Cot de Yéous et Cabane de Nat

Hier, confortablement installés autour de la table pour le désormais traditionnel apéritif de fin de journée, Marie-Catherine, le nez en l’air, contemplait les montagnes environnantes. Ses yeux se sont arrêtés sur le Turon de Hailla, tout de jaune vêtu, contrastant joliment avec le ciel bleu azur, Le doigt pointé, les yeux fixes, elle déclara : je voudrais bien aller là, demain ! Il ne restait plus qu’à trouver un itinéraire pour y monter !

Pour notre randonnée du jour, point besoin de plier bagage et de suivre la routine désormais bien établie avant de prendre la route avec le camping-car, car nous partons directement depuis le camping. La destination ? Eh bien, la belle montagne que Marie-Catherine contemplait hier soir en dégustant un bon verre de Bordeaux, confortablement assise dans sa chaise de camping.

La montagne en question, soit dit au passage, porte le joli nom de Turon de Hailla. Hier soir, suite au souhait exprimé par Marie-Catherine, Stefano a dû s’activer pour trouver des itinéraires et il en a choisi un qui part de Vizos, un petit village de 38 habitants qui se trouve à quelques encâblures de notre camping.

Nous quittons le camping à 9h30, et après avoir longé la D921 pendant quelques centaines de mètres, nous prenons une petite route portant le nom de Éra Pouyade (« la colline » ou « hauteur », en français), puis empruntons un joli sentier muletier qui va nous mener à Vizos.

Le sentier monte graduellement et assez doucement dans la forêt.

Juste avant d’arriver à Vizos, nous nous désaltérons à une fontaine d’où jaillit une eau bien fraîche.

Nous voici à Vizos. Il y a par ailleurs une anecdote drôle concernant ce village : d’après la légende, Vizos était autrefois habité par des géants, appelés « Prouzouns ». Il semblerait que des ossements de 3.10 mètres et des ustensiles de cuisine disproportionnés, aient été retrouvés vers 1777 par le curé du village. Scary, il vaut mieux quitter les lieux au plus vite !

La direction à prendre est Saligos.

Sortis du village, nous suivons la route goudronnée qui mène aux Granges de Larbèze, puis nous empruntons le sentier qui va nous mener à la première étape (et le titre de ce billet), à savoir le Cot de Yéous, un joli éperon rocheux où se trouve une vieille grange, transformée en refuge.

L’une des Granges de Larbèze.

Lorsque nous avons quitté la route goudronnée et emprunté le sentier, nous avons vu un ouvrier communal en train de couper l’herbe sur les côtés. Nous nous étions sans doute fait des films dans notre tête, en pensant qu’il avait aussi nettoyé le sentier vers le Cot de Yéous. Que nenni !

La montée se fait dans les anciens pâturages désormais à l’abandon, est c’est une vraie galère car l’herbe est très haute et nous avons du mal à discerner le sentier. La marche est lente est difficile, mais Stefano reste stoïque et on ne l’entend même pas pester en italien (ni en français d’ailleurs !).

Fort heureusement, par endroit le sentier longe des falaises et ces bouts ne sont pas envahis par les herbes.

Mais ça monte tout de même, n’est-ce pas MC ?

Parfois, nous entrons dans la forêt, qui a l’avantage d’être à l’ombre, car il faut bien admettre qu’il fait chaud au soleil. Mais purée, qu’est-ce que c’est raide !

Et aussitôt que nous en ressortons, nous retrouvons ces maudites hautes herbes.

Cependant, la bonne nouvelle est que nous approchons du Cot de Yéous.

Marie-Catherine dépense quelque milliers de pixels pour immortaliser la vieille grange. En voici une…

Celle-ci n’est pas mal non plus.

Et celle-ci est un beau premier plan.

Mais qui est-tu ? Allez, on vous met la puce à l’oreille : ce n’est pas un « Prouzoun ».

Nous quittons la grange pour notre prochaine étape : la Cabane de Nat. L’on discerne par ailleurs notre sentier au loin : c’est celui qui monte…

Oups, allez, encore une petite pour la route…

Un peu plus loin, il y a les restes d’une ancienne construction qui a eu moins de chance.

Les pentes herbeuses à côté de l’ensemble des constructions sont très raides, voire impressionnantes. Sur un panneau explicatif que nous avons trouvé à Vizos au sujet du Cot de Yéous, il est écrit que « jusqu’en 1970, les paysans fauchaient les près qui l’entouraient en s’encordant ». Nous voulons bien les croire !

Aïe, ça monte et en plus, la faim se fait sentir car il est déjà midi passé, et on entend les gargouillis de nos ventres mécontents…

Bravo Stefano, ce passage est un peu technique.

Le dernier bout du sentier, avant d’arriver à la Cabane de Nat, est tout de même plus facile.

Nous approchons de la cabane. En réalité, il y en a deux, une plus ancienne que l’autre. Sur un site consulté par Stefano, il est dit à propos de la Cabane de Nat, que « On trouve deux cabanes. La petite est plutôt vilaine mais la seconde est superbe. Elle abrite l’été un berger qui garde un important troupeau. L’inconvénient est toutefois l’absence d’eau. »

Ici, c’est visiblement la cabane la plus ancienne. Stefano essaie quelques bêlements mais visiblement les moutons ont paniqué car on les a vus détaler à toute vitesse. Oups, désolé.

Regardez le résultat, plus de moutons…

En tout cas, nous avons cassé la croûte à côté de la deuxième cabane, qui a l’air plus « moderne ». En revanche, pas de berger en vue.

Le sommet du Turon de Hailla est à moins de quatre cents mètres, mais nous n’avons plus envie d’y aller, car depuis l’endroit où nous avons mangé notre sandwich, nous avons pu observer la vallée de Luz et le camping, aisément repérable par son toboggan bleu et ses piscines. Nous pouvons donc considérer que notre mission est accomplie.

Bye, bye, Cabane de Nat.

Stefano longeant les pentes raides, en direction du Cot de Yéous.

Cot de Yéous que l’on voit là-bas au fond.

Marie-Catherine est pensive. L’idée de devoir redescendre dans les hautes herbes la turlupine ?

Il faut avouer que nous avions initialement prévu de faire une boucle en passant par Saligos, comme décrit dans l’itinéraire « Wikiloc | Itinéraire Turon de Hailla en boucle » référencé ci-dessous, mais vu l’état du sentier à la montée, et à l’endroit où se trouve la bifurcation, nous avons laissé tomber. Mieux vaut éviter les plans galères…

Tiens, le Cot de Yéous.

Allez, une petite dernière pour la route.

Nous retrouvons les belles herbes.

Puis, étant donné que nous sommes plus au bout de nos vies comme à la montée, nous avons le temps de prendre quelques photos du joli sentier dans la forêt.

Encore un autre cliché.

Arrivés à Vizos, nous trouvons ce panneau, qui nous rappelle qu’ici nous sommes dans le Pays Toy (voir notre billet précédent Le cirque de Troumouse), est la ville de Luz-Saint-Sauveur en est par ailleurs sa capitale.

Nous suivrons pendant quelques centaines de mètres le sentier vers Saligos mais nous ne trouvons pas l’embranchement vers le sentier qui descend de Vizos et devons faire demi-tour. Grrr !

À l’emplacement de l’ancienne mairie du village, il y a quelques panneaux d’information.

Celui-ci parle de l’origine du mot « Toy ».

Nous quittons les lieux et redescendons par le même chemin emprunté ce matin, en direction du camping.

Une fois arrivés sur place, Stefano va se consacrer à une activité bien pénible. Nous avons dû marcher dans les hautes herbes, et des tonnes d’épillets (ou des semences) de foin, se sont incrustés dans les mailles des chaussettes ainsi que dans le revêtement intérieur des chaussures de Stefano, puisque c’était lui qui ouvrait le chemin. Le « pôvre » a dû batailler presque une heure pour tout enlever…

Flore du jour

Chardon à Feuilles de Carline - Carduus Defloratus
Chardon à Feuilles de Carline – Carduus Defloratus
Chardon à Feuilles de Carline - Carduus Defloratus
Chardon à Feuilles de Carline – Carduus Defloratus

Itinéraire du jour

C’est ici et c’est sur Wikiloc.

Autoportraits du jour

À la vieille cabane de Nat. Version avec chapeau.

Version sans chapeau !

Références externes

 
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À propos de Stefano

J’ai grandi dans une petite ferme de Suisse italienne, où j’ai passé les 20 premières années de ma vie. De cette époque désormais lointaine, j’ai gardé une passion pour la nature et les activités en plein air.

Je suis randonneur dans l’âme, photographe amateur et je contribue à l’amélioration de notre site, à la fois en termes de design ou de fonctionnalités. Aussi, je m’occupe de la préparation de nos aventures, de la logistique et du choix des itinéraires de randonnées.

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