La vallée de Luz-Gavarnie étant notamment célèbre pour trois majestueux cirques glaciaires, il était donc tout naturel que notre première randonnée soit consacrée à la découverte de l’un de ces cirques, et sans conteste le plus connu, à savoir le Cirque de Gavarnie. La météo initialement défavorable change nos plans et nous partons vers le Port de Boucharo le long de la vallée creusée par le gave des Tourettes, puis vers le col des Tentes.
Nous voilà partis pour six jours de découverte et de randonnée dans le Parc national des Pyrénées, et plus précisément dans la vallée de Luz et Gavarnie, située dans le département des Hautes-Pyrénées. C’est la première fois que nous explorons ces massifs montagneux, et nous sommes déjà sous le charme de ses paysages somptueux.
Partis du Tessin jeudi matin, nous sommes arrivés samedi dans l’après-midi à notre camping, situé à proximité du village de Gavarnie. Trois jours pour parcourir 1’300 km ? Et ben oui, nous avons réalisé, lors de notre premier “long” voyage en camping-car, que pour notre sécurité (et celle des autres), il était préférable de morceler notre voyage en étapes de 400-500 km par jour plutôt que de vouloir à tout prix rouler toute la journée et arriver épuisés à notre destination. Du coup, nous avons effectué un arrêt dans l’Ain pour la première nuit, et dans l’Hérault pour la deuxième.
La vallée de Luz-Gavarnie étant notamment célèbre pour ses trois majestueux cirques glaciaires, il était donc tout naturel que notre première randonnée soit consacrée à la découverte de l’un de ces cirques, et sans conteste le plus connu, à savoir le Cirque de Gavarnie.
Ce matin, le temps n’est pas tout à fait au beau fixe comme nous l’aurions souhaité : le ciel est gris et chargé de nuages, mais cela ne nous empêchera pas de partir à la découverte des lieux. Nous avons stationné notre véhicule à l’extérieur du village de Gavarnie, à côté d’une une bonne dizaine d’autres camping-cars. Après avoir réglé la taxe journalière de stationnement, nous partons sur un sentier qui doit nous mener à la statue de Notre-Dame des Neiges, une imposante statue que nous avions aperçue lorsque nous approchions du village.
Une fois traversé la D923, nous passons devant la Gave de Holle et en profitons pour prendre en photo sa petite cascade.
Puis, nous nous dirigeons vers le panneau qui indique le départ du sentier vers Notre-Dame des Neiges et entamons la montée. Ouf, 25 minutes de montée tout de même !
Nous approchons de la statue de la Vierge. Sur le socle, l’on peut lire « Dna nivium, ora pro nobis », à savoir « Notre-Dame des Neiges, priez pour nous ».
Normalement, lorsqu’il fait beau, cet endroit offre un magnifique belvédère sur Gavarnie et le massif du Vignemale, mais visiblement ce ne sera pas le cas aujourd’hui.
Après avoir fait le tour de la statue et avoir pris connaissance des inscriptions qui restituent le verset « iter para tutum« , à savoir « rends sûr notre chemin/voyage », nous poursuivons confiants la suite de notre randonnée.
Ici, nous sommes au départ du sentier qui doit nous mener dans un premier temps au Plateau de Bellevue, puis au Cirque de Gavarnie.
Il y a d’abord un long replat à parcourir (légèrement en montée, je vous l’accorde), puis nous entamons la montée vers le plateau par une série de lacets.
Nous voici sur le Plateau de Bellevue, mais comme l’on peut le constater, la visibilité est très limitée.
Du coup, nous renonçons à aller au Cirque de Gavarnie, qui n’est pourtant qu’à une heure de marche, car Marie-Catherine souhaite aller arpenter un autre sentier, celui qui mène à la Cabane des Soldats et au Port de Boucharo. À noter qu’en Occitan, « pòrt », signifie « col de montagne ».
Les plus perspicaces auront remarqué sur la photo ci-dessus, des dizaine de fleurs de couleur bleu/violet. Ce sont des Iris des Pyrénées (ou Iris latifolia), à savoir la fleur emblématique et endémique des Pyrénées. C’est incroyable, il y en a partout dans les prés !
Nous poursuivons notre montée, toujours dans un décor fantasmagorique.
Après une longue traversée, nous arrivons à une sorte de col.
En réalité, nous sommes aux pieds d’une montagne appelée Peyre Noire (« peyre » signifie « pierre » en occitan).
Et que voit-on dans le ciel ? Oui, il y a quelques trous dans les nuages !
Même derrière nous, le ciel semble se dégager.
Une vache solitaire, à l’air un peu tristounet, contemple la belle fleur, alors que nous, nous contemplons le chemin qui reste à parcourir pour aller jusqu’au col, que l’on devine au fond de la vallée…
En premier plan, la toute petite Cabane des Soldats. D’après les informations que nous avons pu recueillir, l’abri aurait été construit autour de 1794 lors de la Guerre de la première coalition.
La porte semble être verrouillée, nous n’insistons donc pas et renonçons à regarder ce qu’il y a à l’intérieur.
Nous poursuivons notre chemin et disons au revoir à la cabane. Nous la reverrons de toute façon lors du retour.
Pas après pas, nous approchons du col. Sur la gauche, l’on peut admirer la roche que le glacier a façonné lorsqu’il s’est retiré.
Les vaches et le brebis se partagent le peu d’herbe qui pousse.
La dernière partie de la montée jusqu’au col comporte quelques lacets, mais ce n’est rien d’insurmontable.
Ouf, nous y sommes presque. En haut à gauche de la photo, l’on devine une route ainsi que des véhicules. Là où il y a des véhicules, c’est le Col de Tentes, que l’on peut rejoindre par la route départementale D923 depuis Gavarnie.
Le Port de Boucharo, situé à 2271 m. Brrr, il souffle un vent froid en provenance de l’Espagne…
Nous allons tout de même jeter un coup d’œil du côté espagnol. Wow, quel joli terrain de jeu !
Cette photo nous donne deux informations utiles : 1) À priori en Espagne les panneaux des sentiers sont en bois, 2) Nous sommes sur un l’un des chemins de Compostelle.
À noter aussi que le sol que nous foulons actuellement a été inscrit sur la liste du Patrimoine Mondial par l’UNESCO en 1997, sous la dénomination « Pyrénées-Mont Perdu ».
D’un commun accord, nous décidons d’aller explorer le Col de Tentes en suivant le sentier qui part du col. Très rapidement, le sentier se transforme en route et par endroits il subsiste même du goudron. Il y a en effet une histoire cocasse liée à cette route. Côté français, la route du Col de Tentes avec été prolongée jusqu’au Port de Boucharo en 1969, avec comme but de rendre carrossable un itinéraire transfrontalier emprunté depuis des siècles. Hélas, côté espagnol, les travaux n’ont jamais été réalisés et ce bout de route a donc été laissé à l’abandon.
Arrivés au col, Stefano insiste pour aller jeter un coup d’œil au lac des Espécières, un petit lac glaciaire tout proche.
Partis pour en faire le tour, au moment de traverser un ru qui se jette dedans, un éclair d’argent attire notre attention. En regardant de plus près, un petit poisson frétille sur le gravier que Stefano s’empresse d’attraper et de jeter dans le lac. Une dizaine d’alevins est regroupée dans un tout petit bassin, à un mètre de l’endroit où l’eau du ru finit dans le lac. Ce dernier mètre est critique car l’eau s’étire entre les cailloux sans vraiment offrir de profondeur. Un second poisson se laisse prendre par le courant et sa course s’arrête net sur le gravier. Il se tortille désespérément et Stefano doit s’y reprendre à trois fois pour le mettre en sécurité dans le lac. Nous prenons donc les choses en main et creusons, avec la pointe de nos bâtons puis à mains nues un petit canal suffisamment profond pour assurer une voie navigable. Nous attendons patiemment que tout le fretin ait rejoint l’eau profonde du lac, débusquant les trois derniers alevins réticents, cachés sous une pierre. Satisfaits, nous observons notre travail puis, en levant les yeux, nous constatons que le ciel s’est couvert à nouveau et qu’il souffle un air frisquet.
Nous décidons d’entamer le retour vers Gavarnie, au grand dam de Marie-Catherine. Et oui, ce ne sera pas une belle boucle aujourd’hui, mais un aller-retour par le même chemin.
Au Port de Boucharo, nous sommes accueillis par le brouillard.
Heureusement, il n’y a pas de brouillard un peu plus bas.
Revoici la Cabane des Soldats. Elle est occupée par un groupe de quatre randonneurs, qui sont en train de jouer aux cartes.
Les vaches et les brebis se partagent toujours le pâturage…
Il est 17h lorsqu’un timide rayon de soleil vient nous réchauffer les joues.
Même derrière nous, les choses ont l’air de s’arranger. Demain, il fera beau, semble-t-il.
Marie-Catherine ne se lasse de prendre des photos des prés parsemés de magnifiques fleurs.
Ici, nous sommes à la jonction des sentiers du Plateau de Bellevue. Il ne nous reste plus qu’une heure de marche.
Ce sera notre dernière photo du jour, car une petite pluie nous oblige à accélérer le pas.
Nous arrivons au parking vers 18h30, contents de notre première journée dans les Pyrénées malgré les nuages.
Un apéro nous attend au camping, suivi d’un bon repas.
Flore du jour












Itinéraire du jour
C’est ici et c’est sur Wikiloc.
Autoportraits du jour
Lors du casse-croûte, une centaine de mètres après la Cabane des Soldats.