En route pour Zermatt

Réveil à 5h30 pour un départ prévu à 7h. Une dernière vérification quant au contenu des sacs et les voici bientôt chargés dans la TSH mobile

Nous espérons le beau temps (la météo nous l’a promis) mais ayant peu l’habitude de la haute montagne (eh oui, pour nous 3’000 mètres, c’est très très haut…), nous avons également prévu les doudounes, pantalons longs et gants. Better safe than sorry… Ah ah, ça faisait longtemps qu’on ne vous l’avait pas sortie, celle-ci, hein ?

Peu de trafic. Nous abordons le Valais et les ventes d’abricots fleurissent encore le long des routes… Je n’aurai jamais pensé trouver encore des abricots un 6 septembre. Sans doute des variétés tardives. Nous nous promettons de nous arrêter en acheter au retour.

A Visp, nous prenons résolument la direction de Zermatt ou plus précisément de Täsch. Car pour nos amis d’ici et d’ailleurs qui l’ignoreraient, Zermatt est une ville sans voiture. Nous laissons la voiture dans le parking le plus proche de la gare et partons, chaussures au pied, sacs à dos… sur le dos, attraper le train qui nous mènera à Zermatt (1). Il est un peu moins de 10h30.

Zermatt

Certes une ville sans voiture, dans le sens traditionnel. Mais les taxis et autres bus d’hôtels électriques ont envahi les rues et vous surprennent à tout moment car ne faisant pas ou peu de bruit. Les vélos circulent également de façon un peu anarchique (2)… Bref, on se croirait à Rome (ouais, allez j’exagère un peu). Mais Zermatt c’est aussi des chalets en bois, aux balcons envahis de géraniums (3) et c’est tout simplement magnifique.

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A l’hôtel, une bonne surprise nous attend. Notre chambre est déjà prête. Nous y laissons le sac Burton et redescendons les escaliers 4 à 4, impatients d’apercevoir pour la première fois le Matterhorn.

La balade prévue aujourd’hui par Stefano est une petite marchouillette, histoire de nous acclimater à l’altitude et à l’air pur suisse. Il nous faut traverser une partie de la ville avant de nous engager dans une ruelle fleurie et surtout abrupte… Ouh là ! Ca grimpe !

Direction Alterhaupt, un refuge-hôtel-restaurant ! C’est simple… Zermatt est à 1606 mètres d’altitude, le refuge à 1961 mètres, le tout face à la pente et en moins de 2 km.

Je soupçonne Stefano d’avoir googlé “Zermatt – Mise en jambe – difficulté 10 sur une échelle de 10” et d’avoir ainsi déniché le tracé du jour.

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Nous grimpons dans une forêt de mélèzes. Des coupes de bois. Des cris… “Timber !” et des craquements sinistres… Quelques troncs barrent le sentier, qu’il nous faut enjamber…

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Quelques souvenirs aussi ! Plus ou moins joyeux. Ironie du sort: Otto (peut-être le 8ème enfant d’une famille locale) mort à 8 ans, tombé ici…

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Alterhaupt ! Notre première étape…

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Nous sommes sur le sentier dit Edelweissweg, le sentier des edelweiss…

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Nous passons le refuge sans nous arrêter… Le sentier  suit maintenant le lit du torrent.

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Au loin, la haute montagne, les neiges éternelles et les glaciers.

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Et… l’hôtel du Trift… 2337 mètres

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Cette fois, nous nous arrêtons, afin de faire sécher les tee-shirts, manger un sandwich, envoyer le message SPOT du jour et accessoirement souffler un peu. Au loin, notre prochain objectif…

Mais pas n’importe quel objectif. Derrière ce (gros) mamelon, nous devrions apercevoir le Matterhorn (ou Mont Cervin en français).

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Est-ce à cause du paysage que nos sandwichs nous semblent si délicieux ?

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Derrière l’hôtel, une petite chapelle.

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Nous remettons nos tee-shirts (qui n’ont pas vraiment séché d’ailleurs) et entamons notre troisième étape.

Notre montée se fait sur fond de cor des alpes… L’hôtel devient de plus en plus petit…

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Et puis, au détour du chemin… nous l’apercevons enfin… Le Mont Cervin.

Je bats de main et Stefano s’amuse de mon enthousiasme. Je me rappelle des cartes postales Gaston Rebuffat punaisées au mur de ma chambre, pour la plus grande joie de ma Maman. J’avais 15 ans. J’ai une pensée pour mon frère jumeau qui n’a pas encore pu vivre cet instant. J’espère l’amener ici un jour.

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Le sentier est maintenant presque plat (ouf !) et traverse un pâturage, le Höhbalmen. Nous arrivons bientôt à une jonction. Le tracé de Stefano prévoit que nous re-descendions ici sur Zermatt. Mais il est à peine 14h30. Trop tôt, bien trop tôt… d’autant que, entre nous, nous avons fait le plus dur, c’est-à-dire la montée. Maintenant il s’agit de profiter à fond du panorama.

Un banc, des cairns, une Clif bar, des photos et un autoportrait. Altitude : 2665 mètres.

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Et nous voilà repartis en direction du refuge du Schönbielhütte. Nous n’irons pas jusque là et trouverons bien un moyen de redescendre dans la vallée.

Le sentier est relativement plat, marchant (l’équivalent de roulant pour le VTT), sans embûche. La face nord du Cervin nous captive. Nous traversons quelques pierriers et beaucoup de ruisseaux.

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Le sentier est remarquablement aménagé et entretenu. Un grand coup de chapeau à la ville de Zermatt.

Et toujours, de l’autre côté de la vallée, le Mont Cervin et sa face Nord, surplombant le glacier de Zmutt (ou ce qu’il en reste…).

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15h24… Nous somme à 2726 mètres. Nous avons amorcé la descente il y a quelques minutes. Pour l’heure, le sentier est encore parallèle à la vallée et la pente est encore douce…

Mais bientôt, le sentier se dirige résolument vers la vallée, en prenant le plus court chemin…

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Un Z (qui veut dire Zorro) plus tard (1), nous somme à 2366 mètres, presque au niveau de la vallée.

C’est à partir de là que nous entamons le retour en direction de Zermatt. Nous ne descendrons jamais au fond de la vallée, occupé par un torrent et resterons à flanc de montagne.

Nous passons à proximité d’un barrage (2), sur la Zmuttbach. La couleur de l’eau est étrange, verte émeraude, mais un peu laiteuse. Sans doute les alluvions drainés par les eaux du glacier.

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Nous traversons le village de Zmutt. Des chalets en bois, aux balcons fleuris. Des greniers, montés sur leurs pilotis de pierre : ce sont les raccards.

Nous arrivons à Zermatt sur le coup des 18h30… et à l’hôtel 15 minutes plus tard… Une douche plus tard, nous sommes confortablement installés au restaurant, devant une soupe à l’orge et verre de vin local, un Shiraz, qui ne nous déçoit pas, bien au contraire. Nous parlons avec animation de notre première journée alpine suisse et avons hâte d’aller admirer nos photos.

Au moment de sortir la carte mémoire de mon Canon, mes doigts tâtonnent dans le vide. Étrange… Après quatre mois d’entraînement intensif, je pensais avoir la main sure. Puis le flash… Hier avant de partir j’ai pris quelques photos d’une porte blanche, afin de m’assurer de l’absence de taches suspectes… Ce qui fut le cas.. Sauf que j’ai tout simplement oublié de remettre la carte mémoire à sa place…

Arg ! Damn it !

Aucun mot ne peut exprimer ma frustration. Et en même temps, c’est tellement drôle !

Il ne reste plus qu’à en rire et à avertir la terre entière (comme dit Stefano) par un post sur FB : A Zermatt pour la toute première fois… Nous avons fait une magnifique randonnée et vu le Mont Cervin pour la première fois…Excellent dîner à l’hôtel. Tout aurait été parfait si je ne venais pas de me rendre compte que les 300 photos prises et cadrées avec amour n’ont jamais existé… Pas de carte mémoire dans l’appareil photo !.

C’est bête, mais ça console. J’aurais sans doute quelques messages compatissants…

Mais, mais ces photos, là, d’où viennent-elles ? Heureusement, Stefano avait son appareil photo et surtout, le plus important, une carte mémoire dedans !

Itinéraire du jour

Tracé à venir… En attendant :

– 21,37 km
– 7h48 de balade
– 1389 mètres de dénivelé positif

Autoportraits du jour

Aux environs de l’hôtel du Trift

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Le Mont Cervin en décor naturel. Bon, nous, nous faisons plutôt ombres chinoises…

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Lors de la descente…

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À propos de Marie-Catherine

Randonneuse, blogueuse et photographe amateur chez Two Swiss Hikers.

En phase de préparation de voyage, je m'occupe du choix voire de l'achat du matos et organise les bagages. Ma principale activité consiste à me réjouir des vacances qui arrivent ! Je deviens plus active au retour : il faut trier les photos (et des photos, il y en a...) et rédiger les billets de ce blog.

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