Windy Ridge

Ce matin, nous quittons le Mount Rainier National Park pour notre prochaine destination, le Mount St. Helens (orthographié ici en anglais), soit environ 170 km de route. Au programme, une halte en mode touriste au Windy Ridge Viewpoint, un point de vue d’où l’on jouit d’une vue imprenable sur Spirit Lake et le volcan.

Après avoir quitté Reflection Lakes, nous suivons la Stevens Canyon Road, une route qui traverse d’ouest en est le Mount Rainier National Park, pour rejoindre ensuite le Ohanapecosh Visitor Center, une autre entrée situé dans le sud-est du parc.

Nous avons encore moult fois l’occasion d’admirer le Mont Rainier.

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Nous nous arrêtons au Box Canyon Overlook, à la sortie d’un petit tunnel, histoire de visiter les restrooms et de nous dégourdir les jambes.

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Un panneau explique le processus de végétalisation du sol après que les rochers aient été libérés d’un glacier. Il faut qu’une couche de terre se forme avant que les arbres ne puissent y pousser.

Un sentier nous balade au travers de différents états de végétalisation. Les couleurs sont extraordinaires.

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Nous sortons du parc et rentrons dans la Gifford Pinchot National Forest, une immense forêt nationale qui couvre une superficie d’environ 5’537 km².

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À Randle, nous descendons vers le sud, sur la NF 25. La route serpente dans la forêt.

Les arbres sont de tailles plus raisonnables que ceux vus autour du Mont Rainier. Nous pourrions (presque) nous croire dans le Jura.

Nous quittons la NF 25 pour la NF 99. La NF 99 s’arrête à Windy Ridge, terme de notre balade motorisée du jour.

Mais avant d’arriver à Windy Rigde, il y a exactement 26 km de paysages à découvrir.

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Au terme d’une montée, notre premier view point de la journée. Le Mount St. Helens se dévoile, défiguré par l’éruption catastrophique du 18 mai 1980.

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Nous revient en mémoire une conversation que nous avons eue lors de notre descente de Eagle Peak, dans le brouillard.

Nous y avons croisé deux messieurs de la région. L’un deux nous racontait avoir habité à proximité du Mount St. Helens, dans les années 1970. La forme du volcan était alors similaire à celle du Mont Fuji : un cône parfait. Depuis, à chaque fois qu’il le voit ainsi, difforme, il a un pincement au cœur.

L’éruption a débuté en mars 1980 par une série de tremblement de terre et d’émissions gazeuses. L’accès au Mount St. Helens et à ses alentours fût réglementé : un rayon de 10 miles autour du cratère fut décrété zone rouge et autorisé au personnel scientifique seulement. La zone bleue, cercle extérieur à la zone rouge d’un rayon de 20 miles fut autorisé à tous, à condition d’en faire la demande et de n’y rester que la journée, de l’aube jusqu’au crépuscule.

D’avril à mai 1980, l’activité volcanique fut intense : pour preuve, une bulle de magma s’y développa, « poussant » de 1,5 mètres 50 par jour.

Source CVO Photos archive, 27 avril 1980
Source CVO Photos archive, 27 avril 1980

Le matin du 18 mai 1980, la montagne se mit à trembler et le pan nord explosa.

Personne n’avait prévu que l’explosion serait latérale et non pas verticale. La zone bleue fut dévastée. Les arbres se trouvant dans un rayon de 20 kilomètres (la Blast zone) furent simplement arrachés, tels des fétus de paille. Plus loin, les arbres furent incinérés debout (la Scorched zone).

Le Mount St. Helens National Volcanic Monument fut créé en 1982 par le président Ronald Reagan.

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Quelques 33 ans après, les dégâts sont encore plus que visibles.

À l’extérieur du parc, la forêt a été replantée. Mais à l’intérieur, elle a été laissée telle quelle, soumise aux lois de la nature.

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L’explosion coûta la vie à 57 personnes, dont 3 se trouvant dans la zone rouge.

Nous nous arrêtons au Miners Car Interpretive Site.

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Ce sont les restes de la voiture de Donald et Nathalie Parker, une Pontiac Grand Prix de 1972. Seuls les pneus sont intacts.

Le 15 mai 1980, avec leur neveu, et après avoir obtenu l’autorisation de pénétrer dans la zone bleue, ils passèrent quelques jours dans une cabine, non loin d’une mine de cuivre, à 14 km du volcan. Lors de l’explosion du 18 mai, les débris de la face nord du volcan furent projetés à plus de 480 km par heure, sous une température de plus de 350 °C. Leur voiture est restée là, en témoignage de la violence de l’explosion.

Nous continuons notre découverte en direction du prochain view point, le – Harmony Falls Viewpoint – nous permet d’apercevoir un lac : le Spirit Lake.

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Lorsque nous voyons ce dépôt blanc, à la surface du lac, nous pensons d’abord à de la glace.

Toutefois, en y regardant de plus près, nous nous rendons compte qu’il s’agit de milliers de troncs d’arbres. Lors de l’explosion, il y eu une une vague de près de 300 mètres et l’eau, en redescendant a emporté avec elle les arbres qui venaient de se faire arracher.

L’histoire de ce lac est passionnante.

Avant 1980, c’était une destination de choix pour les randonneurs. Une auberge,  Mount St. Helens Lodge, accueillait les touristes. Son tenancier, Harry Randall Truman, âgé de 84 ans, se rendit célèbre en refusant d’évacuer, prétextant que son auberge était toute sa vie. Vie qu’il perdit d’ailleurs en ce matin du 18 mai 1980, de même que ses 16 chats. Le logde est maintenant submergé par le lac, à quelques 70 mètres de profondeur. C’est la hauteur gagnée par le lac, suite aux tonnes de débris reçus.

Et, pour en revenir au lac, toute vie fut instantanément anéantie lors de l’explosion. Il devint un cloaque bouillonnant, riche en sulfure et dioxyde de carbone. L’eau était morte. Contrairement à toute prévision, il ne fallu que 3 ans pour l’eau se purifie d’elle-même. Les grenouilles peuplèrent d’abord le lac, puis des truites, amenées illégalement par des pêcheurs. Aujourd’hui, la vie lacustre est plus riche qu’avant l’explosion.

Le view point suivant – Cedar Creek Viewpoint – nous donne un autre aperçu du lac, qui se révèle plus grand que ce qui nous ne l’imaginions.

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En format panorama, c’est encore plus grandiose.

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Nous nous rapprochons du Mount St. Helens, qui commence d’ailleurs à se couvrir de méchants nuages.

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La route que nous suivons, la NF 99 est bien visible, à flanc de montagne.

Nous y sommes ! Windy Ridge, le terminus.

Arrivée à Windy Ridge Viewpoint, au Mount St. Helens National Volcanic Monument.

Stefano me dit que demain, il y a de fortes chances que nous traversions cette plaine de cendres de gauche à droite pour aller voir des chutes d’eau situées au pieds du volcan.

Je me réjouis déjà. Le point de départ sera le Johnston Visitor Center, que l’on distingue (difficilement je vous l’accorde) au sommet d’une des montagnes, au centre droit de la photo.

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Un escalier de 482 marches (nous les avons comptées) emmène le visiteur courageux en hauteur, afin d’offrir une meilleure vue.

Ce sera notre seule balade du jour.

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Nous restons en Keen et partons les mains dans les poches. Les escaliers mènent à un point d’observation. De là, le sentier continue et rejoint Harmony View Point.

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Hélas, nous n’aurons malheureusement pas le temps d’aller jusqu’au bout faute de temps, mais nous prolongeons notre balade de quelques dizaines de mètres.

Le Mount St. Helens vu depuis le Windy Ridge.

Depuis le bord du sentier, nous jouissons d’une vue plongeante sur Spirit Lake.

Belle vue sur Spirit Lake, à Windy Ridge, Mount St. Helens National Volcanic Monument.

Il est temps de faire demi-tour. Nous redescendons les 482 marches que nous comptons et recomptons. S’agirait pas d’en oublier une !

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Une dernière photo et nous reprenons la route en direction de Kelso, soit 170 km à parcourir.

Vue sur le Mount St. Helens après avoir quitté Windy Ridge.

Ces arbres debout depuis plus de 30 ans nous fascinent.

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Nous reprenons la NF 25 en direction de Randle.

Au détour d’un virage, nous apercevons un animal sur la route : ce n’est pas un cerf ou une biche, pas un renard, mais… un ours brun. Ours brun qui déguerpit bien avant que je n’ai le temps de sortir mon appareil photo. Sur ce coup-là, il va falloir me croire sur parole.

À Randle, nous bifurquons à l’ouest, sur  la US-12. Nous traversons des champs de myrtilliers cultivés. C’est une première pour nous.

Nous attrapons la I-5, cette autoroute qui part de Vancouver et descend le long de la côte pacifique jusqu’au Mexique.

Nous arrivons à Kelso, à la frontière entre les États de Washington et l’Oregon, aux alentours de 19h. Stefano ne m’avait pas menti, c’est une vrai ville et nous dormirons dans un vrai hôtel. Nous mangeons mexicain au Fiesta Bonita, dans un restaurant… mexicain, qui ne nous laissera pas un souvenir impérissable.

Flore du jour

Arg, je connais leur nom mais il m’a échappé !

Ça y est, je l’ai : des Digitales, bien sûr.

Foxglove - Digitalis Purpurea
Foxglove – Digitalis Purpurea
Foxglove - Digitalis Purpurea
Foxglove – Digitalis Purpurea
Rain Lily - Zephyranthes
Rain Lily – Zephyranthes
 Subalpine Spirea - Spiraea Densiflora
Subalpine Spirea – Spiraea Densiflora
Indian Paintbrush - Castilleja Miniata
Indian Paintbrush – Castilleja Miniata

Autoportraits du jour

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Au Donnybrook View Point.

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À Windy Ridge.

Stefano et Marie-Catherine à Windy Ridge, avec le Lake Spirit en arrière-plan.

Et accoudés à la barrière du point de vue.

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Références externes

En français

En anglais

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À propos de Marie-Catherine

Randonneuse, blogueuse et photographe amateur chez Two Swiss Hikers.

En phase de préparation de voyage, je m'occupe du choix voire de l'achat du matos et organise les bagages. Ma principale activité consiste à me réjouir des vacances qui arrivent ! Je deviens plus active au retour : il faut trier les photos (et des photos, il y en a...) et rédiger les billets de ce blog.

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