12 septembre 2025 – 09 août 2025 – 17 mai 2025
L’alpe Chièra se situe sur un vaste plateau dont une partie est recouverte par des pins aroles. Le plateau en question s’appelle d’ailleurs Nei Pini – dans les pins. Quatre cents mètres au-dessus, nichés dans un cirque dominé par le Pécian, Pécianett et pizzo del Sole, les deux lacs alpins – lèi grande di Chièra et lèi piccolo di Chièra – valent le détour et surtout justifient la montée !
12 septembre 2025
Nous sortons de trois jours de pluie. Et même si la météo n’est pas franchement au beau fixe, nous avons des fourmis dans les jambes et avons besoin de grands espaces et d’air. A la question : où allons-nous, je propose les petits lac au-dessus de l’alpe Chièra, que nous n’avons pu découvrir lors de nos deux précédents balade à l’alpage. Bonne idée, répond Stefano enthousiaste.
Nous laissons la voiture à Lurengo et partons via le sentier désormais bien connu. Aux cassine di Catto, une partie du sentier a été inclue dans le pâturage et est donc boueux et bouseux à souhait.
Le sentier est moins raide (ou plus facile) que dans mes souvenirs. Ce qui est suffisamment inhabituel pour que je le mentionne !
Il nous faut une heure pile pour arriver à Boscaiöu puis un quart d’heure pour rejoindre Padsass. C’est ici, à Padsass que nous avions quitté, à grand regret, nos amis le 9 août dernier.
Le soleil joue avec les nuages et nous ne sommes pas certains de l’issue de la partie. La première couche de nuages est basse et s’effiloche régulièrement sur les crêtes, masquant le soleil, apportant une sensation de froid accentuée par le vent.
L’arrivée en vue du bâtiment de l’alpe di Chiera nous rappelle notre première visite : grisaille et froid.
Sans attendre, nous partons à l’assaut de la pente par un sentier qui parfois est bien marqué et facile et, d’autres fois, n’est qu’un mélange de caillasse mêlé de boue…
Ça monte, et ça monte raide ! En face de nous, le Pécian surplombé par une croix de belle taille.
Cinq secondes plus tard, le sommet et la croix ont disparu, avalés par le brouillard.
Il nous faut environ 50 minutes pour rejoindre le 1er lac, ce qui nous semble une éternité, le ventre étant vide, gargouillant et se plaignant du manque de nourriture. En dépit de son nom – Lèi piccolo di Chièra – ce petit lac nous semble déjà bien grand.
Un coup d’œil sur la carte indique que le second lac est tout proche. Allez, courage que diable ! Le sandwich n’en sera que meilleur !
Le second lac lui, comme son nom l’indique – Lèi grande di Chièra – est vraiment grand ! Pour cette photo, Stefano est monté sur le flanc du pizzo del Sole.
Nous cherchons vainement un coin à l’abri du vent et nous résolvons à enfiler la doudoune. Il ne fait juste pas assez froid pour que nous sortions les gants du sac.
Les passages ensoleillés sont trop brefs pour que j’envisage une baignade. Ce n’est pourtant pas l’envie qui manque !
Nous repartons vers le lèi piccolo di Chièra où là encore nous cherchons un meilleur point de vue.
Il ne nous reste plus qu’à redescendre. Je propose de passer par Somprei pour faire un semblant de boucle.
A mi-chemin de la descente, entre les lacs et l’alpage, un enclos de pierre.
Yes, l’étable sous le soleil !
Nous admirons une fois de plus le travail fourni par les « anciens » pour la construction du sentier qui ramène à Somprei.
Arrivés au niveau des maisons de Cascinella, les sonnailles que nous avions entendues un peu plus tôt se matérialisent. Une belle quinzaine de vaches et veaux sont avachis sur le sentier. Nos cris et même légers coups de bâtons sur la croupe n’ont aucun effet, à part en faire meugler quelques-unes. Nous n’insistons pas. Une vache, c’est gros. Quinze vaches, quinze fois plus gros ! Nous capitulons et les contournons, souillant au passage nos chaussures dans quelques centimètres de pisse et de bouse. Les meuglements continuent bien après notre passage, comme pour dire : on vous a bien eus !
Nous apprécions une fois de plus la beauté du sentier qui court sur le flanc de la montagne. Nous préférons la piste pour le retour à Lurengo, même si le sentier aurait été plus court. Nous voyons les rideaux de pluie s’approcher du côté de Chironico. Lorsque nous fermons les portières, bien à l’abri dans la voiture, nous lâchons avec un grand sourire : maintenant, il peut pleuvoir !
Itinéraire du jour
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Autoportraits du jour
A l’heure du déjeuner, au lèi Grande di Chièra.
Au même endroit.
09 août 2025
Ce mini-mini-mini billet n’a qu’un objectif : nous rappeler qu’en ce samedi 9 août 2025, nous avons retrouvé, à Somprei, un couple d’amis très chers et leurs deux adorables gamins, en visite chez des amis à eux dont la famille possède un baita.
Stefano et moi sommes partis de Lurengo et, au moment d’arriver à Boscaiöu, après un appel téléphonique, nous avons changé nos plans : initialement nous devions monter aux laghi di Chiera puis rejoindre ces amis quelque part sur un sentier. Pour finir, nous poursuivons vers Somprei pour boire le café ensemble. Ils vivent à l’heure espagnole et, à midi passé, ils viennent juste d’attaquer le petit déjeuner !
Les amis de nos amis sont charmants, avec eux aussi deux enfants, un peu plus grands. Tandis que nous papotons, une randonnée s’organise et c’est donc tous ensemble que nous partons vers Chiera. Le plus jeune enfant n’a pas encore deux ans et passe de bras en bras, le sac à dos spécial étant resté dans un placard !
Et voici une photo de toute la troupe ! De qualité suffisamment mauvaise pour qu’aucun visage ne puisse être formellement reconnu ! En ce qui me concerne, Stefano et moi, si nous sommes reconnaissables c’est seulement à cause de notre accoutrement !
Autoportraits du jour
Au moment de se séparer… A l’année prochaine !
17 mai 2025 2025
Nous avons découvert Somprei – le sommet des prés – il y a quelques semaines par un sentier que nous avons adoré. Non loin de cet alpage, encore un peu plus haut, un autre alpage, celui de Chièra qui, aujourd’hui, n’accueille plus que quelques génisses, veaux et moutons durant le mois d’août uniquement. Mais plus qu’un alpage, le plateau est une zone marécageuse protégée au niveau national que nous avons décidé d’explorer aujourd’hui.
Samedi. Jour de congé. Mais comment, me direz-vous. N’êtes-vous pas d’heureux retraités ? Si si, mais en semaine, les ouvriers se succèdent pour terminer cette maison qui ne semble jamais finie. Les imprévus s’enchaînent, rallongeant de semaine en semaine notre contrainte d’être présents à la maison, coincés sans pouvoir bouger. Hier, vendredi, le soleil a brillé sans interruption du matin au soir, un petit vent frais tempérant l’atmosphère. Mais des cadres de porte devaient être mastiqués. Aujourd’hui, l’application météo de Stefano promet 6 heures de soleil tandis que la mienne, plus généreuse, en promet 8.
Nous partons donc confiants, nos sacs à dos allégés des goretex, mais contenant néanmoins les 10 essentials, non négociables.
Nous laissons la voiture sur la place du village de Lurengo, où 6 à 7 voitures peuvent se garer. Nous sommes les cinquièmes. Un enfant d’une dizaine d’année s’entraîne avec une balle de tennis et une crosse. C’est qu’ici, dans la région, le hockey sur glace est LE sport et chaque enfant rêve, plus ou moins secrètement, de faire un jour partie de l’équipe élite de Suisse, l’équipe de Ambri-Piotta.
Outre les places de parking, un arrêt pour la navette postale et une fontaine.
La première partie de la balade est familière. Nous avons parcouru ce sentier il y a quelques semaines, en montant à Somprei (voir le billet Somprei – 2025). Au lieu-dit Cassina di Catto, une chaise invite au repos et à la contemplation.
Point de méditation possible aujourd’hui, par contre. A l’habituel bourdonnement de l’autoroute s’ajouter le vrombissement des moteurs de motos. La piste de l’aérodrome de Ambri s’est transformée en circuit de motos pour la seconde étape du championnat suisse de Supermoto. Mais qu’est-ce que cette discipline ? En voici une description tirée du site Swissmoto :
Supermoto en Suisse – L’asphalte rencontre le tout-terrain!
Vivez des duels palpitants et des dérives spectaculaires sur des circuits permanents et des parcours spécialement conçus! Le Supermoto combine le meilleur de l’asphalte et du terrain naturel (80% – 20%) – avec des transitions impressionnantes entre des passages tout-terrain glissants et des sprints rapides sur asphalte. Un pur adrénaline pour les pilotes et les spectateurs!
A l’heure où le bilan carbone de la Suisse est catastrophique, on pourrait se questionner sur le bien-fondé d’une telle compétition. Mais bon, l’heure n’est pas à la polémique !
La source du Riell jaillissant de la roche, à Cassina.
L’endroit est magique, le vert tendre des jeunes aiguilles de mélèzes ajoutant une note fluorescente.
Avant que ne commence la longue traversée qui mène à Somprei, il faut gagner de la hauteur. J’avais oublié ce détail ! Mais le terrain est ludique, me faisant oublier l’effort à fournir.
A Boscaiöu, nous partons à l’aventure. Au lieu de poursuivre vers Somprei, nous bifurquons sur la gauche. Le sentier nous élève doucement dans la forêt en deux longues traversées. Ici encore, le terrain est agréable, recouvert d’aiguilles de mélèzes et de pommes de pins, entre racines et rochers.
Parfois la forêt s’ouvre quelques mètres sur une prairie mais les arbres autour ne nous permettent aucune visibilité.
Au lieu-dit Padsass, une nouvelle bifurcation. Cette fois la destination Chièra est indiquée.
Depuis le sentier, Stefano remarque un point bleu, un peu en contrebas. C’est une stèle, en hommage à montagnard, un amoureux des sommets, à la vue des photos souvenirs.
La forêt se disperse et la pente que nous traversons se raidit.
Nous sommes en contrebas d’une falaise. Nous nous demandons bien comment nous allons pouvoir la franchir. Un petit replat et un banc permettent d’admirer la vue.
Je n’hésite pas à profiter de l’offre.
Les anciens savaient et étaient pleins de ressources, affirme Stefano. Et il a raison. Ils ont su trouver un passage au milieu des rochers de la falaise.
En débouchant sur le plateau, un panneau annonce Alpe di Chièra.
Les arbres rétrécissent et s’éparpillent.
Le plateau qui s’ouvre devant nous s’appelle Nei Pini – dans les pins -. Ici nous sommes sur le territoire des aroles. Ils dépassent rarement le mètre cinquante. Nous sommes à plus de 2’000 mètres et la neige refait son apparition.
En parlant d’apparition, celle du soleil est complètement absente. Mais où sont donc les 6 heures d’ensoleillement promises à Stefano ? Si la montée nous a tenu réchauffés maintenant que l’effort est terminé, nous frissonnons sous le vent froid qu’aucun rayon ne vient réchauffer. « Arnaque ! », disons-nous à l’unisson.
Le plateau Nei Pini est immense. Une prairie jaune, infinie, entrecoupée de petits rus et de rochers émergeants.
Après environ 1.5 km, nous apercevons l’étable de l’alpe Chièra. Nous en faisons trois fois le tour pour trouver un abri au vent qui semble venir de tous les côtés.
Au départ, l’idée de monter voir les lacs – laghi Chièra – avait traversé la tête de Stefano. Ils ne sont pas loin, 1 heure à peine. Mais l’absence de soleil et les pans enneigés du Pécian nous découragent.
Nous nous réfugions derrière un mur de pierres sèches pour le casse-croûte. Je m’assieds sur une motte d’herbe qui se révèle, quelques minutes plus tard, être une fourmilière. Je m’en rends compte après avoir chassé une, puis deux puis dix fourmis de mes cuisses et de mes bras.
Nous repartons en direction de Somprei par un large chemin que le bétail empruntait ou peut-être emprunte encore pour monter ici, à Chièra.
Une petite vierge, ramenée tout droit de Lourdes, si l’on en croit l’inscription sur le bout de papier enveloppé de plastique posé à côté.
Le froid se fait plus vif et je n’hésite pas à enfiler la doudoune, me coiffer d’un bonnet et à protéger mes mains avec des gants que Stefano, grand divinateur, avait glissés dans son sac à dos.
De large, le sentier se rétrécit et nous avons de la peine à imaginer les vaches passant ici. Nous n’envions pas les deux cyclistes sur leur VTT électriques, poussant leur monture, que nous croisons sur un passage particulièrement escarpé.
Passage du ri di Vigéira.
A Somprei, un seul canal de cheminée laisse échapper de la fumée.
Nous suivrons le sentier que nous avions pris pour venir ici, lors de notre première visite.
La descente commence dans le pré, où nous essayons de suivre fidèlement le sentier, ce qui n’est pas tâche facile.
Il se perd souvent dans l’herbe et certaines sections des différentes variantes en place au fil des années sont perceptibles.
Nous retrouvons avec joie la belle portion de sentier qui relie Boscaiöu et Somprei, même si elle est encombrée de branchettes de mélèzes et d’arbres tombés.
Petite pause, non pas pour la fatigue, mais pour la photo.
Parvenus à Boscaiöu, nous innovons encore et au lieu de partir vers les cassine di Catto, nous suivons une large piste qui nous amènera à notre point de départ, en passant par Ciòss.
Le petit hameau de Ciòss.
Un peu après Ciòss, une autre stèle se trouve sur le bord du chemin.
Note : si nous les photographions, ce n’est pas dans un esprit morbide, mais plutôt afin de prolonger la mémoire des personnes pour lesquelles ces stèles ont été dressées. Celle-ci célèbre la mémoire d’un pilote de chasse de l’armée suisse, le premier lieutenant Jürg Schoberth, décédé dans un accident d’avion – un Hawker Hunter, lors de l’approche de l’aéroport d’Ambri.
Lorsque nous arrivons à Lurengo, le vrombissement des motos, dans la vallée est toujours audible. Sur le parking, deux voitures se sont ajoutées aux cinq de ce matin.
Faune du jour
Une guêpe, construisant son nid.
Flore du jour
Identification non validée.






Itinéraire du jour
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Autoportraits du jour
A Chièra, où nous avons vainement attendu le soleil.
Lors de la descente, sur le beau sentier qui mène d’un côté à Somprei, de l’autre à la voiture.