Plomb du Cantal

Aujourd’hui nous partons pour le point culminant des monts du Cantal. Rien que ça ! Inutile de se charger de bouteilles d’oxygène ou de se bourrer d’aspirine cardio. Il ne dépasse guère les 2’ooo mètres, s’arrêtant à 1’855 mètres. Le Plomb du Cantal, car tel est son nom, fait partie du stratovolcan du Cantal, le plus grand d’Europe, avec 60 km de diamètre, culminant, il y a 4 millions d’années, à plus de 3’000 mètres.

Quant à son nom, assez étrange, il proviendrait du mot « pom », ancien mot de français et d’occitan signifiant « pommeau (d’épée) », mot tombé plus tard dans l’attraction de « plombeu » ou « plombèl », « poire » mais aussi « pommeau (d’épée) ». La forme arrondie de son sommet justifierait la ressemblance avec un pommeau d’épée.

Question itinéraire, la balade commence au Lioran, comme hier, sur le même parking. Et voici quelques belles fleurs au bord de la route d’accès au parking. Et il y a aussi la lune !

Sauf que nous partons vers le Super Lioran, station de ski légèrement plus haute que sa petite sœur. Ici les télésièges sont ouverts de même que quelques magasins de location de vélo. La fin d’année scolaire étant très proche, nombreux sont les groupes d’enfants ou d’adolescents qui gravitent autour des bâtiments ou se lancent à l’assaut des crêtes.

Du fait des remontées mécaniques et des canons à neige qui bordent les pistes, nous présageons une balade moins bucolique qu’hier.

Pour nous éloigner des pistes et trouver un peu d’ombre, nous choisissons l’itinéraire le plus long, celui qui dessine un long crochet vers l’ouest avant de passer sous un télésiège.

Ombres chinoises sur une terre rouge Utah et sous un ciel bleu Utah.

Nous écoutons les conversations enthousiastes d’un groupe d’enfants qui nous précède. Nous le dépasserons à un embranchement de sentier.

Sitôt sortis de la forêt, la civilisation nous rattrape. Mais… N’est-ce pas le puy Griou, sur la droite ?

Nous arrivons à d’une réserve d’eau, à sec : le lac des Gardes. Sur le bord, un joli buron aux volets bleus fermés attend le retour de la neige.

(sens contraire de la marche)

Le bétail s’étale dans les prés. Malgré la présence de veaux, les bêtes nous regardent nonchalamment passer. Prudents, nous gardons néanmoins une belle distance entre nous et leurs sabots.

Nous nous élevons lentement, un peu assommés par la chaleur. Point de vent aujourd’hui, seulement une légère brise. Et bien que nous l’ayons maudit hier, il apportait un peu de fraîcheur.

Les derniers mètres se franchissent par une volée de marche de bois.

En haut,  deux tables d’orientation, chacune d’elle couvrant 180°.

Voilà ! Objectif atteint à 12 heures et 3 minutes. Que faire maintenant ?

La réponse est rapidement trouvée : le sentier continue sur la crête vers un éperon rocheux qui répond au doux nom de arpon du Diable. La définition du mot « arpon » est la suivante : « Terme de marine. Large et longue scie fort en usage dans les chantiers » (source dictionnaire Littré). Cette arête rocheuse représenterait les marques laissées par les griffes du Diable, engagé dans une bataille légendaire contre Saint Pierre, après avoir tenté de le séduire en prenant l’apparence d’une jeune fille.

Il est aussi grand temps de trouver l’endroit du jour pour la pause de midi.

La géologie des lieux est très intéressante, notamment par une zone où la roche ressemble à des strates de boue empilées, dans lesquelles s’incrustent des billes d’une nature différente.

Pas de boucle aujourd’hui, m’annonce Stefano alors que nous nous préparons à repartir. Ma lippe boudeuse n’y pourra rien.

Nous repartons donc vers le plomb du Cantal, restant sous le sommet, non sans jeter un coup d’œil sur nos arrières, histoire de s’assurer qu’aucune bête malfaisante ne nous suit. On ne sait jamais, le diable aurait pu y laisser un de ses acolytes maléfiques. Ouf, rien ! Si ce n’est des anémones soufrées et des trolles d’Europe à perte de vue.

Point de boucle, certes, mais néanmoins Stefano nous épargne la descente vers Super Lioran par l’itinéraire de montée. Nous restons sur les crêtes et partons vers le nord, en direction du puy du Rocher.

Le puy du Rocher, protubérance presque insignifiante le long du sentier, est simplement marqué par un cairn.

Par contre, quelques mètres plus loin, un décrochement dans la roche nécessite une échelle. Chic, voilà de quoi nous tirer de notre torpeur !

Un peu avant la prochaine excroissance – l’Aiguillon -, nous quittons la crête pour descendre vers Le Lioran.

Nous rejoignons une crête, moins élevée qui part en direction du rocher du Cerf.

Nous y croisons un amateur de course de trail qui monte sans effort, au pas de course. Je le coupe dans son élan en lançant :  vous pourriez au moins faire semblant d’être essoufflé ! S’arrêtant, il me répond du tac au tac : je suis essoufflé mais je ne le montre pas ! Nous discutons quelques minutes. Il nous montre d’une large mouvement de bras son itinéraire de fin de course qui remontera vers le rocher du Bec de l’Aigle, de l’autre côté de la vallée.

Nous nous retournons plusieurs fois pour surveiller son avancée. Sitôt atteint la crête, là où le terrain s’aplanit un peu, il se remet à courir en direction de l’Aiguillon. Bravo !

(sens contraire de la marche)

Arrive bientôt la ligne des arbres.

Le retour à la station est uneventful (dommage qu’il n’y est pas d’équivalent de ce mot en français), à part peut-être cet arbre aux branches enchevêtrées.

A Super Lioran, le sentier se fond dans un parcours de mini-golf qui a vu des jours meilleurs. Devant la porte du ski club trône une sculpture réalisée à l’aide de câbles et représentant une louve.

La légende est la suivante :

Nous faisons un petit détour par une épicerie pour faire quelques courses avant de retrouver le van.

Flore du jour

Pédiculaire Chevelue - Pedicularis Comosa
Pédiculaire Chevelue – Pedicularis Comosa
Pédiculaire Chevelue - Pedicularis Comosa
Pédiculaire Chevelue – Pedicularis Comosa

Itinéraire du jour

C’est ici et c’est sur Wikiloc.

Autoportraits du jour

A l’Arpon du Diable.

Au même endroit, cette fois après le déjeuner.

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À propos de Marie-Catherine

Randonneuse, blogueuse et photographe amateur chez Two Swiss Hikers.

En phase de préparation de voyage, je m'occupe du choix voire de l'achat du matos et organise les bagages. Ma principale activité consiste à me réjouir des vacances qui arrivent ! Je deviens plus active au retour : il faut trier les photos (et des photos, il y en a...) et rédiger les billets de ce blog.

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