La bergerie du Creux du Croue

Belle randonnée passant par des endroits du Jura vaudois que nous avons très peu fréquentés, agrémentée d’une très belle rencontre avec le berger du Creux du Croue.

C’est bien avant 11h que nous sommes près à partir, garés au Creux des Abériaux. Nous avons doublé moult vélos, d’abord sur la route, puis sur ce petit bout de route qui monte de Arzier jusqu’au Creux des Abériaux. Des e-bikes, des VTT standards, dont un, chevauché par un petit d’environ 8 ans, pédalant allègrement dans la montée, les narines dilatées mais visiblement très à l’aise. Sur ses épaules, un blouson de moto en cuir, avec épaulettes et coudières. Ça sent de la descente un peu technique. Derrière, son père (?) semble avoir beaucoup plus de peine.

Nous commençons la randonnée du jour d’un bon pas, sur la route. Il fait frais, le ciel est encore bien bleu et nous espérons que les nuages qui recouvrent les crêtes depuis deux jours iront se faire voir ailleurs.

A quelques dizaines de mètres de là, le refuge d’Oujon où un bossu du Jura se cache.

En allant tout droit, nous rejoindrions la route principale au niveau du chalet Les Bioles. Nous, nous allons sur la gauche, vers le Pré Nouveau. Ce qui nous permet, entre autre, d’éviter de passer à proximité des vaches et de leurs petits veaux.

Première barre de la journée.

Le chalet du Pré Nouveau est désert.

Vieilles poutres et vieille faux pour faucher les foins.

En allant vers le Pré d’en Haut.

Au Couvert des Prés d’en Haut, nous avons droit à un accueil chaleureux de la part des génisses qui, pourtant bien à l’abri à l’intérieur du couvert, n’hésitent pas une seconde à en sortir pour venir vers nous.

Cette route, qui vient des Agozats s’arrête net, au milieu du pâturage.

Nous continuons sur les traces qui la prolongent lorsqu’une clôture nous fasse clairement comprendre que nous sommes des visiteurs indésirables.

Quatre fils : le message est clair.

Et pourtant. Nous nous courbons, nous faisant tout petits et arrivons à passer entre deux fils.

Car derrière, le sentier continue.

Enfin… Un petit moment. Jusqu’à ce que, livrés aux bons conseils du GPS, nous arrivions au pâturage de la La Borsatte et son joli chalet.

Étrangement, le drapeau qui flotte au vent est celui de la commune de Trelex, alors que nous sommes sur les terres de la commune d’Arzier-Le Muids. Des cadenas placés sur les portails nous empêchent de nous approcher. Dommage car il y a des fleurs partout : aux fenêtres, sous le toit, dans des pots, ou bien des mangeoires reconverties.

C’est certes un coin où nous venons rarement mais nous en connaissons toutes les destinations.

Comme ce magnifique sentier, par exemple, qui nous amène au Mont Roux.

Une sentinelle.

Le chalet du Mont Roux, au toit tout neuf, débarrassé de l’épave de la Jimny, transférée à la Grande Enne, puis vraisemblablement mise à la casse. Reste le générateur, mais bon…

Le Mazot, resplendissant au soleil.

Plus nous nous rapprochons des Fruitières de Nyon, et plus le sentier est encombré, car c’est une destination très populaire et très prisée. J’ai un vague souvenir – cuisant – d’être montée ici une fois à vélo, souvenir confirmé par Stefano.

Aux Fruitières, un tuyau part de l’atelier de fabrique de fromage pour livrer directement le petit lait à la porcherie.

Nous passons rapidement devant la cabane Rochefort, à la terrasse bien remplie.

Cabane Rochefort - Arzier-Le Muids - Vaud - Suisse

Nous partons vers le Haut Mont.

Au loin, le Mont Sâla et le Mont Pelé.

Passage rapide devant La Genolière…

avant de nous engager dans la montée sans fin (oui oui, je le redis, cette montée n’a pas de fin) qui arrive à la Cabane du Carroz. Cette montée, elle démarre tout doucement, donnant un faux air de facilité. Quand vous croyez que c’est fini, et bien non, y’a un petit replat avant de monter de plus belle.

Nous sommes très étonnés de n’y trouver âme qui vive.

En descendant de la Cabane du Carroz. Car oui, disait mon Pôpa, après la montée y’a toujours une descente.

Nous retrouvons un vieux coin à pique-nique, au bord de la route qui mène à l’Arzière. Il y a quelques rochers confortables, une bonne exposition au soleil (qui d’ailleurs à de plus en plus tendance à se cacher).

Passé L’Arzière, nous nous dirigeons vers Le Noirmont par une montée en free style (comprenez : hors des sentiers connus).

La montée est sèche mais courte. Nous retrouvons très vite un sentier tracé par les moutons, qui passe dans un canyon, comme dit Stefano.

Canyon que voilà.

Le chalet Les 3 Suisses est fermé. Plus pour longtemps, pensons-nous. Les moutons (et donc les chiens) ne devraient pas tarder à occuper le pâturage.

En route pour le Creux du Croue.

La descente dans le pierrier n’est pas des plus agréables mais la vue en vaut la peine.

La bergerie du Creux du Croue.

Et son toit tavillonné.

Alors que nous marchons vers le sentier qui remonte vers le Croue, nous croisons un monsieur en train d’attiser un feu.

C’est en fait Christian, le berger du troupeau de mouton, troupeau qui devrait arriver la semaine prochaine. 400 bêtes nous dit-il. Là, il prépare le terrain : il coupe les branches basses des sapins, ramasse les branches tombées durant l’hiver, déplace des cailloux, bref élimine tout ce qui serait susceptible de blesser une brebis. Nous lui racontons notre rencontre avec son troupeau et les chiens l’année passée, rencontre qui nous a laissé un souvenir amer. Nous l’avions vu de loin et il n’avait rien fait pour calmer les chiens. Il nous parle de la vie de berger, de sa rudesse, de la manière dont il déplace les moutons, … C’est un monsieur d’une quarantaine d’année, tout sec, au regard clair et tranquille.

Le Croue.

Le Croue - Arzier-Le Muids - Vaud - Suisse

Je demande à Stefano si nous pouvons aller au Couchant. Non me répond-il. Il est déjà presque 5 heures. Y aller nous ferait arriver à la voiture… à la nuit tombée. Par contre, il me propose de monter au Mont Pelé puis de redescendre par notre sentier secret.

Nous suivons le sentier qu’empruntent Monsieur et Madame Barillet avec leur quad pour aller surveiller le bétail. Par endroit, ils ne doivent pas en mener large. Au propre comme au figuré.

La descente par le sentier secret se fait à pas mesurés. Le terrain est sec heureusement.

Arrivée dans le pâturage des Pralets.

Nous rejoignons La Grande Enne.

Une fois sur la route, nous ne la quittons plus. Elle nous ramène tout droit (enfin c’est une façon de parler) à la voiture. Un peu plus de 4 km marchés tranquillement, en parlant de chose et d’autre. Nous arrivons au parking à 19h10. Heureusement que Stefano n’a pas retenu mon idée de passer par Le Couchant ! A noter quand même qu’un coup de tonnerre nous a fait craindre le pire.

Flore du jour

Renouée Bistorte - Bistorta Officinalis
Renouée Bistorte – Bistorta Officinalis

Kaleidoscope.

Euphorbe Verruqueuse - Euphorbia Flavicoma
Euphorbe Verruqueuse – Euphorbia Flavicoma
Géranium des Bois - Geranium Sylvaticum
Géranium des Bois – Geranium Sylvaticum

Itinéraire du billet

C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.

Autoportraits du jour

En allant au Mont Pelé.

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À propos de Marie-Catherine

Randonneuse, blogueuse et photographe amateur chez Two Swiss Hikers.

En phase de préparation de voyage, je m'occupe du choix voire de l'achat du matos et organise les bagages. Ma principale activité consiste à me réjouir des vacances qui arrivent ! Je deviens plus active au retour : il faut trier les photos (et des photos, il y en a...) et rédiger les billets de ce blog.

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