 1er août, fête nationale suisse, n’est que dans quelques jours !
Nous cherchons maintenant un endroit où déjeuner. A l’intérieur du village, ne sachant quel bout de pré, soigneusement tondu, est privé ou public, nous nous rapprochons de la chapelle, un terrain neutre. Excellent choix car personne ne viendra nous chasser !
Notre second objectif est le rifugio Garzonera. Peut-être que nous n’aurons pas le temps d’aller jusqu’au bout mais montons un peu, me propose Stefano.
Les premières centaines de mètres me font croire à une promenade de santé où là encore de petites framboises n’attendent qu’à être savourées.
Puis, les virages se resserrent tandis que la pente se durcit. Entre chaque tournant, parfois guère plus de 5 mètres de ligne droite. Le tout ponctué de pare-avalanches, dont parfois les câbles de retenue nous obligent à baisser la tête et à courber l’échine. Ils sont numérotés et le premier numéro dont je me rappelle est le n° 37. Les chiffres décrémentent et j’ai hâte d’arriver au n°1.
Les framboises ont fait place aux myrtilles. Elles sont gouteuses mais… microscopiques. A chaque arrêt, Stefano m’offre sa récolte. Tu as besoin de sucre, me dit-il, la montée n’est pas encore finie.
Enfin, la forêt s’éclaircit pour laisser la place aux rhododendrons, aux genévriers et aux myrtilliers.
Un dernier mamelon et le refuge est là. Nous voyons deux enfants y rentrer. Pour leur laisser un peu de temps, Stefano me propose de pousser jusqu’au lago della Valletta, un peu plus loin, au pied des montagnes.
En contrebas, la longue étable en angle de l’alpe di Prato est entourée de terre piétinée par les bêtes, mêlée à du rumex écrasé. Nous avons rarement vu un tel degré de négligence. Le sentier a également souffert du passage du troupeau.
Une partie du mur qui retenait l’eau du petit lac s’est écroulée. L’eau est claire malgré la présence du bétail. Une vache, les pattes dans l’eau, broute l’herbe verte et épaisse qui y pousse.
Le sentier continue vers un autre lac, le lago di Prato. Une autre fois, me promet Stefano.
Nous revenons vers la capanna Garzonera, maintenant déserte.
L’intérieur est propre et chaleureux avec au fond une rangée de lits superposés. Nous nous offrons un gazzosa à la mandarine que nous dégustons sur la terrasse, attablés une belle table de granit tessinois.
Pour la descente, au moins jusqu’à Giof, Stefano m’épargne l’itinéraire de la montée et nous passons par Pian Taiöi. Là encore, le rumex règne en roi. L’odeur des porcs nous poursuivra longtemps.
Le sentier est bordé de pierres plates, dressées verticalement.
Quelques maison du village de Giof.
Le retour à la voiture se fait majoritairement sur la route.
Itinéraire du jour
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Autoportraits du jour
Près du lago della Valletta.