Autour des lacs Ritóm, Tom, Cadagno et di Dentro

Superbe randonnée au départ d’Altanca durant laquelle nous avons rejoint quatre lacs : le lago Ritóm, puis le lago Tom suivi du lago Cadagno pour terminer par le lago di Dentro. Ce dernier s’est glissé dans notre itinéraire de manière imprévue mais nous avons pu ainsi finir un « unfinished business » : admirer ces quatre lacs sous un magnifique ciel bleu.

Les places de parking sont rares à Altanca. Nous avons la chance de trouver la dernière disponible sur le parking de la petite église. Il faut dire que le lago Ritóm est un des hauts lieux du tourisme tessinois et donc une destination très prisée. Beaucoup montent par le funiculaire, un des plus raides du monde ouvert au public. Le degré de pente maximum est de 87.8, soit un poil en dessus de la verticale.

En plus d’être un point de départ pour les randonneurs souhaitant se faire une belle petite grimpette à pied pour arriver au Ritóm, Altanca est situé sur le sentier dit « Strada alta » mais aussi sur l’itinéraire des fameux n°6, dit « chemin des cols alpins » et n°2, dit « Trans swiss trail« .

Après avoir traversé le village, nous sommes stoppés net dans notre élan par la migration d’un troupeau de vaches. Elles marchent nonchalamment, et nous notons l’élégance avec laquelle chacune d’elles négocie le virage à 180°. Nous pourrions jurer que l’une d’elle s’est inclinée élégamment vers l’intérieur, comme le ferait un motard dans une courbe.

La montée à Valle se fait par un chemin muletier. Peut-être à cause de la chaleur, chaque pas me coûte et notre rythme s’en ressent. Nous retrouvons la prairie avant d’arriver à Valle.

Le sentier se tortille pour traverser le hameau de Valle, où quelques maisons semblent ouvertes mais désertes. Avant de rentrer à nouveau dans la forêt, un banc et un petit oratoire joliment rénové invitent à une pause, que je décline, de peur de ne plus pouvoir repartir !

Nous retrouvons le chemin muletier et ses pavés inégaux, nous rapprochant du lit du torrent La Foss dont on entend l’eau gronder en contre bas.

Ah, ces chemins muletiers… Faits pour le bétail principalement, mais pas pour mes mollets qui hurlent et crient depuis le départ, tiraillés par chacun de mes pas où le pied ne peut se poser à plat.

Mais comme nous avons coutume de dire, tout est une question de temps. Chaque pas me rapproche du but et bientôt nous sortons de la forêt et apercevons le barrage et les bâtiments de Piora. Quelques marches de pierre nous élèvent jusqu’à la route.

Lors de notre randonnée à Föisc, d’où nous avions une vue plongeante sur le lago Ritóm, nous avions pu constater un niveau de lac extrêmement bas. C’est effectivement le cas.

Nous suivons la rive nord du lac, sur une belle route de sable tassé, avant de bifurquer vers le lago Tom. Derrière nous, des grappes de randonneurs nous talonnent, tout frais descendus du funiculaire.

La montée vers le lago di Tom se fait par une piste, tantôt caillouteuse, tantôt avec deux ornières bétonnées voire recouverte de dalles de béton. La roche devient blanche et friable lorsque le sentier s’ouvre sur le lac.

La berge ressemble à une plage de sable blanc et fin. Lorsque nous sommes rejoints par les randonneurs, très rapidement, elle se transforme effectivement en plage. Quelques gamins ôtent leurs chaussures pour se rafraîchir, puis des serviettes se déplient, des torses se dénudent et les plus audacieux s’aventurent dans l’eau.

Le chalet de l’alpe Tom.

Nous nous arrêtons quelques minutes puis repartons sur le sentier qui contourne le lac.

Lorsque nous étions passés ici, il y a deux ans, nous avions joué à cache-cache avec l’orage. Il avait eu raison de nous, masquant le paysage et nous forçant à allonger le pas. Aujourd’hui, le ciel est serein et lumineux. Les cascades qui dévalent des falaises sont extrêmement belles.

Vue du lago di Tom depuis le buco di Tom.

Encore une vue du lago di Tom, mais cette fois, dans son ensemble.

Après avoir atteint la pointe nord du lac, tout en restant en hauteur, nous partons vers le lago Cadagno. Nous sommes sur les flancs du Poncione Gariói et nous nous dirigeons vers le sud.

Allez, une dernière photo avant de redescendre vers le lago Cadagno.

La faim nous taraudant, nous nous arrêtons au milieu de la pente qui domine le lago Cadagno. Il faut dire que, aujourd’hui, des sandwichs avec du bon pain fait maison sont au menu. Inutile de faire attendre plus que nécessaire nos papilles. Nous nous déportons légèrement hors du sentier, dans un champ de rhododendrons et de myrtilliers, où émergent deux rochers.

Sur le sentier, les randonneurs de ce matin ont fini leur baignade et ont pris le chemin le plus court pour la suite de leur promenade, à savoir Cadagno.

Nous contournons le lago Cadagno par sa rive nord. Pour l’instant, nous faisons un parfait copier-coller avec inversion de l’itinéraire suivi il y a 2 ans. C’est vers cet endroit que nous avions rencontré des étudiants en ornithologie qui nous avaient parlé des culbianco. Nous voyons d’ailleurs voler quelques spécimens, si facilement reconnaissables par leur ventre blanc et leurs ailes noires.

A Cadagno di Dentro, une odeur de BBQ nous chatouille les narines. Elle vient d’une étable qui ne paie pas de mine contre laquelle sont posée deux VTT.

Mais de l’autre côté, une table est dressée sous un gazebo et les bouteilles de bière se dressent autour des assiettes. Nous saluons et avons droit en retour à un hallo. Diable, pourtant, ce n’est pas si compliqué d’apprendre à saluer dans la langue locale !

Cette étable est encore plus belle !

Le lago Cadagno.

Le sentier passe entre les bâtiments de l’alpe di Piora. Des ouvriers, vêtus de combinaisons blanches, vident des caisses en plastique et accrochent des jambons entiers avec os aux poutres d’une étable. Ils auront tout l’été pour mûrir. Nous verrons d’ailleurs, au cours de la journée, plusieurs pickups tirant des remorques chargées de ces mêmes caisses.

Nous rejoignons la route qui d’un côté mène à la capanna Cadagno et de l’autre revient vert le lago Ritóm. Il est un peu moins de 14h. Stefano me regarde et me propose un détour par le lago di Dentro. Un panneau affiche « Lago di Dentro 1h ».

Le vague souvenir d’une montée infernale me revient à l’esprit, sitôt effacé par l’envie de voir ce lac sous le soleil. Nous partons donc pour une longue traversée sur les flancs du Pizzo Corandoni.

Sans trop de surprise, nous trouvons le lac gelé.

Derrière nous, le passo del Sole et le passo delle Colombe.

Pour prendre un peu de hauteur, nous suivons une crête en direction de la bocchetta della Miniera. Un halo de glace bleue entoure le lac, le rendant encore plus beau.

Vue du lago Ritóm et d’un petit bout du lago Cadagno.

Bon, que faire maintenant ? Ben, penser à rentrer quand même ! Quatre lacs en une journée, ce n’est déjà pas si mal !

Nous opérons un demi-tour, sur le même sentier emprunté à l’aller.

Le piano Corona, et ses multiples tas de pierre, que nous appelons tumulus, même si nous savons pertinemment que personne n’est enterré dessous.

Nous faisons un petit détour par la capanna Cadagno pour remplir nos camelbaks, à sec depuis longtemps.

Arrivés au bout du lago Ritóm, l’heure tardive nous fait abandonner le projet de suivre le sentier qui suit sa rive sud. Tant pis, nous repasserons par la route suivie ce matin.

La pointe est du lago Ritóm. Elle nous rappelle les rives du lake Powell.

Le ballet des pickups tirant des remorques chargées de caisse en plastique est incessant.

Retour au barrage.

Nous branchons le pilote automatique pour la descente vers Altanca. Un pas après l’autre. Nous tentons d’éviter les pavés et longeons le sentier, soit à gauche, soit à droite, lorsque c’est possible pour bénéficier de la douceur de la terre recouvertes d’aiguilles de mélèzes. Sur les hauteurs d’Altanca, nous trouvons même un raccourci traversant le village et arrivant tout près de l’église.

Je m’assieds sur le goudron, à l’ombre d’un arbre, dont les feuilles, agitées par le vent laissent parfois passer un rayon de soleil. Je repense à cette journée bien remplie, à ces beaux paysages, à la belle complicité qui nous lie, Stefano et moi. La vie est belle !

Flore du jour

Pulsatille soufrée - Pulsatilla Alpina subsp. apiifolia
Pulsatille soufrée – Pulsatilla Alpina subsp. apiifolia

Cluster de gentianes !

Gentiane Acaule - Gentiana Acaulis
Gentiane Acaule – Gentiana Acaulis
Pulsatille soufrée - Pulsatilla Alpina subsp. apiifolia
Pulsatille soufrée – Pulsatilla Alpina subsp. apiifolia
Pulsatille du Printemps - Pulsatilla Vernalis
Pulsatille du Printemps – Pulsatilla Vernalis
Pulsatille du Printemps - Pulsatilla Vernalis
Pulsatille du Printemps – Pulsatilla Vernalis

Itinéraire du jour

C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.

Autoportraits du jour

Au lago Tom.

Au lago di Dentro.

Au même endroit, mais avec vue sur le lac.

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À propos de Marie-Catherine

Randonneuse, blogueuse et photographe amateur chez Two Swiss Hikers.

En phase de préparation de voyage, je m'occupe du choix voire de l'achat du matos et organise les bagages. Ma principale activité consiste à me réjouir des vacances qui arrivent ! Je deviens plus active au retour : il faut trier les photos (et des photos, il y en a...) et rédiger les billets de ce blog.

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