Quel bonheur que de partir de la maison ! Nous habituerons-nous un jour à ce privilège ? L’objectif du jour est de découvrir Pontino, ou Pùntin, tel que référencé sur la carte de la confédération suisse. Puis, si l’enneigement n’est pas trop important, de continuer à monter pour attraper un sentier de retour qui nous permettrait de faire une large boucle.
La porte du garage fermée, nous empruntons le petit sentier qui coupe à travers champ pour nous hisser une rue plus haut. Nous foulons ensuite l’asphalte, d’abord en traversant Valle, puis en suivant la route qui serpente à travers les prairies jusqu’à retrouver la piste qui s’enfonce dans le val Canaria.
Les champs sont jaunes de boutons d’or et de fleurs de pissenlit. Seuls quelques petits nuages viennent donner du relief au ciel. La journée s’annonce merveilleuse.
Nous rejoignons la piste après un peu plus de 2 km. Nos carcasses sont maintenant bien réveillées, les muscles chauds, et, à priori, de mon côté, poumons, cœur et jambes sont de bonne humeur et ont décidé de collaborer.
Nous connaissons bien les premières centaines de mètres qui mènent à Cassina pour les avoir parcourus plusieurs fois, dans le sens de la montée et de la descente. C’est au niveau de ce lieu-dit, composé de quatre maisons, que l’inconnu s’ouvre à nous.
Au lieu de continuer vers le val Canaria, nous prenons le sentier qui monte sur la gauche en une longue traversée. Nous franchissons le riale di Nelva qui, à cet endroit, n’est qu’un petit torrent, mais que nous entendons rugir un peu plus bas.
La forêt s’ouvre sur une clairière occupée par un chalet entouré de dépendances. Une personne y travaille et disparaît à notre approche. Le sentier continue face à la pente, passant à proximité d’une fontaine où nous n’hésitons pas à nous rafraîchir. La chèvre de la fontaine est un bloc de pierre, dont la partie supérieure a été sculptée et représente, de chaque côté, un visage stylisé. Ces deux visages sont liés par une natte, elle aussi joliment ciselée. Nous soupçonnons une œuvre de l’artiste local(e) Wilma Ghidossi mais aucune signature ne vient étayer notre hypothèse.
La déclivité s’accentue dès que nous rentrons dans la forêt – bosco di Monte – et nous prenons de l’altitude par une série de zigzags.
Une première maison annonce le petit village de Puntìn.
Puis c’est un dinosaure qui prend le relais. Il semble écrasé par la chaleur. Il est vrai que le soleil est bien présent. Je me félicite d’avoir mouillé les manches de mon tee-shirt à la fontaine sculptée, ce qui m’a permis de conserver, jusqu’à présent, une belle sensation de fraîcheur.
Nous échangeons quelques mots avec un couple, occupé autour de leur chalet. Stefano me montre l’objectif suivant, un sentier qui continue en traversée pour rejoindre Bola, avant de descendre trouver le torrent Canaria. Les plaques de neige sont encore bien présentes. Nous verrons, pensons-nous. Mais pour l’heure, nous décidons d’aller voir l’étable de l’alpe di Pontino. La route nous paraît bien dégagée.
Petite pause pour de la photographie florale.
Première étape au buco di Pontino, une étable-chalet isolée.
Les panneaux sont encore couchés, pour les protéger de la neige et du vent hivernal.
L’étable de l’alpe di Pontino est sur le replat du petit mamelon sur la photo ci-dessus. Nous arrivons à louvoyer le long des plaques de neige, à part une, plus envahissante. Heureusement, la surface est encore dure.
Parvenus sur le replat, une large plaque de neige accumulée stoppe notre avancée.
Un autoportrait plus tard, sans regret, nous faisons demi-tour. Nous aurons maintes fois l’occasion de revenir ici.
De retour au buco di Pontino, nous partons vers le piano di Pontino. Stefano espère pouvoir attraper un sentier qui descend vers Bola avant d’arriver au bord du torrent Canaria. Mais là encore, la neige règne en maître et barre notre progression. Pas grave, me dit Stefano, qui, comme un magicien, a plus d’un tour dans son sac. Revenons à Puntìn et prenons un autre sentier qui arrive à Bola.
Peu après, nous marchons sur un joli sentier qui descend, en une longue traversée, vers Bola.
Souvent bien large, recouvert d’aiguilles de mélèzes, cette sente est parfois consolidée par des pierres entassées.
Traversée du riale di Carbonisco.
A Bola, une petite fille qui joue, accroupie, s’enfuit à notre arrivée. Nous la voyons ensuite nous épier par la porte de la maison légèrement entrouverte. Elle court ensuite vers sa grand-mère en train de couper l’herbe, un peu plus haut dans le pré. J’ai une réminiscence de Laura Ingalls, courant dans une prairie.
Arrivés au bord du torrent, nous descendons tranquillement vers Pautàn avant de remonter vers Monte. Nous nous y arrêtons un moment pour saluer des connaissances et sommes mêmes conviés à goûter des gambas cuites au BBQ et un tiramisù délicieux. L’un des convives nous confie qu’il y a un sentier qui descend directement vers Airolo, sans devoir repasser sur nos pas du matin. Il se propose même de nous accompagner jusqu’à son départ. Et c’est ainsi que nous découvrons le sentiero di Brenchiarìn qui se montre effectivement très efficace en termes de perte d’altitude. Si, en haut, aucune signalisation ne marque son départ, en bas, un panneau annonce Brenčarin. On remarquera bien sûr le « chapeau » inversé sur le « c ».
Au loin, sous une belle lumière, les magnifiques maisons de Frasnè di Fuori.
Arrivés au village, le tiramisù nous a donné suffisamment d’énergie pour que nous faisions un crochet par l’étable aux lapins.
Flore du jour
Itinéraire du jour
C’est ici et c’est chez Suisse Mobile.
Autoportraits du jour
